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Réglisse

Photo de3 Jeansef at fr.wikipedia
[CC-BY-SA-2.5], de Wikimedia Commons
Glycyrrhiza glabra (Fabacées) est aussi appelée Bois doux, Bois sucré, Racine douce ou Réglisse glabre. G. uralensis et G. inflata ont des propriétés similaires.
La réglisse est une plante vivace et herbacée qui pousse sous les climats chauds. Originaire de l’ouest de l’Asie et des Balkans, elle est cultivée sur d’autres continents, notamment dans le sud des États-Unis.
On utilise la racine, qui est adoucissante, antiacide, antibiotique, anti-inflammatoire, antispasmodique, antitussive, expectorante, hypertensive, mucolytique, sécrétagogue de la muqueuse gastrique et vulnéraire.
Parmi les principes actifs de la réglisse, on trouve:
  • Des terpénoïdes dont la glycyrrhizine (jusqu’à 24 % de la racine) et son aglycone l’acide glycyrrhétinique.
  • Des coumarines : la glycyrine, la héniarine, la liqcoumarine et l’ombélliferone.
  • Des flavonoides.
  • Une huile essentielle (0,047 %) contenant plus de 80 composés.
Le carbenoloxone est un dérivé hémisynthétique de l’acide glycyrrhétinique, qui est utilisé en médecine pour traiter les ulcérations et les inflammations du tube digestif.
Contre la congestion des voies respiratoires, le rhume, la bronchite, la toux, l'asthme, le mal de gorge (laryngite), la dyspepsie (les brûlures d'estomac), la gastrite, l'ulcère gastroduodénal, la colique et l'insuffisance surrénalienne.
  • Racine séchée à raison de 2 à 4 g, 3 fois par jour.
  • Jus extrait de la racine à raison de 0,5 à 1 ml par jour (congestion des voies respiratoires) ou de 1,5 à 3 ml par jour (ulcère gastroduodénal).
  • Infusion de 1 à 5 g dans 150 ml d’eau, 3 fois par jour.
  • Décoction (15 minutes) de 1 à 5 g dans 150 ml d’eau, 3 fois par jour.
  • Extrait liquide (1:1) à raison de 2 à 4 ml, 3 fois par jour, après les repas.
  • Extrait de réglisse déglycyrrhizinée (DGL) à raison de 2 à 4 comprimés de 380 mg, 3 à 4 fois par jour.
Contre la glossite et la stomatite.
  • Bain de bouche avec une décoction concentrée de 200 g par litre d’eau.
Contre l’eczéma, le psoriasis et l’herpès.
  • Compresse avec la décoction.
  • Crème ou gel contenant 2 % de réglisse.
À forte dose (supérieure à 12 g de racine par jour) ou après un usage prolongé (plus de 6 semaines), la réglisse peut provoquer de l'hypertension, de l'œdème, des troubles cardiaques et musculaires. Elle est d'ailleurs contre-indiquée en cas d'hypertension, de maladies cardiaques, d'insuffisance rénale, d'hypokaliémie et en cas de grossesse. Elle ne doit pas être utilisée en cas de traitement par des diurétiques, des glycosides cardiaques, des corticostéroïdes, des laxatifs de type stimulant et tout autre médicament modifiant l'équilibre des électrolytes. Pour un usage à long terme, on recommande généralement de ne pas dépasser la dose quotidienne de 0,2 mg de glycyrrhizine par kilogramme de poids corporel.

