Sources thermales de Miette

Au bout de la route qui mène à Pocahontas, au fond d'une petite vallée des Rocheuses canadiennes, jaillissent de la montagne des sources d'eau sulfureuse. À la vitesse de 800 litres par minute, elles sortent au pied du bien-nommé Mont Sulphur à des températures pouvant atteindre 54°C. Ces eaux de ruissellement se sont réchauffées et chargées de minéraux en s'enfonçant dans le sous-sol à travers une ancienne faille.
Les amérindiens les ont indiquées aux colons de passage, lesquels leur ont trouvé des vertus curatives et ont fini par y construire des piscines où barbote le touriste. Aujourd'hui, les eaux sont conditionnées; refroidies, filtrées et débarrassées de l'odeur d’œuf pourri, caractéristique du sulfure d'hydrogène. Bref, elles ont perdu de leur charme. Mais, tout espoir de nature n'est pas perdu et en empruntant le sentier qui serpente dans l'étroit canyon creusé par le ruisseau Sulphur, vous tomberez d'abord sur les ruines de l'ancienne station balnéaire. Si l'heure est propice, si vous êtes réceptif et un brin romantique, vous pourrez peut-être y apercevoir le fantôme d'une élégante anglaise à chapeau se trempant le bout d'un pied dans la piscine aujourd'hui à sec.
Si la conversation ne vous intéresse pas, poursuivez sur le chemin et vous trouverez l'eau sauvage, odorante et chaude. En retrouvant l'air libre, elle dépose son chargement de souffre avant de rejoindre le courant.  

Bison d'Amérique, Bison bison, Bison

De retour dans les plaines d'Alberta. D'abord on aperçoit les bisons, impressionnants. Ensuite, on remarque les barbelés. L'animal sauvage et libre qui faisait vibrer les prairies de l'Amérique du Nord devient alors du bétail qui se souvient de son passé glorieux et compte ses derniers jours dans des réserves. Il n'y a place que pour un rêve, celui de l'américain blanc.

Hermine ou Belette ?

Petite promenade au parc du Mont-Saint-Bruno (Québec) par une belle matinée ensoleillée (-6°C) sans vent. La neige est fraîche de cette nuit et nous sommes les premiers humains à passer par là; ce qui nous donne l'opportunité d'en savoir un peu plus sur la faune locale: Écureuil gris, Renard roux, Souris sylvestre ou à pattes blanches. Nous trouvons aussi deux pistes intéressantes parce que nouvelles pour nous. Les traces de pattes groupées à intervalle régulier indique que l'animal progresse par bond. La traînée entre les pattes est laissée par sa queue. Il s'agit probablement d'une hermine ou d'une belette. L'autre piste que nous avons croisée pourrait être celle d'un coyote ou d'un gros chien errant, difficile à dire. 

Pic flamboyant, Colaptes auratus, Northern Flicker

Cette vidéo, faite à bout de bras et de zoom, est mauvaise mais sa qualité sera suffisante pour illustrer le propos; à savoir qu'il existe au moins deux sous-espèces de Pic flamboyant au Canada.
La sous-espèce Colaptes auratus luteus se rencontre dans tout le Canada. Les oiseaux se distinguent par une bande horizontale rouge vif derrière la tête, par des moustaches noires chez le mâle et par de magnifiques plumes dorées dans les ailes et la queue, visibles en vol ou lorsqu'il en fait cadeau comme ici.


La sous-espèce Colaptes auratus cafer ne se voit que dans l'ouest des États-Unis et du Canada, à partir des plaines de l'Alberta. Elle se reconnait à l'absence de bandeau derrière la tête, aux moustaches rouges du mâle et à la couleur rouge orangée des ailes et de la queue.

