Cap Tourmente

Sur la rive nord du Saint-Laurent, en aval de l'île d'Orléans, le cap Tourmente blanchit bien avant l'hiver. Au mois d'octobre, il se recouvre d'oie des neiges arrivant des îles Baffin et Bylot en Arctique. Elles y trouvent de quoi reconstituer leur force, essentiellement des rhizomes de scirpe d'Amérique qui leur permettront d'atteindre les côtes du New Jersey et le Caroline du Sud où elles passent l'hiver.
Cela dure jusqu'au premier coup de fusil. Après, le cap retrouve ses couleurs d'automne et reste un endroit agréable pour la promenade.


Cassis

Photo de Thue, Public Domain
Ribes nigrum (Grossulariacées) est aussi appelée Cassissier, Gadelier noir ou Groseillier noir.
Le cassis est un arbuste originaire des régions tempérées de l’Europe et du centre de l’Asie, qui est cultivé et naturalisé en Amérique du Nord.
On utilise les feuilles, qui sont anti-inflammatoires et diurétiques, ainsi que les fruits et l'huile extraite des pépins, qui sont anti-inflammatoires, antioxydants et vasoprotecteurs.
Parmi les principes actifs du cassis, on trouve :
  • Des flavonoïdes (feuilles et fruits), qui contribuent aux effets anti-inflamatoires et antioxydants.
  • Des proanthocyanidines (feuilles et fruits) auxquels on attribue des effets antioxydants et antiphlogistiques.
  • L’acide gamma-lilénique (huile), un oméga-6.
Contre les rhumatismes, l'urémie, la goutte, le mal de gorge, la toux, le rhume, la grippe, la diarrhée, les troubles de la circulation sanguine, l’hypercholestérolémie, l'athérosclérose, la rétention d'eau, la difficulté à uriner, l'albuminurie, l'obésité, le diabète, le lymphatisme, les troubles de la nutrition et de l'âge.
  • Baies fraiches à volonté.
  • Jus de fruit à raison d’au moins 500 ml par jour (diarrhée, mal de gorge, toux, rhume ou grippe).
  • Infusion de 3 à 7 g de feuilles dans 150 ml d’eau, 2 fois par jour (douleurs rhumatismales).
  • Sirop ou concentré de cassis dilué dans un peu d'eau chaude (mal de gorge).
  • Vin de cassis (baies 1:2, 3 jours) à raison de 30 ml avant chaque repas (lymphatisme, trouble de la nutrition et de l'âge); on peut aussi faire macérer pendant 6 semaines 500 g de baies, 3 clous de girofle, un bâton de cannelle et une poignée de framboises dans un litre de vin.
  • Crème de cassis obtenue en faisant macérer dans un récipient fermé des couches de baies en alternance avec des couches de sucre pendant 3 mois.
  • Extrait liquide (1:1 éthanol à 25 %) à raison de 5 ml, 2 fois par jour, avant les repas (rhumatismes).
  • Huile de graines de cassis à raison de 1,5 à 1,8 g, 2 fois par jour (hypercholestérolémie).
  • Infusion de 15 g de feuilles de cassis, de 7,5 g de feuilles de chêne et de 7,5 g de fleurs de reine-des-prés dans 150 ml d’eau, 4 fois par jour (rhumatismes).
Contre les plaies, les furoncles, les abcès et les piqûres d'insectes.
  • Cataplasme avec quelques feuilles séchées laissées à tremper dans un peu d'eau tiède durant 15 à 30 minutes; on peut aussi utiliser des feuilles fraîches broyées.
  • Feuilles froissées entre les mains à frotter sur la peau en cas de piqûres d'insectes.
  • Compresse de suc frais sur les piqûres.
Les feuilles sont contre-indiquées en cas d'insuffisance cardiaque ou rénale.



