Et si vous deviez prendre une résolution, pourquoi pas celle de réfléchir à votre empreinte écologique ?
Anthropo-scène
Dans le parc du Mont Saint-Bruno, si vous croisez l'hermine, suivez-la. Elle vous amènera jusqu'au vestige d'une carrière que la nature et le temps finiront peut-être par faire oublier. En attendant, cette plaie dans la montagne nous en apprend sur une partie de sa composition : ici, surtout de la roche cornéenne, c'est-à-dire une roche sédimentaire qui a été cuite par l'intrusion magmatique à l'origine du mont. Enfin, est-ce le pluton qui est à l'origine de la montagne ou l'érosion des couches supérieures par la calotte glaciaire qui a fini par le faire émerger des profondeurs ? Il n'y a jamais eu de réponse à la question de l'œuf ou de la poule.
Au bord de la plaie, la roche est encore à vif, mais la mousse finira par la recouvrir... |
...comme elle recouvre cette strate d'asphalte laissée par l'homme. |
Au Mont Saint-Bruno, le pétrole ne jaillit pas du sous-sol, il s'y infiltre depuis la surface quand le soleil réchauffe le bitume. |
Des ruines de béton, probablement une rampe pour charger les camions. |
Et là, cette trouée rectiligne dans la forêt: leur accès vers la carrière, au fond. |
Le poids des engins a laissé des ornières que même les arbres n'arrivent pas à effacer |
[I]À qui peut-on se fier ?
© Jean-François Noulin et DALL-E |
Il y a des jours où j'aime ma vie.
Si je dis cela, c'est parce que, la semaine dernière, en préparation d'un article que j'écris sur un petit cactus épiphyte appelé Hatiora salicornioides, la maison d'édition pour laquelle je travaille en ce moment m'a payé un aller-retour pour la forêt atlantique brésilienne afin de ramener des photos de l'habitat dudit cactus.
Le paysage était tel que je me l'imaginais: une forêt étouffante, humide et dense, peuplée de grands arbres couverts de plantes épiphytes. Mais comment pouvait-il en être autrement puisque rien de ceci n'est vrai et qu'il m'a suffi de taper la requête "photo of brasilian atlantic forest" dans le formulaire d'une intelligence artificielle pour obtenir l'image ci-dessus.
Est-elle fidèle à la réalité ? Probablement, mais est-ce important du moment qu'elle correspond à l'image que je me fais et que je veux vous donner d'une forêt de l'intérieur des états côtiers du Brésil ?
C'est à se demander si la réalité virtuelle n'arrivera pas un jour à nous couper définitivement de la nature.
L'intelligence au service du gazon
En banlieue, vous savez à quel point on aime nos pelouses. Au printemps, on les resème et on les engraisse. En été, on les tond et on les arrose de pesticides. Et depuis une dizaine d'années, dans mon quartier, en automne, on les abrille pour les protéger des sels de déglaçage.
Ça ne sert à rien, c'est juste drôle.
De Stonehenge à Stanstead
Ce qui est fascinant avec les sites mégalithiques comme ceux de Stonehenge ou de Carnac, c'est leur gigantisme compte tenu des moyens techniques que possédaient les peuples du néolithique pour les édifier et qui se résumaient à des outils de bois et de pierre polie. Et puis, on ne se sait presque rien de la vie des peuples qui les ont érigés, de leur motivation et de la signification qu'ils y accordaient.
C'est évidemment tout le contraire du cercle de pierres de Stanstead, une petite ville du sud du Québec dont l'intérêt tient plutôt au fait qu'elle est traversée par la frontière canado-américaine, au sens propre du terme.
Ainsi, le théâtre qui fait aussi office de bibliothèque est coupé en deux. Cela en fait le seul théâtre sans scène et la seule bibliothèque sans livre des États-Unis puisque les artistes se produisent du côté canadien où sont aussi rangés les livres.
À gauche, un groupe de Canadiens; à droite, un groupe d'Américains; entre les deux des fleurs peut-être arrosées par des douaniers jardiniers. |
Développement immobilier: phase 2
La phase 1 du projet de condos pour abeilles sauvages date déjà de 10 ans. Les appartements rénovés depuis attirent toujours autant de monde et hier, les futures locataires manifestement victimes d'une crise du logement se bousculaient pour les visites libres.
Pour faire face à cette demande, j'ai donc décidé d'ajouter une phase 2 au projet en remettant sur le marché quelques vieux logements qui avaient été forcés par des pics. La réaction ne se fit pas attendre et tandis que j'installais la nouvelle tour à condos, les abeilles charpentières prenaient possession des lieux.
De la grosse qui colle
Pendant que j'entretenais mon entorse lombaire en déneigeant l'entrée de la maison, ma blonde a apprivoisé deux harfangs de neige.
Un 8 août au parc régional Saint-Bernard
Sous ce nom au charme typiquement administratif, se cache une forêt mystérieuse de Thujas de l'Ouest et de Pins blancs qui plonge ses racines dans un affleurement rocheux formé il y a 470 à 485 millions d'années par le dépôt de sédiments au fond d'une mer fermée, chaude et peu profonde, peut-être une lagune, en bordure du continent Laurentia.
La forêt de la Montagne-à-Roméo - c'est ainsi que les résidents appellent cet affleurement - est peuplée d'étranges créatures qui pourraient passer pour des sculptures de métal si on ne connaissait pas la légende de ce lieu chargé d'histoire.
Il y a fort longtemps, la montagne Saint-Bernard (un autre de ses noms) était le domaine de Malot, un hermite qui avait le don de divination. Peu enclin à en faire profiter les autres et avare de sa tranquillité, il avait protégé sa solitude par un sort ayant la forme d'une énigme. La résoudre vous donnait l'accès à ses révélations, échouer vous condamnait à la pétrification.
Évidemment, comme chacun le sait, toutes ces légendes ne sont que l'interprétation fantasmée d'une réalité que nous ne pouvons expliquer. Ici bien sûr, il n'y a pas de réelle pétrification. Non, si vous ne répondez pas à l'énigme de Malot, dont l'âme a traversé les siècles et se fait aujourd'hui appeler Glenn LeMesurier, vous serez tout simplement transformé en objet d'art. Ce n'est pas plus compliqué que ça.
Force est de constater que le sort est toujours aussi puissant puisque rien n'y personne, pas même le bourdonnement lointain de la civilisation, n'est venu troubler notre promenade. À l'issue pourtant, un mystère persiste: d'où venait ce doux parfum de miel qui par deux fois a capté notre attention ?
Encore un peu trop sauvage
Le Taj Mahal des bourdons
Bombus rufocinctus sur Ajuga reptens |
Bombus impatiens sur Chelone obliqua |
Le futur hotel plutôt particulier |
Entrée principale de 2,5 cm de diamètre et sortie de secours accidentelle |
Plancher d'écorce, rien que du naturel |
Sous-plancher bombé pour isoler de l'humidité |
On retourne et le tour est joué |
Un peu de terre pour cacher les fondations et des cales pour installer le penthouse avec piscine |
En espérant que le tamia ne m'en veuille pas trop d'avoir transformé sa tour de guet |