Grand Corbeau, Corvus corax, Common Raven

Lorsqu'on voit un gros oiseau noir, perché ou en vol, le premier réflexe est de dire que c'est un corbeau. Et, la plupart de temps, on se trompe, en tout cas dans la région de Montréal. Il est bien plus probable qu'il s'agisse d'une Corneille d'Amérique (Corvus brachyrhynchos). Certes, les deux sont noirs et les deux appartiennent à la famille des corvidés. Mais, ce sont bien leurs seuls points communs et, si on prend le temps de les regarder,  il devient difficile de les confondre.
La taille d'abord; le corbeau est plus gros que la corneille; un critère qui ne vaut pas grand chose tant que les deux espèces ne sont pas côte à côte. D'autant plus qu'une grosse corneille est à peine plus petite qu'un corbeau malingre.
Le chant, ou plutôt le cri, est un meilleur indice: : le corbeau  roule les R et a la voix un peu plus grave que les corneilles . Attention quand même, le Corbeau peut imiter la Corneille, mais pas l'inverse.
En vol, il faut regarder la queue. Celle du corbeau dessine nettement un losange tandis que celle de la corneille a une forme rectangulaire lorsqu'elle est fermée ou d'éventail lorsqu'elle est étalée.
Quand l'oiseau est perché, le bec du corbeau est beaucoup plus fort; à tel point que son front parait fuyant. Les vibrisses, les petites plumes autour du bec, sont souvent hérissées et plus apparentes chez le corbeau. Les plumes de sa gorge et de sa poitrine, aussi, sont souvent hirsutes.

Mouflon d'Amérique, Ovis canadensis, Bighorn Sheep

Dans les Rocheuses canadiennes, quelque part entre Banff  et Jasper, un groupe de brebis, d'agneaux et de jeunes béliers de la sous-espèce canadensis. Nous sommes en septembre et les mâles ne reviendront se joindre à la bande qu'en novembre, pour le rut.

L'oeil américain

Vous roulez sur une autoroute, à travers les Rocheuses, attentifs aux autres automobilistes, participez à la conversation de vos passagers et soudain, vous vous rangez sur le bas-côté. Vous sortez du véhicule, votre paire de jumelles à la main pour partager le spectacle que vous offre un Pygargue à tête blanche, trônant sur son arbre.
C'est ça, "avoir l'oeil américain". Heureusement, ce sens ne s'est pas éteint avec le Dernier des Mohicans. Il continue à se transmettre. Et, partout où il reste de la nature, vous trouverez toujours quelques "américains" pour vous la faire rencontrer.   


Écureuil roux, Tamiasciurus hudsonicus, Red Squirrel

En se promenant en forêt, on tombe souvent sur des copeaux et des trognons de pommes de pin, rassemblés au pied d'un arbre ou sur une vieille souche. Nous savons tous pertinemment qu'il s'agit des restes du repas d'un écureuil. Mais, si certains en doutaient encore, en voici un qui épluche méthodiquement son cône pour atteindre les graines à la base de chaque écaille.


Houx verticillé, Ilex verticillata, Common Winterberry

 
C'est tellement agréable de se promener dans les bois en automne: plus de moustiques, le bruit des feuilles mortes qui craquent sous les pas, le Iciii des mésanges à tête noires qui appellent le reste de la bande et, pour les yeux,  le houx qui a sorti ses décorations de Noël. 
C'est la seule espèce indigène du Canada et ce n'est pas pour rien qu'il garde ses baies; elles sont toxiques.

Tamia mineur, Tamias minimus, Least Chipmunk

Le partage de l'Amérique du Nord a fait l'objet de discussions houleuses chez les tamias. Les tamias rayés se sont attribués l'est du continent, laissant aux tamias mineurs l'ouest et ses montagnes, qu'ils n'ont d'ailleurs pas encore réussi à franchir. Mais les mineurs, mécontents, n'ont jamais abandonné l'espoir de tremper leurs pattes dans  l'Atlantique. Pour l'instant, leur conquête de l'Est s'est arrêté à l'Ontario, où ils côtoient les rayés. Un peu plus petits que leurs congénères orientaux, ils sont aussi un peu plus rayés. 


Bernache du canada, Brenta canadensis, Canada Goose

Jasper (Alberta), deuxième quinzaine de septembre, les bernaches commencent à redescendre dans le sud en empruntant la voie pacifique des grandes routes migratoires d'Amérique du Nord.
Si le vol est relativement sécuritaire malgré les chasseurs, les lignes électriques à haute tension, les champs d'éoliennes et les autres obstacles dressés par l'homme, l'escale de ravitaillement obligatoire expose le groupe - probablement une famille - à plus de danger. Heureusement, la vigie prend son rôle au sérieux.   