Cascara

Photo de Jesse Taylor [CC-BY-SA-3.0], via Wikimedia Commons
Rhamnus purshiana syn. Frangula purshiana (Rhamnacées) est aussi appelée Cascara sagrada, Écorce sacrée ou Nerprun cascara.
Le cascara est un arbuste de la côte ouest de l’Amérique du Nord, qui est cultivé en Afrique de l’Est.
On utilise l'écorce, qui est laxative; il faut la laisser sécher à température ambiante pendant une année.
Parmi les principes actifs du cascara, on trouve :
  • Les cascarosides A et B (glucosides d’aloïnes A et B), les cascarosides C et D (glucosides de chrysaloïnes A et B) et les cascarosides E et F (glucosides d’émodine), qui sont des laxatifs stimulants. L’ensemble des cascarosides représente au moins 6 % des constituants de l’écorce.
Des extraits de cascara sont utilisés dans certains laxatifs commerciaux.
Contre les calculs biliaires, les maladies du foie et la constipation.
  • Poudre d'écorce à raison de 0,3 à 1 g par jour.
  • Infusion de 1 à 2 g d'écorce dans 150 ml d'eau, 1 fois par jour.
  • Extrait standardisé à raison de 10 à 30 mg de cascarosides par jour.
Le cascara peut causer des crampes abdominales et de la diarrhée. Son usage est contre-indiqué chez les enfants de moins de 12 ans, les femmes enceintes ou qui allaitent, et les personnes souffrant d'occlusion intestinale et de maladies inflammatoires des intestins (maladie de Crohn, colite ulcéreuse, appendicite). Le cascara peut augmenter les effets des glucosides cardiaques, des antiarythmiques et des corticostéroïdes. Son usage régulier doit être limité à 7 jours et la prise de plus de 30 mg d'anthraquinones par jour peut être dommageable pour la santé.



Carvi

Photo de Slick [CC0], via Wikimedia Commons
Carum carvi (Apiacées) est aussi appelée Anis des prés, faux Anis, Anis des Vosges Cumin de Hollande ou Cumin des prés.
Le carvi est une plante aromatique originaire d’Asie et d’Europe, qui est cultivée dans tous les pays à climat tempéré ou chaud. La plante s’est naturalisée en Amérique du Nord. Elle aime les terrains ensoleillés.
On utilise les graines, qui sont antimicrobiennes, antispasmodiques, carminatives, diurétiques, emménagogues, expectorantes et galactogènes.
Parmi les principes actifs du carvi, on trouve ;
  • Une huile essentielle (3 à 8 % de la graine) riche en carvone (50 à 80 %) et en limonème.
Contre l’aérophagie, les flatulences, les ballonnements, la dyspepsie, les spasmes gastro-intestinaux, la toux, l'aménorrhée et la rétention d'eau.
Pour stimuler la production de lait.
  • Graines jusqu'à 6 g par jour.
  • Infusion de 2 g de graines broyées dans 150 ml d’eau, 2 à 3 fois par jour.
  • Huile essentielle à raison de 0,05 à 0,2 ml, 3 fois par jour. 
L’huile essentielle de carvi peut provoquer des brûlures d’estomac, des éructations et des vomissements quand elle est utilisée en combinaison avec l’huile essentielle de menthe poivrée. Les femmes enceintes ou qui allaitent ne doivent pas l’utiliser.



