Le parfum de Séville

La vue est un drôle de sens. C'est probablement le plus sollicité, mais c'est aussi celui qui s'émousse le plus vite. Passez une dizaine de fois au même endroit et les détails du décor commencent à s'estomper; passez une centaine de fois et il faudra le regard neuf d'un visiteur pour attirer votre attention sur un détail que vous ne voyiez plus.
De Séville (Andalousie), je ne garde que le premier regard et pourtant quand je repense à cette ville, ce ne sont pas des images qui reviennent à ma mémoire, mais un parfum, celui des orangers en fleur. Dans les jardins publics, à l'intérieur des patios et sur les trottoirs, ils sont omniprésents, embaumant l'atmosphère et se délestant de leurs oranges dans les plate-bandes.


Pour un habitant des pays nordiques qui paye si cher ses oranges, le spectacle de ces fruits moisissant au pied des arbres pourrait presque être choquant. Heureusement, il ne s'agit pas d'oranges douces (Citrus sinensis), mais plutôt d'oranges amères, ou oranges de Séville, fruits du bigaradier (Citrus aurantium). Comme leur nom l'indique, mise à part la marmelade dont elles sont l'ingrédient traditionnel, on ne peut pas en faire grand chose. Ce n'est pas le cas des fleurs dont on tire l'essence de néroli et l'eau de fleur d'oranger très utilisées en parfumerie et dans l'alimentation .   

Un 27 novembre à Longueuil

Ici, c'est déjà l'hiver, les mangeoires sont installées au grand bonheur des oiseaux du Boisé du Tremblay.

Femelle de Roselin familier
Mâle de Roselin familier

Un 21 avril dans le Parc naturel de "Las Sierras Subbeticas"

Sur la route de Grenade à Séville, nous nous sommes volontairement perdus sur les petites routes de campagne jusqu'à arriver à Zuheros, un de ces magnifiques villages blancs d'Andalousie. Si l'errance était un moyen, le but était quand même de trouver un point de départ pour marcher à travers le karst du parc naturel des "Sierras Subbeticas".
À Zuheros, nous avons finalement trouvé un sentier qui remontait le cours d'un torrent, le rio Bailon. Il nous restait peu de temps; nous sommes donc partis légers: une paire de jumelles, un en-cas et une gourde. 

Zuheros
Canyon du rio Bailon
Karst de la cordillère subbétique

Trop léger malheureusement, car nous avons rapidement rencontré des plantes qui nous ont fait regretter de ne pas avoir transporté un moyen de les identifier. Parmi les plus spectaculaires, il y en avait une facile à rattacher à la famille des orchidées et deux autres totalement inconnues. Frustré, je me suis juré, une fois de plus, qu'on ne m'y reprendrait plus et plus tard, trop tard pour une bonne identification, j'ai appris que l'une d'elle était un asphodèle. L'autre, par contre, me restera inconnue; à moins que vous ne l'ayez déjà rencontrée, elle ou un membre de sa famille.

Ophrys jaune
Asphodèle
Inconnue