Pika d'Amérique, Ochotona princeps, Pika

Le Pika, une boule de poils d'une quinzaine de centimètres environ, vit en montagne, au-dessus de la ligne des arbres, dans les coulées d'éboulis. Il se nourrit de lichens et des plantes rases typiques de ce type de paysage.
Vestige de l'Oligocène ou de l'Éocène (il ne s'en souvient plus très bien lui-même), le genre Ochotona est le dernier rameau vivant de la famille des Ochotonidés. Il existait un autre genre monospécifique en Europe, qui s'est éteint au dix-huitième siècle avec la mort de son dernier représentant, Prolagus sardus ou Pika sarde. Les plus proches parents des Pikas sont le lièvre et le lapin qui appartiennent à la famille des Léporidés.
Plusieurs espèces de ce lagomorphe (ordre des mammifères qui regroupe les pikas, les lapins et les lièvres) fréquentent encore le monde; toutes sont confinées aux régions froides. En Amérique du Nord, on trouve le Pika d'Amérique dans les Rocheuses américaines et canadiennes, ainsi que le Pika à collier, vers l'Alaska.

Spermophile à mante dorée, Spermophilus lateralis, Golden-mantled Ground Squirrel

Le berceau des sciuridés doit être à l'ouest du Canada. Il y en a pléthore là-bas; de tous les genres: des marmottes, des tamias, des écureuils et même des spermophiles. Attention ! Étymologiquement parlant, spermophile signifie "qui aime les graines". Ha ben, c'est presque ça  (aparté grivois qui ne signifie rien pour la francophonie hors Québec) !
À force de soulever de la poussière, la mante dorée de ce spermophile a perdu de son éclat.  

Pic à dos rayé, Picoides dorsalis, Three-toed Woodpecker

En Amérique du Nord, deux pics ont une tache jaune sur le front: le pic à dos rayé et le pic à dos noir...à condition que ce soit des mâles. Pour distinguer les deux espèces, c'est facile; on regarde leur dos. S'il est noir, ce n'est pas un pic à dos rayé (faudrait pas que ce soit trop facile).  S'il est rayé, c'est un pic à dos rayé. Si le blanc l'emporte sur le noir et estompe les rayures (comme celui-ci), alors c'est un pic à dos rayé des Rocheuses.
Le pic à dos rayé fréquente de préférence les forêts de conifères, et plus particulièrement, celles qui ont brûlées. Il y trouve sa nourriture, des longicornes attirés par les brûlis.
L'absence de trépied, l'éloignement de l'oiseau et l'âge excuseront-ils le mouvement de la caméra ?

Belette à longue queue, Mustela frenata, Long-tailed Weasel

Dans le jargon des ornithologues, on appelle ça un "lifer"; ce qui pourrait se traduire par "je n'en reviens pas; de toute ma vie, c'est la première fois que j'en vois."
Pourtant, la belette à longue queue n'est pas rare et c'est, avec l'hermine, le mustélidé qui occupe le plus vaste territoire en Amérique du nord, aussi bien du nord au sud que d'est en ouest (la distribution de l'hermine est plus nordique). Évidemment, ses activités, principalement nocturnes, limitent les chances de l'observer, mais un seul pont à des lieues à la ronde crée forcément des rencontres.
Ha, j'oubliais ! Il faut aussi regarder et écouter, pas seulement voir et entendre. J'ai l'impression que le coureur qui a mis fin à la rencontre ne faisait ni l'un, ni l'autre.

Pie d'Amérique, Pica hudsonia, American Magpie

Sans indication géographique, il est impossible de dire si la scène se passe en Europe ou en Amérique du Nord, tant la Pie bavarde (Pica pica) ressemble à la Pie d'Amérique (Pica hudsonia). Au jeu des différences, je donne ma langue au chat. D'ailleurs, beaucoup prétendent qu'il s'agit de deux sous-espèces et que l'européenne aurait colonisé l'Amérique en passant par la Chine et le détroit de Behring; ça vous rappelle quelque chose ?
Pour lever toute ambiguité, celle-ci est nord-américaine, canadienne plus précisément, et de l'ouest puisqu'elles ne fréquentent que cette région. Je ne sais pas si elle est aussi voleuse que sa congénère européenne, mais les deux jacassent, c'est officiel.