Capselle bourse-à-pasteur

Photo de Eike Wulfmeye
2004-05-22, Cologne (Allemagne)
Capsella bursa-pastoris (Brassicacées) est aussi appelée Bourse-à-pasteur, Molette à berger, Bourse de capucin, Bourse de Juda, Moutarde de Mithriade ou Bourse-à-berger.
La capselle est une plante annuelle qui pousse sur tous les continents et qui s'adapte à de nombreux sols. Les feuilles, qui ressemblent à celles du pissenlit, forment une rosette d’où émerge une tige florale, portant d’abord des petites fleurs blanches, puis des fruits aplatis et triangulaires, appelés silicules.
On utilise les parties aériennes, qui sont anti-inflammatoires, hémostatiques, utéro- et vasotoniques.
Parmi les principes actifs de la capselle, on trouve :
  • Une huile essentielle (0,02%) dont le constituant principal est le camphre.
  • La sinigrine, un glucosinolate
  • Des amines telles que l’histamine, la choline (1 %) et l’acétylcholine auxquelles on attribue les effets utérotoniques et vasotoniques.
  • Des flavonoïdes : quercétine, diosmétine, hespérétine.
Contre les hémorragies, la ménorragie, la diarrhée, la lithiase rénale, la cystite, les varices, les hémorroïdes, l'athérosclérose, l'inflammation des muqueuses et la fièvre.
  • Suc à raison de 5 ml par heure (ménorragie).
  • Plante séchée à raison de 1 à 4 g, 3 fois par jour.
  • Infusion de 1 à 4 g dans 150 ml d’eau, 3 fois par jour ; commencer 3 à 5 jours avant les règles et poursuivre pendant toute leur durée.
  • Décoction de 3 g dans 150 ml d’eau, 3 fois par jour pendant un mois ou 2 fois par jour pendant 21 jours; interrompre pendant 2 semaines et recommencer (varices, hémorroïdes, athérosclérose et inflammation des muqueuses).
  • Vin de capselle (1:5, 10 jours) à raison de 25 à 30 ml, 3 fois par jour, 8 à 10 jours avant les règles (dysménorrhée) ou d’une grande cuillère par heure (ménorragie).
  • Teinture (1:2 éthanol à 40 %) à raison de 1,5 ml, 3 fois par jour.
  • Extrait liquide (1:1 éthanol à 25 %) à raison de 1 à 4 ml, 3 fois par jour.
  • Décoction obtenue en faisant macérer 25 g de capselle dans un litre d'eau pendant 2 heures, puis en ajoutant 25 g d'armoise et en portant à ébullition pendant une minute; prendre 3 à 4 tasses par jour pendant les 10 jours précédant la période normale des règles (dysménorrhée).
Contre les hémorragies, les plaies, les dermatoses suintantes, les contusions et la fièvre.
  • Compresse avec une infusion de 25 g par litre d’eau ou avec le suc frais.
  • Cataplasme de plante fraîche broyée et mélangée avec des feuilles de plantain à appliquer sur les poignets pendant 24 heures (fièvre).
En l'absence de données toxicologiques, elle est contre-indiquée aux femmes enceintes et à celles qui allaitent. Il ne faut pas l'utiliser en cas d'antécédents de thrombose, car elle serait coagulante. Une consommation importante peut interagir avec les traitements des problèmes cardiovasculaires et thyroïdiens. À de fortes doses, la capselle peut provoquer des palpitations.



Cannelier

Photo: Grant Cochrane / FreeDigitalPhotos.net
Cinnamomum verum (syn. C. zeylanicum) (Lauracées) est appelée Cannelier de Ceylan ou Cannelier du Sri Lanka. C. aromaticum (syn, C. cassia), appelée Cannelier de Chine a des propriétés similaires.
Les canneliers sont des petits arbres de 10 à 15 m de hauteur à feuillage persistant, originaires du sud-est de l’Asie.
On utilise l'écorce interne (la cannelle), qui est antidépressive, antioxydante, antiseptique, antispasmodique, emménagogue et hypoglycémiante.
Parmi les principes actifs du cannelier, on trouve :
  • Une huile essentielle (1 à 2 % de l’écorce) dont le principal constituant est le cinnamaldéhyde (65 à 90 %). L’huile essentielle de C. verum contient aussi 10 % d’eugénol qui n’est qu’à l’état de traces dans C. cassia.
Contre la dyspepsie (douleurs abdominales, spasmes gastro-intestinaux), les flatulences, les ballonnements, la diarrhée, le retard des règles,  l'impuissance, la frigidité, la leucorrhée, la vaginite, la dyspnée, l'inflammation des yeux, le diabète et les états dépressifs.
  • Poudre d'écorce à raison de 2 à 4 g par jour.
  • Infusion de 0,5 à 1 g dans 150 ml d’eau, 3 fois par jour.
  • Teinture (1 :5 éthanol à 70 %) à raison de 2 à 4 ml par jour.
  • Extrait liquide (1:1 éthanol à 70 %) à raison de 0,5 à 1 ml, 3 fois par jour.
  • Huile essentielle à raison de 0,05 à 0,2 ml, 3 fois par jour.
Contre les contusions et le mal de dents.
  • Cataplasme avec l'écorce broyée.
Son usage alimentaire est sécuritaire. À des doses supérieures, elle ne doit pas être utilisée de façon prolongée. Elle contient en effet de la coumarine qui peut devenir toxique pour le foie à des doses supérieures à 50 mg par jour. L’effet hypoglycémiant du Cannelier peut interagir avec des traitements contre le diabète et fausser les tests de glycémie.



