Geai bleu, Cyanocitta cristata, Blue Jay

Le jour, tous les oiseaux des alentours viennent boire et se baigner dans le bassin. Aussi, a-t-il été aménagé pour leur faciliter la tâche. Le bassin supérieur, plus petit, est entouré de perchoirs naturels qui constituent une étape indispensable pour s'assurer de l'absence de prédateurs avant le moment de distraction et de vulnérabilité que représente le bain. Dans l'eau, avant la chute vers le grand bassin, une pierre plate descend en pente douce pour que chaque oiseau puisse trouver profondeur à sa taille.
J'avais pour projet de filmer toutes les espèces qui  fréquentent l'endroit. Premier essai, brut de décoffrage, avec le geai bleu. La journée était ensoleillée et les couleurs saturées, un traitement d'image eut été indiqué. Une prochaine fois !
Juste un mot avant de finir. Notez le son que produit le geai sous la douche: can it get satisfaction ?  
Ah oui,  j'oubliais. La nuit, l'oasis de banlieue est aussi un rendez-vous pour les mammifères nocturnes. Nous y avons déjà surpris Goupil et son larron laveur. Une autre prochaine fois.   

Cerf de Virginie, Odocoileus virginianus, White-tailed Deer

L'espace du cariacou se quadrille et s'amenuise, mais le temps, la nuit, lui appartient encore.
Là où hier après-midi je marchais, cette nuit les cerfs broutaient. Il y a, à cet endroit, un tapis de carex qu'une paresse chronique m'a empêché d'identifier.
Mais, puisque des cervidés s'y intéressent, la curiosité du dernier échelon des primates (où devrais-je dire des hominidés dans un respect de la hiérarchie qui ne me ressemble pas) est piquée au vif. Dernier, dans le sens de nouveau-né, mais pas nécessairement d'ultime. Quoiqu'au train où vont les choses...  
S'ils m'en laissent un peu, je ferai un effort.

Moufette rayée, Mephitis mephitis, Striped Skunk

Enfin, la voilà ! Des points de passage dans le grillage qui entoure le jardin et les mousses du jardin retournées nous laissaient supposer qu'une moufette fréquente régulièrement le jardin à la recherche de petits invertébrés. Nous avions même laissé ouvert le terrier creusé l'année dernière par la marmotte en espérant que Miss Mephitis en prendrait possession. Il y a bien eu des tentatives d'aménagement ce printemps, mais pas de preuve formelle d'occupation.
Ce matin, en allant cueillir la caméra dans le jardin, le compteur de vue indiquait sept déclenchements. En dépouillant les vidéos, nous avons trouvé deux passages du même chat, un vieux baroudeur que nous avons surnommé "Gros Père", quatre déclenchements sans image et un avec la moufette. 
Nous avons maintenant la preuve qu'il nous fallait pour lui faciliter la visite en agrandissant les points d'entrée. C'est que nous n'avons pas hérité de cette aversion congénitale et irraisonnée pour l'animal. Le nom latin "exhalaison infecte", deux fois, est un brin exagéré. Certes, si vous la surprenez, elle ne vous parfumera pas au Chanel, mais je ne connais que des personnes qui ont un ami dont l'ami d'un ami a eu un chien arrosé par une moufette. Par contre, il nous est arrivé quelque fois de croiser sa route et nous n'avons jamais eu de problème. Si besoin est, il suffit de se signaler, de respecter une distance courtoise et chacun poursuit son chemin sans encombre.

La p'tite jaune

Cela faisait une semaine que nous arpentions le jardin en espérant rencontrer une des deux couleuvres qui l'habitent. Normalement, elles profitent des premiers rayons de chaleur pour se faire dorer l'écaille sur une pierre du bassin ou sur le bois du patio. Mais on ne sait jamais; il y a des couleuvres qui ne retrouvent jamais le chemin de la surface ou qui choisissent de rester dormir dans leur trou. Parce que tout le monde le sait; une couleuvre, ça ne meurt pas...de mort naturelle en tout cas ! La preuve, avez-vous déjà trouvé leur cadavre. Non, ça change de peau; un point c'est tout.
Toujours est-il que nous commencions à être inquiets de ne pas les avoir encore vues. Mais la couleuvre n'est pas pressée, elle connait bien sa météo et la dernière neige tardive de la fin d'avril lui a donné raison. Elle a donc attendu le dernier dimanche du mois pour se montrer. Comme d'habitude, c'est elle qui nous a trouvés. La p'tite jaune - parce qu'il y a aussi la grosse rouge - faisait une pause au soleil avant de faire la tournée de son terrain de chasse.