Mélisse officinale


Ses fleurs sont insignifiantes, sa taille n'a rien pour impressionner, ses feuilles ont un petit air de menthe, sa tige est quadrangulaire comme toutes les lamiacées. Bref, elle n'a l'air de rien. Il faut la froisser ou la croquer pour l'apprécier. Tout alors s'éclaircit et le calme nous envahit.  


Fausse joie

La découverte de cet amphibien dans le bassin a fait naître l'espoir d'accroître la biodiversité du jardin. La taille dans la dizaine de centimètres, la couleur verte du dos et jaune de la gorge, le tympan plus grand que l'oeil suggéraient un ouaouaron (Rana Catesbeiana). Un doute, cependant, subsistait: l'habitat. En effet, ce gros anoure, le plus gros au Québec, est extrêmement territorial et peut occuper une longueur de rive de 35 mètres, ce que le bassin est loin de lui fournir. 


Après vérification des critères d'identification dans l'excellent guide "Amphibiens et Reptiles du Québec et des Maritimes, Jean-François Desroches et David Rodrigue, Éditions Michel Quintin", la présence de deux plis dorsaux longitudinaux a infirmé l'identité et a indiqué qu'il s'agissait plutôt d'un gros spécimen de grenouille verte. Les mâles de cet espèce ont, en outre, la gorge jaune.




D'est en ouest

En route vers l'Alberta, deux choses sautent aux yeux en survolant les plaines: l'absence d'arbres et l'ominprésence de l'eau, qu'elle court à travers la prairie ou qu'elle s'enferme dans ses dépressions.
L'arrivée à Calgary ressemble à n'importe quelle arrivée dans une ville nord-américaine. Au centre, les temples de l'économie libérale ont remplacé les églises de l'ancien monde. Autour, les banlieues sur lesquelles ces nouvelles tours de Babel appuient leur vaine tentative de gratter le ciel.

La couleuvre et la grenouille

Dans cette vidéo, la grenouille verte tient un des premiers rôles, mais pas le plus agréable. L'autre vedette est la couleuvre du jardin, celle qui se parfume à la lavande. Un de ces lieux de prédilection, à part la lavande, est le bassin. Elle aime le traverser à la nage de temps à autre, mais son plus grand plaisir est d'y chasser la grenouille. À l'affût sur un buis qui surplombe l'eau ou sur une feuille de nénuphar, elle prend le temps de choisir celle qui aura l'honneur de faire son repas. Si le batracien espère ressembler à un boeuf, le fantasme de la couleuvre est de devenir aussi grosse qu'une grenouille. Elle y parvient parfois.
  

Irène

Irène est venue mourir au Québec. Paix à son âme ! Beaucoup de larmes et de soupirs, mais j'ai aimé son enterrement. Pour ceux qui me lisent de loin et qui ne sont pas tous presbytes, Irène est un ouragan.

Morelle noire, Solanum nigra, Black Nightshade

Il y a des fleurs communes qu'on ne voit jamais, qu'on désespère même de voir un jour. Évidemment, en les cherchant, ça irait mieux. Et puis, un jour, elle se présente à la porte, arrivant d'on ne sait où. C'est le cas de ce beau spécimen de Morelle noire, découvert dans ma haie de potentilles.
Toute la plante contient de la solanine dans des proportions qui la rendent toxique, mais pas mortelle. D'ailleurs, les européens l'appelle tue-chien. Seuls les fruits mûrs, de couleur noire, sont consommables.

 

Jeux d'enfants

S'agit-il de jeux d'enfants testant leurs limites ou d'un véritable combat aérien ? Difficile à dire ! Le colibri a mauvais caractère; c'est connu. Pourtant, en cette saison et étant donné la durée du spectacle, je pencherais plutôt pour la première hypothèse. Généralement,  les luttes de pouvoir ne durent jamais très longtemps.
Toutefois, ne vous y méprenez pas; il y a de la violence dans l'air, et pas seulement vocale. En tendant l'oreille (ou en montant le volume), on entend même les froissements d'ailes.    


