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Un 7 novembre au parc régional des Grèves

Pris d'une passion récente pour les parcs régionaux du Québec dont j'avais sous-estimé la valeur écologique, j'ai entrepris de les explorer. L'année dernière, je m'étais pris d'affection pour le parc régional St-Bernard; cette année, c'est le parc régional des Grèves qui a fait mon bonheur.

Le hêtre d'Amérique semble se plaire à l'ombre du pin blanc.

À ma première visite, j'avais été impressionné par sa pinède blanche à pin rouge: sa présence en plein domaine bioclimatique de l'érablière à caryer, son âge presque centenaire avec des arbres de 25 mètres de haut, mais surtout sa vigueur avec toutes ces nouvelles générations de pins blancs couvrant le sous-bois. Je n'avais jamais vu ça.

Je m'étais promis d'y retourner pour finir l'exploration, mais le courriel d'un journaliste en quête de photos et la prise de contact par un membre de "Sauvons le parc régional des Grèves" ont précipité le mouvement.

Il faut dire que l'autre chose surprenante de ce boisé est la présence, en son coeur, du dépôt minier P-84. Autrement dit, une montagne de résidus nauséabonds dont Rio Tito Fer et Titane assure qu'elle est sans danger pour l'environnement et qu'elle sera une plus-value pour la population locale quand elle l'aura transformée en parc pour la glissade et le ski (sic). Cet argument parmi d'autres certainement plus convaincants a certainement contribué à obtenir l'acceptation sociale du projet lors des consultations publiques obligées...

Mais voilà, aujourd'hui, le dépôt ne suffit plus à contenir les déchets. Il faut augmenter le nombre de pistes de ski et faire disparaitre une autre tranche de cette forêt rare qui a été proposée pour recevoir le statut d'Écosystème forestier exceptionnel (EFE).

Merci Rio Tito de prendre soin des générations futures. Il est évident que des pistes de ski seront plus bénéfiques que des vieux arbres et tout ce qu'ils abritent 

Escapade en Estrie (1/2)

C'était noté dans l'agenda: "retourner à la tourbière de Johnville dans la première quinzaine de juin pour voir les orchidées". Quand la nature vous donne rendez-vous, il faut être à l'heure, mais ne pas s'offusquer si elle décide de ne pas y être. 

Nous nous sommes donc dirigés vers le parc écoforestier de Johnville pour la première étape de notre escapade de deux jours dans les Cantons de l'Est. La tourbière était en fleurs, mais à part les éricacées habituelles, nous n'avons trouvé aucune autre orchidée que les sabots de la Vierge; ce qui n'était déjà pas si mal.

En parcourant la passerelle, nous avons eu l'impression que la tourbière souffrait de la déshydratation générale de ce début d'année, au moins en surface. La sphaigne habituellement verte ou pourpre était jaunie et s'effritait entre les doigts. Les sarracénies pourpres manquaient à l'appel et nous n'avons perçu aucun signe de la paruline à couronne rousse dont c'est pourtant l'habitat.

Calla des marais
Médéole de Virginie
Lycopode dendroïde

Un 28 février à Philipsburg

Refuge d'oiseaux migrateurs de Philipsburg
Le refuge d'oiseaux migrateurs de Philipsburg vue d'un satellite (ci-dessus) et vue de l'extrémité de la flêche de forêt qui pointe vers l'étang en bas de l'image (ci-dessous) . À droite de l'image, la falaise que nous irons voir de plus près.
Refuge d'oiseaux migrateurs de Philipsburg

Semaine de relâche oblige, il faut chercher la tranquilité plus loin. Et pourquoi pas au Refuge d'oiseaux migrateurs de Philipsburg, un sanctuaire à la frontière canado-américaine, à seulement une heure de Montréal ? Pas de grosses agglomérations à proximité et aucun des oiseaux qui attirent les meutes de photographes n'a été rapporté sur les forums, c'est à croire que le lieu est tombé dans l'oubli.

