Yggdrasil et l'agrile

Immuable, Yggdrasil est le témoin de la destruction et de la renaissance des univers, le refuge des créatures vivantes qui repeuplent la Terre après chaque cataclysme. Si rien ne peut détruire le frêne de la mythologie scandinave, on ne peut malheureusement pas en dire autant de ses rejetons, décimés par l'agrile.
Cet hiver, au parc Michel Chartrand (Longueuil, Québec), l'ampleur de l'hécatombe saute aux yeux. Où qu'il se pose, le regard ne peut échapper au spectacle des arbres malades ou morts, écorcés par les pics qui se nourrissent du ravageur et de ses larves. Il faut préciser ici que, contrairement à ce que pensent certains, les pics ne sont pas nuisibles. Ne s'attaquant qu'aux arbres déjà malades et potentiellement condamnés, ils sont une conséquence, pas une cause.  
Heureusement, au parc, on ne coupe pas; c'est exprès et c'est tant mieux. On a compris que l'arbre, même mort, est utile. Source de nourriture, abri, il est bénéfique pour les survivants et leurs alliés: pics, sittelles, grimpereau et autres insectivores.  

Au parc Michel Chartrand, les choses suivent leur cours naturel 
Ailleurs, on coupe en expert, persuadé de maîtriser la situation.

Un 3 janvier au pied du Mont Orford


L'hibernation est réservée aux petits animaux. Pour les autres, il y a l'hivernation qui oblige ceux ayant le moins de réserves comme le raton laveur et le porc-épic à sortir de leur tanière de temps en temps pour se ravitailler. Et puis, il y en a pour qui l'hiver est une saison comme les autres. C'est par exemple le cas du vison d'Amérique, mais aussi du "fatbiker" dont le cri territorial résonne à travers bois: "Attention, Excusez, Merci".

Cerf de Virginie
Gélinotte huppée
Porc-épic d'Amérique