Cerf de Virginie, Odocoileus virginianus, White-tail Deer

Il faut vraiment passer plus de temps dehors et lutter contre ce tropisme naturel vers le foyer, le sofa et notre pire ennemi, la télé. Il y a tellement de choses à voir à l'extérieur, ne serait-ce que la voisine ou le voisin, qui prend sa douche sans tirer le rideau, pour ceux qui habitent en ville.
Pour preuve, en moins d'une heure de fin d'après-midi, j'ai pu observer quelques cerfs de Virginie, parmi lesquels ces deux jeunes de l'année, le ballet incessant des colibris qui font le plein avant de partir vers le sud (les nôtres partent au plus tard le 9 septembre; ça approche) et trois engoulevents d'Amérique qui ont pris un peu d'avance migratoire sur leurs camarades de la classe aves

Virée au fleuve

Après une bonne matinée de recherches et de rédaction sur les allergies pour le site PasseportSanté.net, rien de tel que d'aller saluer le Saint-Laurent pour se vider la tête et aborder l'anémie ferriprive en toute sérénité.
Petit aparté promotionnel: si vous avez besoin d'un rédacteur spécialisé en santé et en environnement, n'hésitez pas à me contacter; je suis sur le point d'être disponible.  
La ballade quasi-quotidienne à travers le parc Michel Chartrand est accompagnée par le chant des cigales, des merles d'Amérique et des cardinaux rouges.
En passant, je me demande si Michel Chartrand ne méritait pas mieux qu'un parc. C'est fascinant, cette faculté du Québec à ne pas se souvenir. Et Pierre Falardeau ? Rien.       

Carotte sauvage, Daucus carota carota, Wild Carrot

Par curiosité, arrachez un pied. Vous trouverez une racine pivotante blanc jaunâtre qui a tout de la mini-carotte. Brisez-la et sentez; le doute n'est plus permis. C'est de la carotte et elle est comestible. Elle est même l'ancêtre de notre carotte cultivée (Daucus carota subsp. sativus). 

Herbe à puce, Rhus radicans, Poison Ivy


Cette plante est DANGEREUSE (astuce sociétale pour vous vendre quelque chose). La principale raison est que nous ne savons pas la reconnaître. Et, malheureusement, il n'y a pas de solution rapide et rentable pour vaincre l'ignorance. 
Herbe à puce, Herbe à pou, Verge d'or, à en croire les autorités, il faudrait toutes les faire disparaître, tant elles sont sources d'allergie.
Enfant, puis adolescent (et même encore), j'ai souffert d'allergies aux pollens des graminées, à un point que seuls ceux qui sont allergiques peuvent concevoir. Jamais, il ne m'est venu à l'idée de demander l'éradication de toutes les herbes, de tous les gazons et de tous les foins de la touraine. Non, je me suis fait soigner 
Au lieu de prendre des mesures aussi populaires et spectaculaires qu'inutiles comme les campagnes d'arrachage (tout le monde sait que le pollen est trop lourd pour être apporté par le vent), peut-être pourrait-on simplifier le renouvellement des traitements chroniques comme les inhalateurs de ventoline pour les asthmatiques; peut-être, pourrait-on accélérer l'accès à un médecin pour une injection d'antihistaminique ou la prescription d'un traitement de désensibilisation. 
Point de vue d'un naïf.     

Menthe poivrée, Mentha x piperata, Peppermint

Hier, j'ai cueilli la menthe. Aujourd'hui, elle sèche. Demain, elle servira à faire des infusions.
La menthe poivrée est un hybride entre M. spicata (la Menthe verte) et M. aquatica (la Menthe aquatique). Autrefois, elle était abondamment cultivée pour son huile essentielle riche en menthol. Elle l'est encore aujourd'hui, mais les chimistes sont parvenus à le synthétiser.
On la trouve partout. Quand on sait que l'hybride est stérile, ça donne le vertige. Heureusement, ses propriétés sédatives devraient arranger tout ça.