Canneberge

Photo: FreeDigitalPhotos.net
Vaccinium macrocarpon (Éricacées) est aussi appelée Canneberge à gros atocas, Canneberge à gros fruits, Canneberge d’Amérique, Airelle à gros fruits ou Canneberge à gros fruits. Une autre espèce, Vaccinium oxyccocos appelée aussi Airelle canneberge, Canneberge d’Europe, Canneberge, Atocas, Bassin des marais, Brimbelle des marais, Coussinet des marais ou Myrtille des marais, a des propriétés identiques.
La canneberge est un arbrisseau rampant à feuilles persistantes et à baies globuleuses rouges. Elle pousse dans les tourbières du nord de l’Amérique et de l’Europe.
On utilise les fruits et leur jus, qui sont antibactériens, anticancéreux et antioxydants.
Parmi les principes actifs de la canneberge, on trouve :
  • Des flavonoïdes dont les principaux sont des anthocyanidines et des proanthocyanidines, qui sont antioxydants et antibactériens. L’épicatéchol, en particulier, empêcherait la formation et l’adhésion du film bactérien sur la paroi de la vessie ainsi que la formation de la plaque dentaire.
Contre les infections urinaires, les troubles cardiovasculaires, le mal d'estomac et les vomissements.
  • Jus de fruit pur à raison d’au moins 80 ml par jour.
  • Cocktail contenant 30 % de jus de canneberge pur à raison d’au moins 250 ml par jour (prévention de la cystite) ou de 350 à 950 ml par jour (traitement de la cystite).
  • Fruits séchés à raison d’au moins 0,5 g, 3 fois par jour.
La canneberge peut provoquer de la diarrhée en cas de consommation excessive. Le jus de canneberge pourrait augmenter l'effet anticoagulant de la warfarine (Coumadin®). Les diabétiques devraient faire attention au sucre ajouté aux préparations.



Caféier

Photo: Grant Cochrane / FreeDigitalPhotos.net
Coffea arabica, appelée Caféier d’Arabie, Coffea canephora appelée Robusta, Coffea liberica (Rubiacées) et plus de 80 autres espèces.
Le caféier est un petit arbre à feuilles persistantes, vertes et luisantes, originaire des régions tropicales d’Asie et d’Afrique. Il est également cultivé en Amérique du Sud et en Amérique Centrale.
On utilise les grains torréfiés (café) ou pas, qui sont stimulants et diurétiques.
Parmi les principes actifs du café, on trouve :
  • La caféine, un alcaloïde stimulateur du système nerveux central.
Pour améliorer, à court terme, la vigilance, les performances intellectuelles et physiques.
Pour prévenir la maladie de Parkinson, les calculs biliaires et le cancer colorectal.
Contre la migraine.
  • Caféine jusqu'à 450 mg par jour.

Teneur en caféine de différents aliments et boissons
Chocolat noirenviron 70 mg/100 g
Chocolat au lait20-25 mg/100 g
Chocolat chaud25 mg/100 ml
Café filtre55-85 mg/100 ml
Café décaféinéjusqu'à 2,5 mg /100 ml
Café expressoenviron 170-225 mg/100 ml
Thé (vert ou noir)15-30 mg/100 ml
Boisson gazeuse (Cola)environ 9,5 mg/100 ml
Boisson énergisante20-80 mg/100 ml

