Yggdrasil et l'agrile

Immuable, Yggdrasil est le témoin de la destruction et de la renaissance des univers, le refuge des créatures vivantes qui repeuplent la Terre après chaque cataclysme. Si rien ne peut détruire le frêne de la mythologie scandinave, on ne peut malheureusement pas en dire autant de ses rejetons, décimés par l'agrile.
Cet hiver, au parc Michel Chartrand (Longueuil, Québec), l'ampleur de l'hécatombe saute aux yeux. Où qu'il se pose, le regard ne peut échapper au spectacle des arbres malades ou morts, écorcés par les pics qui se nourrissent du ravageur et de ses larves. Il faut préciser ici que, contrairement à ce que pensent certains, les pics ne sont pas nuisibles. Ne s'attaquant qu'aux arbres déjà malades et potentiellement condamnés, ils sont une conséquence, pas une cause.  
Heureusement, au parc, on ne coupe pas; c'est exprès et c'est tant mieux. On a compris que l'arbre, même mort, est utile. Source de nourriture, abri, il est bénéfique pour les survivants et leurs alliés: pics, sittelles, grimpereau et autres insectivores.  

Au parc Michel Chartrand, les choses suivent leur cours naturel 
Ailleurs, on coupe en expert, persuadé de maîtriser la situation.

Un 3 janvier au pied du Mont Orford


L'hibernation est réservée aux petits animaux. Pour les autres, il y a l'hivernation qui oblige ceux ayant le moins de réserves comme le raton laveur et le porc-épic à sortir de leur tanière de temps en temps pour se ravitailler. Et puis, il y en a pour qui l'hiver est une saison comme les autres. C'est par exemple le cas du vison d'Amérique, mais aussi du "fatbiker" dont le cri territorial résonne à travers bois: "Attention, Excusez, Merci".

Cerf de Virginie
Gélinotte huppée
Porc-épic d'Amérique


L'Arctique à 35 minutes de Montréal

Gamin, j'étais un grand visiteur de zoos. Aujourd'hui, je n'en suis plus un fanatique, loin s'en faut, bien que je reconnaisse leur vertu éducative pour des enfants dont ce sera peut-être le seul contact avec la "faune sauvage".
Même si je ne les fréquente plus trop, il y en a quand même un que j'essaie de visiter au moins une fois par an; c'est l'écomuséum de Sainte-Anne-de-Bellevue, dans l'ouest de l'île de Montréal. Une des principales raisons de cet intérêt particulier est que ses pensionnaires sont tous indigènes. L'autre est qu'il s'agit dans la plupart des cas de convalescents ou d'handicapés qui ne survivraient pas dans leur milieu naturel.
À l'écomuséum, les animaux vivent à leur rythme dans un paysage qui leur est familier. L'endroit est ouvert été comme hiver et on peut y observer de nombreux spécimens de la faune locale: amphibiens, reptiles, oiseaux et mammifères. En ce moment, ne vous attendez pas à trouver l'ours noir, mais il y en a beaucoup d'autres à découvrir.

Renard arctique dans sa livrée blanche
Une seule espèce (Alopex lagopus) mais deux formes de pelage
Renard arctique dans sa livrée bleue


Renard roux (Vulpes vulpes)
Loup gris (Canis lupus)
Loup-cervier ou Lynx du Canada (Felis lynx)



Fuligule à tête rouge (Aythya americana)
Canard pilet (Anas acuta)
Petit Garrot (Bucephala albeola)
Harle couronné (Lophodytes cucullatus)