Délicieuse scabieuse

Le commentaire n'aura rien à voir avec la photo, vous êtes prévenus.
Est-ce que vous vous rendez bien compte de ce que nous devons aux plantes ? Comme je n'en suis pas sûr, je vais vous le préciser. La réponse est: tout; jusqu'à votre existence même.
Pensez-y ! Pourquoi mangeons-nous ? D'un point de vue strictement biochimique, pour nous approvisionner en carbone (C) qui servira à nous construire, à nous réparer et à fournir l'énergie qui nous fera avancer.
Mais le carbone, avant les plantes, n'existait que sous forme minérale ou gazeuse. La force des végétaux, et ce pourquoi nous leur devons le plus grand respect, est d'avoir réussi à transformer le carbone gazeux (CO2) en carbone organique (C6H12O6 ou glucose, un exemple parmi d'autres); le seul que les animaux sont capables d'assimiler. Nous, plus tard, n'avons eu qu'à brouter du vert pour évoluer.
Alors, respect (mais pas que pour que le gazon), s'il vous plaît !  

Abeille découpeuse, Megachile sp., Leafcutter Bee


J'avais bien remarqué ces découpages quasi-rectangulaires dans les nouvelles feuilles de rosiers encore tendres; je les avais attribués à des sauterelles ou à une quelconque larve d'insecte. Erreur !
Cette semaine, revenant d'une de ces interminables excursions dans le jardin, j'ai découvert la responsable décollant difficilement, alourdie qu'elle était par un morceau de feuille roulée entre ses trois paires de pattes: une mégachile.
À en juger par la transformation du rosier en dentelle, l'abeille doit s'en rouler toute la journée. Yo bee, don't give up, stand up for your right. Solitaire, elle fait son nid dans l'orifice d'un mur, d'un tronc ou encore au sol, dans une galerie creusée et abandonnée par un autre insecte. Selon les espèces, les feuilles servent à tapisser la loge qui servira à la ponte ou à les séparer les unes des autres, lorsque, à la manière des xylocopes, elle pond séquentiellement jusqu'au remplissage de la galerie.
Dans le monde, il en existerait plus de 500 espèces, réparties en plus de 50 sous-genres  (d'après wikipédia). Une espèce européenne, Megachile rotundata, peut-être celle de la vidéo, a été introduite aux États-Unis afin de polliniser les arbres fruitiers. À l'instar de son négrier, elle a conquis l'Amérique du Nord.

Coquelicot, Papaver rhoeas, Corn Poppy

Je me demande ce qui est le plus relaxant dans les coquelicots: les alcaloïdes qu'ils renferment ou les regarder onduler au gré du vent, allongé dans le pré.

Miel de lavande

Dans la chaleur moite d'un après-midi tourangeau, les pollinisateurs de tous genres se rassemblent autour des pieds de lavande du jardin de La Chatonnière.  

Le fantôme de la marmotte

Cela fait 22 heures qu'il est vendredi quand nous sommes obligés d'interrompre "le grand voyage", un film américain. L'odorat s'est imposé à la vue, détrônée par un parfum subtil de moufette qui plane dans la pièce. L'animal ne doit pas être loin car son message nous est clairement parvenu malgré les fenêtres fermées. Cela vaut la peine d'aller jeter un coup d'oreille rapide dans le jardin. Il est trop tard ou trop sombre pour un coup d'oeil.
N'ayant pas grandi dans la peur et le rejet de la moufette, je ne peux pas dire que je craigne son contact. Je le rechercherais même. Il m'est déjà arrivé de poursuivre et de taquiner une attardée au détour d'un chemin. C'est que j'aimerais beaucoup faire partie des élus qui ne peuvent pas se vanter d'avoir observé le jet mythique. Mais, revenons à nos moutons. J'ouvre la porte patio, l'odeur se fait beaucoup plus présente, pas l'animal en revanche. Il fait nuit, le film est bon, je n'insiste pas. Bonne nuit la moufette !