Marcher sur l'eau, un des rares avantages de l'hiver

Et pourtant, c'est l'un des rares endroits au Québec où l'on peut voir la paruline azurée, un oiseau qui vit dans la canopée des forêtes décidues et matures; ce qui le rend difficile à observer sans attraper un torticolis. Pour se donner toutes les chances de trouver cette paruline, il faut y aller au printemps quand elle chante et quand le feuillage n'est pas encore trop développé; il suffit alors de pointer l'oreille pour la repérer

"Peut mieux faire"; c'est toujours ce que les profs inscrivaient avec raison sur mon bulletin. En tout cas, on voit qu'elle a la queue rousse

Évidemment, il n'était pas question de paruline un 28 février. Tout ce que l'on pouvait espérer, c'était que la neige soit suffisamment tapée pour pouvoir marcher sans raquettes. Et nous avons eu de la chance; la glace était même assez épaisse pour traverser le marais et longer la falaise jusqu'à ce que les eaux libres de l'étang Streit nous arrêtent. Au chapitre des choses à signaler : nous avons entendu sans le voir un pic à ventre roux, une autre rareté du Québec, et nous avons été survolé par un aigle royal et une buse à queue rousse. La buse à queue de rousse n'avait rien d'extraordinaire mis à part le fait qu'elle m'a enfin permis de trouver le bon réglage pour photographier les oiseaux en vol; il ne me reste plus qu'à réussir à ne pas bouger en appuyant sur le déclencheur.

La falaise: une vingtaine de mètres de calcilulite argileuse (blanchâtre) alternant avec un shale argileux (noirâtre) appartenant à la formation de Wallace Creek (groupe de Philipsburg, province des Appalaches), datant de l'ordovicien inférieur et correspondant à un dépôt en milieu sous-marin calme et profond [Contributions to the sedimentology of the Strites Pond Formation Cambro-Ordovician Phillipsburg Group, southwestern Quebec. Geological Survey of Canada: Project: Cambro-Ordovician succession of Eastern Laurentia, Eastern Ontario & SW Quebec. Osman Salad Hersi and Denis Lavoie. Natural Resources Canada, 2001].    

Un 27 juin dans le marais de la rivière-aux-cerises

Grenouille verte


J'ai déjà parlé du marais de la rivière-aux-cerises, en bordure de Magog en Estrie. Rien n'a changé en trois ans; la promenade sur la passerelle qui traverse le marais et la rivière est toujours aussi agréable et riche en découvertes.  

Grand nénuphar jaune
Pain-de-perdrix
Une éphémère de l'espèce Hexagenia limbata, gentiment identifiée par la communauté de iNaturalist.org

Un 28 juin dans l'archipel de Boucherville

Gracieuseté de Google Maps

Entre l'île de Montréal (à gauche) et la rive sud du fleuve Saint-Laurent (à droite), la mer de Champlain a déposé, avant de se retirer, quelques alluvions argileuses qui ont formé un ensemble d'îlots traversés par des chenaux sur lesquels il fait bon canoter quand il reste de l'eau. La terre y est bonne et les ressources abondantes; ce qui n'a pas manqué de susciter l'intérêt des Iroquoiens, dont il ne reste plus que quelques vestiges d'occupation, puis des colons européens toujours très présents.


Trop près de la grande ville pour être tranquille, ceux qui sont en quête de distanciation physique et sonore choisiront d'arriver à l'ouverture du parc lorsque la pluie menace. En s'écartant du stationnement, ils finiront par trouver ce qu'ils sont venus chercher.
Ce paradis des saules géants et des grands peupliers est peuplé de cerfs de Virginie, de marmottes communes, de castors du Canada et de renards roux. Nous, nous y allons surtout pour les oiseaux. À une époque, il suffisait de se promener dans les pinèdes pour observer la petite Nyctale et le Hibou moyen-duc. Aujourd'hui la rumeur s'est répandue, les observateurs ont afflué, les sous-bois ont été saccagés par leur va-et-vient, les strigidés dérangés et le gestionnaire des lieux (la Société des établissements de plein-air du Québec) a interdit les lieux pour le plus grand bien de l'environnement. 

Un 18 avril aux Étangs-Antoine-Charlebois





Une sortie en nature est toujours l'occasion d'apprendre ou de découvrir quelque chose. Celle-ci m'a fait comprendre pourquoi le fuligule à collier porte ce nom. J'en ai pourtant vu des centaines, mais c'est la première fois que je remarque ce collier brun à la base du cou du mâle, qui apparaît à peine dans les guides d'identification...quand il est représenté. 
Ils ne sont pas restés longtemps, probablement parce qu'il n'y avait pas assez de fond pour ces adeptes de la plongée.    