Mélilot jaune

Photo de AnRo0002 [CC0], via Wikimedia Commons
Melilotus officinalis (Fabacées) est aussi appelée Mélilot jaune, Petit-trèfle jaune, Couronne royale, Luzerne bâtarde, Trèfle des mouches ou Herbe aux puces.
Le mélilot est une plante bisannuelle originaire d’Eurasie, qui s’est naturalisée en Amérique du Nord, notamment au Québec. Il pousse dans les sols secs et ensoleillés tels que les prairies, les friches, les terrains vagues, le bord des routes et des chemins. Au Québec, le mélilot officinal se distingue du mélilot blanc (M. alba) par ses fleurs jaunes (blanches chez M. alba), entre autres.
On utilise les parties aériennes, qui sont anti-inflammatoires, antiœdémateuses, antispasmodiques, astringentes, calmantes, diurétiques, veinotoniques et vulnéraires.
Parmi les principes actifs du mélilot, on trouve :
  • La coumarine (0,9 %) et ses dérivés, parmi lesquels la mélitonine (3,4-dihydrocoumarine) et le mélitoside (0,5 %) qui par hydrolyse et lactonisation donne de la coumarine.
Lorsque le mélilot est contaminé par un champignon, sa fermentation au moment du séchage produit un puissant anticoagulant, le dicoumarol, à partir duquel on a développé les médicaments comme la warfarine (Coumadin).
Contre l'insomnie, la nervosité, les névralgies, la toux spasmodique, les flatulences, l'athérosclérose, la phlébite, l'insuffisance veineuse (douleur, enflure et lourdeur des jambes, crampes nocturnes, démangeaison, varices) et les hémorroïdes.
Pour prévenir la thrombose.
  • Infusion de 0,2 à 1 g dans 150 ml d’eau, 2 ou 3 fois par jour.
Contre l'inflammation des yeux, les orgelets, les contusions et les plaies superficielles.
  • Compresse avec une infusion de 15 g par litre d’eau.
Le mélilot est contre-indiqué pour les femmes enceintes, celles qui allaitent et en cas de problèmes hépatiques. Il y a aussi un risque d’interaction avec les médicaments anticoagulants. L’apparition de maux de tête et de nausées est un signe de surdosage.

Luzerne

Photo de Ivar Leidus
[CC BY-SA 3.0], via Wikimedia Commons
Medicago sativa (Fabacées) est aussi appelée Luzerne cultivée, grand Trèfle, Sainfoin, Alfalfa, Foin de Bourgogne, Herbe aux bisons, Herbe à vaches ou Lucerne.
La luzerne est une plante vivace originaire d’Eurasie, qui est cultivée comme plante fourragère dans toutes les régions à climat tempéré où on la trouve aussi à l’état sauvage. Elle pousse dans les prairies, en bordure des champs et dans les friches. Elle se reconnait à ses feuilles à trois folioles, à ses grappes de fleurs bleues ou violettes et à ses gousses spiralées.
On utilise les graines germées ou les parties aériennes au début de la floraison, qui sont cardiotoniques, hypocholestérolémiantes, hypoglycémiantes, lactagogues, oestrogéniques et revitalisantes.
Parmi les principes actifs de la luzerne, on trouve :
  • Des alcaloïdes dont la stachydrine et la trigonelline.
  • Des acides aminés : l’arginine, l’asparagine, la cystéine, l’histidine, l’isoleucine, la leucine, la lysine, la méthionine, la phénylalanine, la thréonine, le tryptophane et la valine. On trouve également la canavanine, qui, en se substituant à l’arginine, conduit à la synthèse de protéines dysfonctionnelles. Il serait responsable du déclenchement de manifestations lupiques réversibles chez certaines personnes et de la réactivation de la maladie chez des personnes qui sont atteintes de lupus.
  • Le médicagol, une coumarine.
  • Des isoflavonoïdes (phytoestrogènes) tels que le coumestrol, la biochanine A, la daidzéine, la formononétine et la génistéine, qui ont des propriétés oestrogéniques.
  • Des saponines ( 2 à 3 %) ayant pour aglycones l’acide médicagénique. les soyasapogénols A–F et l’hédéragénine. On leur attribue l,effet hypocholestérolémiant.
  • Des stéroïdes dont le β-sitostérol est le principal composant.
  • Des vitamines A, B1, B6, B12, C, E et K).
Contre la dyslipidémie (taux de cholestérol élevé), le diabète, les irrégularités menstruelles, les troubles associés à la ménopause, les problèmes digestifs, l’ulcère gastroduodénal, les aphtes, le mal de gorge, l’avitaminose et l'anémie.
Pour faciliter la convalescence.
  • Infusion de 4 à 10 g de parties aériennes dans 150 ml d’eau, 3 fois par jour.
  • Extrait liquide (1:1 éthanol à 25 %) à raison de 5 à 10 ml, 3 fois par jour.
Il faut éviter de consommer de grandes quantités de luzerne, car elle peut provoquer des symptômes réversibles du lupus érythémateux chez des personnes en bonne santé ou provoquer une récidive chez des personnes souffrant de cette maladie. Elle peut aussi diminuer l’effet des traitements anticoagulants.