Le lendemain matin, nous prenons notre café sur les marches du patio et profitons du calme de la banlieue; ce moment privilégié avant le démarrage des tondeuses. Mon regard balaye fièrement le jardin, résultat de toutes ces heures de hamac pour arriver à quelque chose de plus naturel. Soudain mon regard est attiré par un motton de terre à proximité du cabanon; là où hier encore, il y avait un chemin de paillis. 
Il n'y a alors pas de doute dans notre esprit qu'un animal est venu creuser un terrier sous le cabanon. Ce n'est pas la première fois et c'est généralement à cet endroit que cela se produit. Décidés à en avoir le coeur net et à évaluer les dégâts, nous approchons avec circonspection et confirmons notre analyse. En faisant le tour à la recherche d'indices, nous découvrons même un deuxième trou de l'autre côté. Évidemment, nous pensons immédiatement à la moufette d'hier soir. Depuis le temps que nous attendons son avènement dans le jardin, serions nous enfin exaucés ?

Mon passé de scientifique me rattrape (après avoir été poursuivi par toutes ces études, il n'est pas trop tôt). Je me souviens de ce vieil Archimède et de son principe: tout corps creusant le sol, déplace un volume de terre proportionnel à sa taille (enfin, quelque chose comme ça). L'animal ferait donc 40 litres de terre argileuse. So what ? C'est pour ça que j'ai arrêté les sciences; beaucoup trop approximatives.

Autre hypothèse: pourquoi pas Jo la marmotte ? C'est vrai qu'il y a un détail que vous ignoerez à propos de Jo. Je ne m'en suis pas vanté, mais la marmotte et deux de ses marmots ont été capturés par mes soins et déplacés dans un endroit plus tranquille...pour nous. En revanche, c'est le cas de le dire, un troisième rejeton plus émancipé a réussi à déjouer tous les pièges tendus et pourrait bien avoir décidé de lancer une vendetta !

Consoude officinale, Symphytum officinalis, Comfrey

Consoude parce qu'on lui attribue la vertu d'accélérer la réparation des fractures. Et pourquoi pas ? Puisqu'elle est riche en allantoïne, un composé chimique qui stimule la cicatrisation et la régénération des cellules.

Cornouiller du Canada, Cornus Canadensis, Dwarf Cornel

Quatre quatre-temps et demi et une violette.
En passant, les pétales n'en sont pas (c'est un involucre) et les fruits sont comestibles.

La naissance du pavot

"Das experiment", le retour

Les orifices les plus larges continuent de s'obturer, signe que l'expérience est un succès avec les xylocopes. Succès qui se confirme depuis deux jours car deux nouvelles espèces fréquentent les lieux: une guêpe solitaire (pas encore identifiée) qui a décidé de squatter un tube de bambou, et de toutes petites abeilles (c'est une première approximation), qui pondent à la manière de leurs grosses cousines dans les plus petits orifices. À l'extrême gauche et au milieu de la photo, on devine un opercule plus foncé, qui n'a pas eu le temps de sécher. Et tout ce beau monde se côtoie en toute sérénité, un exemple à suivre.   

 

Paruline à tête cendrée, Dendroica magnolia, Magnolia Warbler

Mauvaise photo, mais elle, ou plutôt il puisqu'il s'agit d'un mâle, ne m'avait pas prévenu de son passage.

Si je t'attrape...

Une rencontre inattendue ce matin, dans le jardin: une sangsue en ballade. Sortait-elle du bassin, du bois innondé ? Mystère.
Je ne pourrais préciser l'espèce; il y en a environ 650 dans le monde et à peu près 60 au Canada. Leur taille varie entre 1 et 20 centimètres; celle-là en faisait 6 à 8.
Il y aurait beaucoup de choses à dire sur les sangsues:
  • elles font partie du phylum des anélidés (les vers), le phylum se situant entre le règne (animalia) et la classe (clitellata).
  • elles sont hermaphrodites.
  • elles peuvent être aquatiques, marines ou terrestres.
  • elles ne sont pas toutes hématophages et celles qui le sont peuvent avoir un intérêt médical.
  • la meilleure façon de les enlever n'est pas celle qu'on voit au cinéma (sel, mégot ou fumée de cigarette, alcool, vinaigre et autre substance chimique). Elles risquent de régurgiter et d'infecter la plaie, car leur estomac peut contenir des bactéries. La meilleure méthode est de glisser un ongle ou un objet mince et plat sous la bouche (le côté pointu), et une fois la bouche détachée, de tirer dessus pour décoller le pied (l'autre extrémité). Comme elle sécrète un anticoagulant, le sang peut continuer de couler pendant un temps. Il faut aussi éviter de se gratter après, c'est l'autre façon de s'infecter.
En cherchant des informations sur l'espèce, j'ai lu sur des forums qu'au Québec une espèce, dont je tairai le nom pour éviter de lui attirer des ennuis, pouvait s'attaquer à l'homme. S'attaquer ? Ayoye, comme dans "partir en guerre" ou comme dans "tu passes par là, j'te suce" ?