Il est recommandé de ne pas dépasser la dose de 400 à 450 mg de caféine par jour. Le café est contre-indiqué aux enfants, aux femmes enceintes et à celles qui allaitent, ainsi qu’aux personnes qui souffrent des problèmes suivants : maladie cardiaque, insomnie, dépression, troubles anxieux, ulcères gastriques ou duodénaux, hypertension artérielle, troubles rénaux. Le café peut causer de l'insomnie, de la nervosité, de l'agitation et de l'irritation gastrique. Pris en grandes quantités, il peut provoquer des nausées, des vomissements, des palpitations cardiaques, de l'arythmie, une accélération de la respiration, des crampes musculaires et des maux de tête. La consommation prolongée de caféine provoque une dépendance. Le sevrage peut entraîner des maux de tête, de l'irritabilité, de la nervosité, de l'anxiété, de la somnolence, des étourdissements et de la confusion. La caféine stimule l’excrétion du calcium et du magnésium.



Cacaoyer

Photo de Luisovalles
 [GFDL or CC-BY-3.0], via Wikimedia Commons
Theobroma cacao (Sterculiacées).
Le cacaoyer est un petit arbre tropical à feuillage persistant, originaire d’Amérique latine.
On utilise les graines (fèves) dont on extrait le cacao (pulpe réduite en poudre), qui est antioxydant, cardiotonique et vasodilatateur et qui sert à la fabrication du chocolat.
Parmi les principes actifs du cacao, on trouve:
  • La théobromine (1 à 3 %), un alcaloïde utilisé en médecine pour ses propriétés cardiostimulantes, diurétiques et vasodilatatrices.
  • La caféine (0,05 à 0,3 %), un alcaloïde stimulant du système nerveux central.
  • L’anandamide, un cannabinoïde antalgique et sédatif.
  • Des flavonoïdes (antioxydants): catéchines, épicatéchines et procyanidines.
Contre la diarrhée, le diabète, l'hypertension, l'athérosclérose, l'hypercholestérolémie, l'insuffisance biliaire, l'oligurie et l'état dépressif.
Pour prévenir les maladies cardiovasculaires.
  • Chocolat riche en cacao et pauvre en sucre; le chocolat noir contiendrait entre 500 et 2000 mg de flavonoïdes par 100 g. 



Busserole

Photo de Sten Porse
 [GFDL ou CC-BY-SA-3.0], via Wikimedia Commons
Arctostaphylos uva-ursi (Éricacées) est aussi appelée Raisin-d'ours commun, Arbousier traînant, Petit buis ou, Buxerole.
La busserole est un arbuste nain des régions froides de l’hémisphère nord ayant une distribution circumpolaire. Ses petites feuilles ovales sont luisantes et vert foncé, ses fleurs sont blanches et ses fruits globuleux, rouge vif.
On utilise les feuilles, qui sont antiseptiques, astringentes et diurétiques.
Parmi les principes actifs de la busserole, on trouve :
  • L’arbutine (de 5 à 17 %), un glucoside d’hydroquinone.
Contre les infections urinaires, l'inflammation des voies urinaires (cystite), les infections vénériennes (blennorragie), la lithiase rénale, la goutte et l'hypertension.
  • Feuilles séchées à raison de 1,5 à 4 g par jour, en 4 à 6 fois espacées de 2 ou 3 heures, sans dépasser la dose de 8 g par jour.
  • Infusion de 1 à 4 g dans 150 ml d’eau, 3 fois par jour, sans dépasser la dose de 8 g par jour; faire tremper les feuilles quelques heures dans l'eau froide avant de les utiliser.
  • Décoction (3 minutes) de 3 g dans 150 ml d’eau, 4 fois par jour pendant 4 jours, sans dépasser la dose de 8 g par jour; laisser tremper dans l’eau froide pendant 12 heures avant de faire bouillir.
  • Extrait liquide (1:1 éthanol à 25 %) à raison de 2 à 4 ml, 3 fois par jour.
  • Extrait normalisé à raison de 100 à 210 mg d’arbutine, 3 à 4 fois par jour.
  • Teinture (1:6 éthanol à 40 %) à raison de 1 ml, 3 fois par jour.
La busserole peut causer des nausées et irriter les intestins. Il est recommandé de boire beaucoup et de ne pas consommer d'aliments acides pendant le traitement. Elle ne devrait pas être utilisée plus de quatre jours consécutifs, ni en cas de constipation, de lésions rénales, de troubles hépatiques, de grossesse ou d'allaitement. La plante contient de l’hydroquinone, un composé toxique. 1 gramme d’hydroquinone (équivalent à 8 à 20 grammes de busserole) entraine des acouphènes, des difficultés respiratoires, des convulsions et des délires. Elle peut entrainer la mort à de plus fortes doses.



