Drave










Le temps d'un orage, le paillis se prend pour une pitoune et laisse admirer ses lignes dessinées par le courant.
Des draveurs, il ne reste rien.   


Tyran huppé, Myiarchus crinitus, Great-crested Flycatcher

En vous promenant dans les bois de l'est de l'Amérique du Nord au printemps, vous serez forcément interpellé à un moment donné par le cri du Tyran huppé au dessus de votre tête: un "ouiiii" sonore le plus souvent, un "trriiii", parfois. Un bel oiseau assez facile à observer, à condition d'être discret.
Dans la séquence vidéo, on entend plus souvent "ouiiii-hip". J'ai été très surpris de constater que le son était produit par deux individus, probablement un couple. Le premier lance le "ouiiii", qui est enchainé immédiatement par le "hip" bref et remontant du second. Le synchronisme est si parfait qu'on croirait entendre un seul cri.

Viréo aux yeux rouges, Vireo olivaceus, Red-eyed Vireo

C'est un oiseau très commun des boisés nord-américains, mais difficile à voir car le viréo aux yeux rouges fréquente principalement la canopée. Le chant est facile à reconnaître; deux ou trois phrases brèves et répétées inlassablement sur un rythme endiablé. Ça pourrait ressembler à : "J'étudie. Je dis, j'étudie. Qu'est ce que je dis ? Je dis que j'étudie."

Paruline flamboyante, Setophaga ruticilla, American Redstart

Tsi, tsi, tsi, tsi, tsiié, c'est la paruline flamboyante. Ne la cherchez pas, je ne l'ai pas vu. D'ailleurs, dans les bois, une fois les feuilles sorties, on se sert plus de ses oreilles que de ses yeux quand on fait de l'ornithologie.
Par contre, il faut se dépêcher et le printemps est la meilleure saison pour se réchauffer les oreilles. Plus tard, beaucoup d'oiseaux ne chanteront plus ou beaucoup moins.
Bien que l'organe du chant, le syrinx, soit toujours fonctionnel, ils ne savent plus s'en servir. Les jours raccourcissent, la production des hormones mâles (androgènes) diminuent et les neurones qui contrôlent le fonctionnement du syrinx régressent. Dans le cerveau, ces neurones du chant sont regroupés en amas, ou noyaux. Des expériences menées chez les canaris ont montré que les noyaux doublent de volume au printemps et qu'on peut reproduire cette augmentation en allongeant artificiellement la durée du jour pendant 3 semaines. Par ailleurs, si on injecte de l'oestradiol, un androgène, à des femelles, le volume des noyaux augmente et elles se mettent à chanter. Finalement, il n'y a peut-être pas une si grande différence entre culture et culturisme.