Couleuvre rayée, Thamnophis sirtalis, Common Gartersnake

Vous ai-je déjà parlé d'Audrey ? Elle fréquente le jardin depuis quelques années et a adopté, car c'est une coquette, un vieux pied de lavande (Lavandula angustifolia), qui a eu bien de la misère cet hiver. Audrey nous tolère, mais défend jalousement son abri quand nous venons pour le tailler.

Pluvier kildir, Charadrius vociferus, Killdeer

Bien qu'on puisse le trouver loin de l'eau, le pluvier kildir fait partie des limicoles (oiseaux de rivage). En ce qui concerne l'emplacement de son nid. il n'est pas très regardant. Un endroit dégagé avec un peu de gravier fait l'affaire: un terrain vague, un bas-côté de route ou même un stationnement.
Le pluvier est un malin. Si vous le voyez se pencher sur le coté en étendant l'aile et se mettre quasiment à ramper, c'est que vous êtes trop près de son nid. Voyant en vous un prédateur, il feint d'être blessé pour vous inciter à l'attraper et ainsi vous éloigner du nid.

Geai Bleu, Cyanocitta cristata, Blue Jay


Le "beau geai" nouveau est arrivé. Ça se prend bien avec des arachides. Nous avons eu droit à la présentation des trois rejetons de la famille de geais bleus qui, chaque matin, souligne notre réveil et, chaque soir, vient nous souhaiter bon appétit.


Aubépine, Crataegus sp., Hawthorn

L'aubépine a décidé de s'attaquer à la disparition des espèces en en créant constamment de nouvelles. Non seulement elle s'hybride avec d'autres du même genre, mais en plus elle pratique l'apomixie. Ainsi, sa graine n'est pas toujours le résultat d'une fécondation (rencontre entre un gamète mâle et un gamète femelle). Chez elle, le gamète femelle (l'ovule) peut produire un embryon complet, identique à la plante mère. Il s'agit d'une forme de clonage, qui a pour effet d'accélérer la propagation d'un même hybride, au point de créer une véritable population. Bref, là où il y a du gène, il n'y pas pas forcément de plaisir...sauf pour quelques amateurs. 

Cardinal à poitrine rose, Pheucticus ludovicianus, Rose-breasted Grosbeak

Le premier geste de la journée ressemble au dernier. Il consiste à jeter un coup d’œil par la fenêtre de la chambre pour profiter du spectacle du boisé du Tremblay. Ce matin, il nous a réservé une belle surprise en nous laissant observer quatre cardinaux à poitrine rose, un mâle et trois femelles. Des nouveaux arrivants ou des migrateurs en transit, profitant du mauvais temps pour refaire le plein. En tout cas, ils ont trouvé les fleurs de l'orme à leur goût.

Moineau domestique, Passer domesticus, House Sparrow

Quand la chatte de la maison a eu connaissance qu'il nichait dans le jardin, elle a cédé à la mode humaine et a décidé d'organiser un poilothon. Quelque chose me dit que ce genre d'entreprises n'est pas complètement désintéressé.
Ou, à la façon de La Fontaine:
La chatte de la maison
Ayant eu vent de la couvaison
Organisa un poilothon
Peu importe la raison
Pourvu que le ventre soit rond.

Onoclée sensible, Onoclea sensibilis, Bead Fern















À quoi est sensible l'Onoclée ? Pas aux rhumatismes puisqu'elle aime les lieux humides, ni aux chevaux qu'elle empoisonnerait. Alors au froid peut-être, car on prétend qu'elle fane aux premiers gels.