2014, c'était l'année de l'apios


Il y en avait partout et même dans des lieux où je ne l'avais jamais vu. Cette année, je ne sais pas. Je me suis contenté de ceux du jardin. Que voulez-vous ? Les regarder, c'est tomber sous leur charme. Alors l'année dernière, j'ai transplanté trois tubercules (ils sont comestibles, mais je n'y ai pas gouté) au pied de trois arbres pour que la plante puisse éventuellement y grimper et j'ai espéré tout l'hiver. Les trois ont donné des tiges, à ce point tardives que j'ai failli désespérer. Et aujourd'hui, elles fleurissent.

Sous le signe d'Apios

Apios n'est ni un dieu, ni un héros de la mythologie gréco-romaine, C'est une plante grimpante qui enveloppe l'Amérique du Nord d'un délicieux parfum; du Québec à la Floride jusqu'au Colorado vers l'ouest. Attention, sa fleur, étrange, est habitée par une magie puissante. Vous la humez une fois et vous la voyez partout. C'est ce qui m'est arrivé cette année.


Son parfum n'est pas le seul attrait de la glycine tubéreuse (Apios americana). Sa racine fournit aussi des tubercules comestibles, riches en amidon et en protéines, qui ont nourri des générations d'Amérindiens et de colons. Ses fruits, des haricots, sont également comestibles.


Les Européens ont bien essayé de la domestiquer, mais, peu patients ou trop cupides, ils n'ont pas trouvé sa culture assez rentable et l'ont abandonnée. Seuls les asiatiques en font aujourd'hui une production commerciale.


Vesce jargeau, Vicia cracca, Cow Vetch

Jarosse, vesce craque, de Cracovie, à épis ou pois à crapauds, peu m'importe. Je l'appelle comme je l'ai apprise, c'est-à-dire vesce jargeau. Sur wikipedia, on peut lire que c'est un québécisme, sur Tela Botanica que c'est un régionalisme français. Puisque j'ai connu la jargeau avant le Québec, je penche pour la seconde hypothèse. Par ailleurs, une petite recherche sur l'étymologie du nom me conforte dans ce choix.
Le seul Jargeau connu dans le monde (une phrase qui aurait plus à Charles Tisseyre) est une petite commune du val de Loire d'environ 4500 habitants, pas très éloignée de mon lieu de naissance qui plus est. Jargeau est ausi un patronyme, mais tous les Jargeau de ce monde auraient un ancêtre gergolien.
Pour ce qui est de l'étymologie de Jargeau, les informations sont aussi rares que le nom et font toutes référence à un ouvrage de Jacques Soyer intitulé: Les noms de lieux du Loiret: recherches sur l'origine et la formation des noms de lieux du département du Loiret. Jargeau viendrait du latin Garrigoïalum, lui même dérivé du celte Garrig qui désigne le chêne.

Trèfles

Au moins 10 espèces de trèfles au Québec et pas une qui soit indigène. Toutes sont eurasiennes et ont été apportées par les colons européens. Si les ex-légumineuses néo-fabacées ont contribué au succès de la colonisation en nourrissant le bétail, on ne peut pas dire qu'elles aient porté bonheur aux amérindiens.
Mais passons à un autre sujet, moins conflictuel.