Bruyère

Photo de bdk
 [GFDL or CC-BY-SA-3.0-2.5-2.0-1.0], via Wikimedia Commons
Calluna vulgaris (Éricacées) est aussi appelée Bruyère commune, Bruyère d'Europe, Fausse bruyère, Grosse brande, Bucane, Callune vulgaire, Brande, Béruée ou Callune.
La bruyère est un petit arbuste (20 à 50 cm de hauteur), touffu, qui produit de nombreuses petites fleurs mauves à la fin de l’été. Elle pousse dans les sols acides (landes, pinèdes) des régions tempérées de l’Europe.
On utilise les fleurs, qui sont antibiotiques, anti-inflammatoires et dépuratives.
Parmi les principes actifs de la bruyère, on trouve :
    • L’arbutoside, ou arbutine, un glucoside d’hydroquinone auquel on attribue les propriétés antiseptiques.
    • L’acide ursolique responsable de l’effet anti-inflammatoire.
      Contre la cystite.
      • Infusion de 2 à 3 g dans 150 ml d’eau, 3 à 4 fois par jour.
      • Décoction (3 minutes) de 1 g dans 150 ml d’eau, 3 fois par jour. 
      Contre la fatigue et l'affaiblissement.



      Brunelle

      Photo de Ivar Leidus
      [CC-BY-SA-3.0], via Wikimedia Commons
      Prunella vulgaris (Lamiacées) est aussi appelée Brunelle commune, Petite consoude, Charbonnière, Prunelle, Prunelle vulgaire, Herbe au charpentier et Brunette.
      La brunelle est une plante rampante qui pousse en bordure des chemins et des routes, dans les prés, les terrains vagues et les pelouses d’Europe, d’Asie et d’Amérique du Nord. On la reconnait à sa tige de section carrée qui porte des feuilles ovales et opposées et qui se termine par un épi floral bleu mauve.
      On utilise les parties aériennes, qui sont anti-inflammatoires, antipyrétiques, antispasmodiques, astringentes, carminatives et hémostatiques.
      Contre la fièvre, les crampes d'estomac, les vomissements, la diarrhée, les hémorroïdes, les maux de gorge, la toux et le rhume.
      • Infusion de 5 g dans 150 ml d’eau, une fois par jour.
      Contre les hémorragies, les infections de la peau, le mal de gorge et les hémorroïdes.
      • Cataplasme de plante broyée.
      • Compresse avec une décoction de 60 g par litre d’eau.
      Aucune étude clinique ne permet de valider son efficacité.