Le cabanon, un refuge de la biodiversité

Un petit mot écrit en pensant à mon amie Huguette qui ne peut courir ni la planète ni la nature en raison du confinement et qui va avoir le temps de me lire.
Aujourd'hui, il sera question de notre cabanon de jardin dont le sous-sol s'est avéré au fil des années être un refuge pour toutes sortes d'espèces animales; certaines bienvenues, d'autres moins. Ainsi, nous avons déjà eu une colonie de guêpes communes, une colonie de bourdons, des couleuvres rayées, des souris à pattes blanches, des musaraignes, des campagnols, un ou des rats, une hermine, des lapins à queue blanche et des marmottes. Il n' y a que la moufette rayée, tant espérée, qui refuse toujours d'honorer notre cabanonde sa présence; je l'ai pourtant croisée plusieurs fois.
Un jeune représentant des lapins à queue blanche
Une des 8 marmottes que j'ai déménagées de mon jardin

Cette année, c'est l'émoi à la maison. Depuis le confinement de ma blonde et le télétravail avec vue sur le jardin, nous voyons au moins une fois par jour un tamia rayé sillonné le jardin à la recherche de nourriture. Cela fait au moins une vingtaine d'années que nous n'en avions pas vu, depuis que nos deux chats et nous sommes devenus propriétaires de la maison. À notre arrivée, il y en avait au moins trois; un an après, les chats avaient fait le ménage. Puis les chats sont morts, il y a une couple d'années, et l'espoir est revenu l'année dernière avec un tamia, vu une fois sous une mangeoire pour oiseaux.


Comme l'espèce est menacée d'extinction dans le jardin, mais désirée, je suis allé disperser quelques abris et tas de graines pour protéger le parcours de notre survivant, quelques vieux bacs à fleurs en bois vermoulu que j'ai retournés et percés aux extrémités. Ça et quelques tas de graines devraient l'encourager à s'installer, malgré notre présence qui va se faire plus fréquente avec la COVID et les beaux jours.


Première sortie pas de tuque



Aujourd'hui c'était ma première ballade manteau ouvert sans mitaine. Le -2°C du thermomètre en paraissait 15 avec ce soleil.
Nous sommes retournés aux étangs Antoine-Charlebois, un endroit et à une heure où nous étions à peu près sûr de ne trouver personne. Paradoxalement, en ces temps de COVID et de confinement, il n'a jamais été aussi difficile pour le spécialiste de la distanciation sociale que je suis de pratiquer mon art. Il faut dire qu'après des années de pratique, ma "bulle" s'est considérablement agrandie et ses limites ressemblent plus à une portée de voix qu'aux deux mètres imposés par les autorités sanitaires. Vivement la réouverture des centres commerciaux !  
À Sainte-Julie, les étangs libèrent tranquillement leurs eaux. Après les bernaches du Canada et les carouges à épaulettes, c'est au tour des bruants chanteurs d'arriver. Il y avait aussi un grand héron, une grande aigrette et une marmotte qui nous a probablement maudits de la déranger dans son premier bain de soleil après un aussi long sommeil. Bref, la nature suit son cours, avec ou sans COVID.


Un 15 mars aux étangs-Antoine-Charlebois





Il me restait à découvrir ce lieu (1,2,3) en hiver et donc 5 jours pour passer à l'action, car le rendez-vous avec le printemps est fixé au 19 mars. Les bernaches du Canada le savent bien et commencent à prospecter un terrain où s'installer. Moins exigeantes ou peut-être plus frileuses que les oies des neiges qui nichent exclusivement dans le Grand Nord, n'importe quel endroit entre le centre des États-Unis et le nord du Canada convient à la bernache, s'il n'est pas trop éloigné d'un point d'eau.
Bien que les couples retournent généralement sur le territoire qu'ils ont coutume de fréquenter, ils ont intérêt à réserver tôt, car la concurrence est vive. Et si l'hiver veut se faire prier, il suffit de se replier vers un lieu plus hospitalier. Quand on peut faire plus de 1000 km par jour, ce n'est pas vraiment un problème.