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Le plongeur d'Okapulco

À 45 minutes à l'ouest de Montréal, le parc d'Oka est célèbre pour sa plage de sable blanc, idéale pour s'adonner au volley. On peut aussi y croiser quelques naturalistes, pratiquant leur loisir à l'abri des regards indiscrets.



En automne, l'eau y est assez ferme pour supporter le poids des galets, mais qu'on se rassure: sous les pavés, la plage est toujours là.



La fin de semaine dernière, il y avait même encore quelques baigneuses qui faisaient la joie des badauds. Nous, nous n'avions d'yeux que pour le harelde kakawi, ce marin du Grand-Nord.

Postérisation


Les couleurs s'estompent, la lumière...quelle lumière ?
Même les bernaches désespèrent.
Allo la Terre. Ici, nous sommes prêts pour l'hiver.

En attendant la fin de l'averse


Enfin, il pleut. Alors, en attendant que le temps nous permette d'aller nous promener au parc national du Mont Saint-Bruno, j'ai le temps de vous mettre cette photo d'une "cane branchue" prise sur place, la semaine dernière. Elle barbotait en famille sur un des deux étangs sans nom de l'entrée ouest du parc .

M'en allant promener au Mont Saint-Bruno...

J'ai trouvé les lieux bien calmes; un calme et une lumière qui annoncent l'automne en dépit du feuillage obstinément vert et de la température exceptionnellement clémente des derniers jours. Même le chant des grillons automnaux commence à être estompé par la fraîcheur des nuits. Aux étangs, des canards branchus profitaient des derniers rayons de soleil.


Ni oie, ni canard

Les oies, les canards et les dendrocygnes appartiennent à la grande famille des anatidés et chaque groupe est rangé soigneusement dans une sous-famille distincte. Dans le cas des canards (les anatinés) et des oies (les ansérinés), la différence saute aux yeux et il ne viendrait à personne l'idée de prendre une oie pour un canard ou vice-versa. En revanche, pour le dendrocygne, rien ne le distingue à première vue d'un canard. Pourtant, d'un point de vue génétique, il en est aussi différent que de l'oie. 
Il existe 8 ou 9 espèces de dendrocygnes dans le monde. La neuvième, le dendrocygne à dos blanc (Thalassornis leuconotus) qui vit à Madagascar et dans le sud-est de l'Afrique, ne fait pas encore l'unanimité quant à son appartenance au reste de la sous-famille. Pour les autres, on trouve le Dendrocygne d'Eyton (Dendrocygna eytoni) en Australie, le dendrocygne à lunules (D. arcuata) en Australie et dans le sud-est de l'Asie, le Dendrocygne tacheté (D. guttata) en Australie et dans le sud-est de l'Asie, le dendrocygne siffleur (D. javanica) en Asie du Sud-Est et en Inde, le dendrocygne veuf (D. viduata) en Afrique et en Amérique du Sud, le Dendrocygne fauve (D. bicolor) dans le sud de l'Asie, en Afrique et en Amérique du Sud, le dendrocygne des Antilles (D. arborea) aux Antilles et le dendrocygne à ventre noir (D. autumnalis) en Amérique, du sud jusqu'aux États-Unis, et ici, juste après le point.