      Bourdaine

      Photo de J.F. Gaffard Jeffdelonge
      at fr.wikipedia (photo by Jeffdelonge)
      [GFDL or CC-BY-SA-3.0], via Wikimedia Commons
      Rhamnus frangula, syn. Frangula dodonei, Frangula alnus (Rhamnacées) est aussi appelée Bois à poudre, Bois-noir, Bourgène, Coudrier noir, Frangule, Nerprun bourdaine, Aulne noir ou Rhubarbe des paysans.
      La bourdaine est un petit arbre à feuilles entières et alternes originaire d’Europe, qui s’est naturalisé en Amérique du Nord. Elle produit des petits fruits noirs à noyaux et il est courant de trouver sur le même arbre des fruits verts, rouges ou noirs à différents stades de maturation. Elle se distingue du nerprun cathartique par l’absence d’épine terminale sur les rameaux nains.
      On utilise l'écorce, qui est laxative.
      Parmi les principes actifs de la bourdaine, on trouve:
      • Des glucosides d’anthraquinones: les glucofrangulines A et B (de 3 à 7 %) auxquels on attribue les effets laxatifs par stimulation du péristaltisme.
      Contre la constipation.
      • Poudre à raison de 0,5 à 2,5 g par jour.
      • Infusion ou décoction de 1 à 2 g dans 150 ml d’eau, 1 ou 2 fois par jour.
      • Extrait liquide (1:1 éthanol 25 %) à raison de 2 à 5 ml, 3 fois par jour.
      • Extrait normalisé à raison de 10 à 30 mg de glucofranguline A par jour, pendant 10 jours au plus.
      La bourdaine ne doit pas être utilisée en cas d'occlusion intestinale ou de maladies inflammatoires des intestins. Elle est contre-indiquée pendant la grossesse et l'allaitement, ainsi que pour les personnes prenant des glucosides cardiaques, des antiarythmiques et tout autre médicaments modifiant l’équilibre des électrolytes (glucocorticoïdes, diurétiques). Il ne faut pas en prendre plus de 10 jours de suite sans supervision médicale ; la bourdaine peut provoquer un déséquilibre des électrolytes, une albuminurie et une hématurie. Des doses supérieures à 30 mg de glucofranguline (ou d’autres anthraquinones) par jour présentent un risque sérieux pour la santé.



      Mont-Saint-Hilaire

      Chaque saison a sa sonorité: Le ruissellement de l'eau et le chant des rainettes au printemps, le bruissement des feuilles et le chant des oiseaux en été, le craquement de la neige sous les pas en hiver.
      En automne, c'est le froissement des feuilles et l'appel des oies en migration.


      Bouleau

      Betula pendula syn. verucosa (Betulacées) est aussi appelée Bouleau verruqueux, Bouleau blanc d'Europe ou Bouleau pleureur. L'espèce Betula pubescens, appelée Bouleau pubescent, a les mêmes propriétés.
      Les bouleaux poussent dans les régions tempérées plutôt froides de l’hémisphère nord. Le bouleau verruqueux est un petit arbre européen d’une quinzaine de mètres de hauteur, qui est souvent planté dans les jardins d’Amérique du Nord. Il se distingue par son écorce blanchâtre qui ne s’exfolie pas et ses rameaux retombants brun rougeâtre.
      On utilise les feuilles, les bourgeons, les chatons et l'écorce, qui sont anti-inflammatoires, anti-rhumastinaux, diurétiques, fébrifuges.
      Parmi les principes actifs du bouleau, on trouve :
      • Des flavonoïdes (1 à 3 %) auxquels on attribue les effets diurétiques.
      • Une huile essentielle (0,05 % des feuilles et 3,5 à 6 % des bourgeons) contenant entre autres du bétunol, de l’acide bétulinique, du salicylate de méthyle (analgésique) et des sesquiterpènes.
      Contre les troubles urinaires (l'oligurie, la cystite, la colique néphrétique, la lithiase rénale), la goutte et les rhumatismes.
      • Feuilles séchées à raison de 450 mg, 3 fois par jour.
      • Infusion de 1 à 3 g de feuilles dans 150 ml d’eau, 3 fois par jour.
      • Extrait sec de feuilles (3-8:1) à raison de 1 g, 3 fois par jour.
      • Extrait liquide de feuilles (1:1 éthanol à 50-60 %) à raison de 2,5 ml, 3 fois par jour.
      • Extrait liquide de feuilles (1:2,5 eau) à raison de 15 ml, 3 fois par jour.
      Contre les plaies infectées et les brûlures.
      • Compresse avec une infusion de 20 g par litre d’eau.
      • Cataplasme avec des feuilles fraîches et broyées.
      L’usage est déconseillé pour les femmes enceintes ou qui allaitent et les personnes allergiques au pollen de bouleau. Il peut provoquer des troubles digestifs : nausée, vomissement, diarrhée.