Trifolium hybridum

Peu de vaches le savent, mais les légumineuses n'aiment pas être broutées. Ne pouvant fuire les herbivores, elles ont décidé de s'attaquer à la racine du mal (ou plutôt de la femelle) et ont développé, bien avant l'humain, le contraceptif oral. Pour contrôler les effectifs de leur ennemi, elles se sont mises à synthétiser des isoflavones. Ce sont des molécules qui ressemblent tellement aux oestrogènes des mammifères qu'on les a appelées phytoestrogènes. Je vous passe les détails physiologiques mais pertuber l'équilibre hormonal nuit à la reproduction. Les australiens l'ont découvert à leur dépens quand leurs brebis gavées de trèfle sont devenues stériles.
Je tiens quand même à apporter ici quelques précisions pour le lecteur qui prendrait ce qui est écrit au pied de la lettre et qui aurait regardé le documentaire de la BBC sur les plantes, diffusé récemment sur "Découverte"  et dans lequel Charles Tisseyre semble prêter aux plantes une intelligence parfois inquiétante. Non, le règne végétal n'a d'intentions que celles que nous lui prêtons Et, toute cette histoire, aussi véridique soit-elle, n'est que le fruit du hasard (mutation génétique) et de la sélection naturelle. N'en déplaise à Stephen Harper, notre premier ministre créationniste et à Charles, chantre du sensationalisme.  
Trifolium repens

Constatant les effets de l'excès de trèfle sur les moutons australiens, la science a voulu comprendre. Elle s'est alors penchée sur les légumineuses et les découvertes se sont enchaînées (quand on cherche ou quand on veut trouver, on trouve). Ainsi, on s'est aperçu que les gros mangeurs de soya, une autre légumineuse, étaient moins sujets aux maladies hormonodépendantes (troubles de la ménopause, ostéoporose, cancer du sein, de l'utérus et même de la prostate) que les petits mangeurs.   
Ici, je tiens une fois de plus à apporter une précision pour les 34 % de canadiens qui pensent que les femmes peuvent être victimes du cancer de la prostate. La prostate est un organe uniquement masculin et si les femmes en souffrent, c'est uniquement parce que leur mari les réveille la nuit en allant soulager leur vessie.
Trifolium pratense

Comme d'habitude, les marchands de rêve sautèrent sur cette occasion en or et le marché des suppléments de phytoestrogènes explosa.
Attention, je ne prétends pas que ces produits n'ont pas d'effets. Ils en ont (il faut d'ailleurs faire attention), mais pas autant qu'on tente de nous le vendre.  
Trifolium aureum

Lotier corniculé

DSCN4678Lotus corniculatus (Fabacées) est appelée Lotier commun, Lotier corniculé, Lotier cornu, Trèfle cornu, Cornette, Pied-de-poule Sabot-du-petit-Jésus ou Sabot-de-la-mariée.
Le lotier est une plante herbacée et vivace, originaire des régions tempérées d’Eurasie et naturalisée ailleurs, notamment en Amérique du Nord. Très commun, il pousse sur les terrains ensoleillés comme les prés, les friches, les terrains vagues et le bas-côté des routes.
On utilise les parties aériennes fleuries ou non, qui sont antispasmodiques, astringentes et sédatives.
Parmi les principes actifs du lotier, on trouve :
  • Des flavonoïdes dont des proanthocyanidines.
  • Des tanins catéchiques et ellagiques.
  • Des composés cyanogénétiques pouvant libérés de l’acide cyanhydrique toxique.
Contre le stress, l’anxiété, l’insomnie, la spasmophilie, les états dépressifs légers et les palpitations cardiaques causées par la nervosité.
  • Infusion de 5 g de parties aériennes séchées dans 150 ml d’eau, 1 à 2 fois par jour.
En l’absence de données toxicologiques et étant donné la présence de composés cyanogénétiques, il convient d’utiliser le lotier avec prudence et de ne pas prolonger son usage quotidien au-delà d’une semaine. Il convient d’utiliser toutes les parties aériennes et pas uniquement les fleurs, car elles sont plus riches en composés toxiques.