Plongeur



Pourrait-on se douter que l'érismature rousse (Oxyura jamaicensis) est un canard plongeur. À première vue, sur l'eau, rien ne le distingue des autres canards: même forme, même flottaison, même bec. Au sol par contre, quelque chose éveille les soupçons. En effet, comme tous les canards plongeurs, il a tendance à se tenir plus droit.
S'ils se redressent ainsi, ce n'est pas parce qu'ils sont fiers de pouvoir retenir leur souffle plus longtemps. Cela vient de la position de leur pattes qui sont plantées vers l'arrière du corps, rendant ainsi leur propulsion sous l'eau plus efficace. C'est qu'il en faut de la force pour immerger un corps que l'évolution a entrainé à flotter.
Les canards barboteurs n'ont pas ce problème. Ils ne font que tremper la moitié antérieure de leur corps en basculant vers l'avant. Ils flottent, c'est irrémédiable et le fait d'avoir les fesses en l'air, exposées à la vue de tous ne les rend pas moins fiers. Non, s'ils se gonflent moins la poitrine une fois au sol, c'est parce que leurs pattes ont une position plus centrale.
Mais, au fait, pourquoi les plongeurs plongent-ils ? Pour se nourrir évidemment. 
Alors, cela veut-il dire que leur régime alimentaire est différent des barboteurs ? 
Non, l'organe et la fonction sont intimement liés et comme les becs des deux groupes se ressemblent, on peut penser qu'ils se nourrissent de la même façon; en filtrant l'eau et la vase à la recherche de végétaux et de petits invertébrés. Simplement, puisqu'il en fallait pour tout le monde, l'évolution a fait en sorte que la même ressource ne soit pas accessible à tous au même endroit et au même moment. La nature n'est elle pas bien faite ? En tout cas, c'est que prétendent tous les gens en bonne santé. 
En passant, pour pouvoir constater de ses propres yeux le bleu incroyable du bec de l'érismature, il suffit de se rendre aux bassins de décantation de Baie-du-Febvre, au bord de la route Janelle. S'il n'est pas encore arrivé, vous n'aurez pas fait le chemin pour rien. Je crois que les oies des neiges y sont déjà.

Barboteurs

Il y a deux sortes de canards: les barboteurs et les plongeurs. L'archétype du barboteur, c'est le colvert; à ce point présent qu'on ne le regarde plus, tellement adapté à l'humain qu'on le croit domestiqué, voire nuisible.
Mais les barboteurs, c'est beaucoup plus que ça: beaucoup plus de couleurs, de sons et de noms évocateurs: sarcelle à ailes bleues, sarcelle cannelle, canard branchu, canard siffleur, dendrocygne à ventre noir, et autres.
Ils sont aussi un très bon moyen de s'initier à l'observation des oiseaux. On sait où les trouver; il suffit de chercher un plan d'eau. Ils sont assez statiques pour avoir le temps de les observer. Les mâles en plumage nuptial des différentes espèces sont suffisamment différents pour ne pas poser de problèmes d'identification;  les mâles en mue et les femelles suffisamment semblables pour exercer son sens de l'observation. Mais attention, commencer à s'y intéresser, c'est s'aventurer sur un chemin qui risque de vous entraîner plus loin que vous ne l'aviez imaginé.
Pour éviter de tomber dans le piège, mieux vaut continuer à ignorer le canard aperçu du coin de l'oeil et  prétendre qu'il s'agit d'un colvert.





Canard brun, Anas fulvigula, Mottled Duck


À première vue, on pourrait croire qu'il s'agit d'une femelle de Canard colvert, mais la pâleur de la tête et du cou, plus beiges que gris, ainsi que l'absence de rayure aux joues et à la gorge en font un Canard brun.
Pas de quoi s'extasier, me direz-vous ! Ce à quoi je répondrais qu'il n'en existe que deux populations au monde, une au Mexique et l'autre en Floride. Alors...

Sarcelle à ailes bleues, Anas discors, Blue-winged Teal


Les couples de canards se forment en automne. Ils passent l'hiver ensemble et se reproduisent le printemps suivant. Le mouvement de pompe, que les deux adultes font avec leur tête, précède généralement l'accouplement.

Garrot à oeil d'or, Bucephala clangula, Common Goldeneye

Lorsqu'il veut impressionner une femelle, le Garrot à oeil d'or rejette la tête en arrière en émettant un sifflement.

Canard pilet, Anas acuta, Northern Pintail

Chez les anatidés (canards), le couple se forme en automne mais la reproduction ne se fait qu'au printemps suivant. Si l'un des deux meurt entre temps, l'autre reste seul jusqu'à l'automne prochain .

Fuligule à dos blanc, Aythya valisineria, Canvasback

En hiver, la portion dégelée d'une rivière attire les canards hivernants. Parmi les espèces habituelles de fuligules, se glisse parfois un Fuligule à dos blanc, une espèce du centre et de l'ouest du Canada.