Parc national du mont Orford, prise 2

En route vers le parc écoforestier de Johnville dont je reparlerai prochainement, nous nous sommes arrêtés à celui du Mont Orford. Malgré la brièveté du séjour, ce fut un plaisir pour les yeux et les oreilles.
Au bord des lacs, les éphémères donnaient leur énième représentation d'un balai aérien commencé il y a 280 à 350 millions d'années. Au premier rang, la grenouille des marais, une critique  peu commune au Québec mais tout aussi impitoyable que ces congénères, appréciait le spectacle à sa juste valeur et ne mâchait pas que ses mots.
Les tortues serpentines, quant à elles, avaient décliné l'invitation, trop occupées à chercher le site de ponte qui mettrait leur descendance à l'abri de la gourmandise des ratons laveurs.
Après toute cette agitation printanière, on aurait pu espérer que la nuit nous laisse un peu de répit. C'était sans compter sur le concert des chouettes rayées et des coyotes.   

Éphémère
Rana palustris
Chelydra serpentina
Procyon lotor

Fleur de coucou

La première fois que j'ai croisé le lychnis fleur-de-coucou (Lychnis flos-cuculi), c'était il y a des années, en Europe, son continent d'origine. La deuxième fois, c'était il y a deux jours dans un fossé ensoleillé au bord d'une friche dans le sud du Québec. Les premières mentions de sa naturalisation dans la Belle Province datent de 1914. La plante y aurait été introduite pour des raisons ornementales. Sur wikipedia, on peut lire qu'elle devrait son nom au fait qu'elle fleurit avec le premier chant des coucous.

Lychnis flos-cuculi
Lychnis flos-cuculi
Lychnis flos-cuculi



Un 3 juin sur le mont Saint-Hilaire

Tilia americana

Le Mont Saint-Hilaire est un de ces nombreux coins de nature qui n'est accessible qu'après s'être acquitté d'un droit d'entrée. Il parait que c'est pour une bonne cause, celle de la conservation. Il faudra quand même m'expliquer comment le fait de confisquer la nature et d'en faire un objet de consommation peut la sauvegarder à long terme. Il n'y qu'à voir le nombre d'interdictions à l'entrée de ces parcs, pour comprendre que l'argent ne remplace pas l'éducation. OK, tout le monde est d'accord. De l'éducation, on va en faire (demain, on rase gratis). Mais dans l'urgence, il faut aussi soustraire les paysages aux promoteurs en s'en rendant acquéreur. Et pour acquérir, il faut de l'argent, il faut justifier d'une action, car faire de la conservation aujourd'hui ne peut pas se limiter à conserver. Ce serait flirter avec la négligence; ce dont on ne peut pas accuser le promoteur immobilier. Et puis, l'en faire est pavé de bonnes intentions.
Ceci étant dit, le mont Saint-Hilaire vaut le détour (pas le prix d'entrée), à condition d'y venir en dehors des heures d'affluence. Se promener dans le sous-bois  réserve toujours une bonne surprise sous la forme d'un triton vert, d'un pékan, d'un piranga écarlate ou de celle encore à venir.

Mont Saint-Grégoire
Champignon
Fougères