      Boldo

      Photo de Penarc
      [GFDL or CC-BY-SA-3.0-2.5-2.0-1.0],
      via Wikimedia Commons
      Peumus boldus (Monimiacées).
      Le boldo et un arbre à feuilles persistantes, originaire du Chili et planté ailleurs, notamment sur la côte ouest des États-Unis et dans quelques pays du bassin méditerranéen.
      Le boldo entre dans la composition de la Boldoflorine, une tisane vendue en France contre la constipation qui contient en outre du séné, du romarin, de la bourdaine, du frêne, de l’aunée, de la coriandre, de la réglisse et de la menthe.
      On utilise les feuilles, qui sont adoucissantes, antispasmodiques, cholérétiques, et hépatoprotectrices.
      Parmi les principes actifs du boldo, on trouve :
      • La boldine, un alcaloïde isoquinoléique auquel on attribue une grande partie des effets cholérétiques et antispasmodiques.
      • Des flavonoïdes qui participeraient à l’effet cholérétique.
      • Une huile essentielle (2 à 4 %) composée entre autre de terpinène-4-ol, un composé diurétique et irritant, et d’asccaridole (16 à 38 %), toxique pour le foie.
      Contre les troubles digestifs mineurs, la dyspepsie, les spasmes gastro-intestinaux, la constipation, les calculs biliaires, les douleurs hépatiques ou biliaires et la cystite.
      • Feuilles séchées à raison de 0,06 à 0,2 g, 3 fois par jour.
      • Infusion de 1 à 2 g de feuilles dans 150 ml d’eau, 3 fois  par jour.
      • Teinture (1:10 éthanol à 60 %) à raison de 0,5-2 ml, 3 fois par jour.
      • Extrait liquide (1:1 éthanol à 45 %) à raison de 0,1-0,3 ml, 3 fois par jour.
      • Extrait sec (5:1) jusqu’à 0,4 g, 2 fois par jour.
      L'usage du boldo est contre-indiqué en cas de troubles hépatiques graves ou de maladies rénales. Il est recommandé de ne pas utiliser l’huile essentielle par voie interne, en raison de sa teneur en ascaridole.



      Bergamotier

      Photo de Xenocryst @ Antares Scorpii
      ( http://www.flickr.com/photos/antares/)
      .Badagnani at en.wikipedia
      [CC-BY-SA-2.0], from Wikimedia Commons
      Citrus bergamia (Rutacées).
      Le bergamotier est un petit arbre à feuilles persistantes probablement originaire des régions tropicales d’Asie. Il est aujourd’hui cultivé dans tous les pays du bassin méditerranéen, mais surtout en Italie.
      On utilise l'écorce du fruit (la bergamote) dont on extrait une huile essentielle, qui est analgésique, antibactérienne, antidépressive, antifongique, anti-inflammatoire, anxiolytique, carminative, digestive et phototoxique
      Parmi les principes actifs de la bergamote, on trouve:
      • une huile essentielle contenant des psoralènes, notamment le bergaptène (0,2 % des résidus non volatiles de l'huile essentielle), qui est aussi phototoxique. Il est possible d'éliminer le bergaptène par distillation sous vide. L'huile essentielle est également riche en monoterpènes (90 % de l'huile essentielle totale): limonème (26-53 %), terpinène, pinène, linalool (2-20 %, responsable de l'odeur) et acétate de linalyle (16-40 %, odeur).  
      Contre l'anxiété, les états dépressifs, le vitiligo, le psoriasis, l'urticaire, les érythèmes, la parakératose et les mycoses.
      L'huile essentielle de bergamote est utilisée en médecine en combinaison avec les ultraviolets pour traiter le psoriasis.
      • Poudre désinfectante obtenue en mélangeant 10 g d'huile essentielle sans bergaptène avec 5 g d'acide borique, et 85 g de borate de sodium. Dissoudre dans l'eau avant d'utiliser en lotion.
      • Onguent obtenu en mélangeant 10 g d'huile essentielle sans bergaptène avec 85 g d'huile végétale et 5 g de cire.
      • Inhalation des vapeurs de quelques gouttes d'huile essentielle ajoutées à un bol d'eau bouillante.
      À cause des psoralènes qui sont phototoxiques et cancérigènes, il est préférable d'appliquer sur la peau des huiles essentielles qui sont dépourvues de ces composés ou des petites quantités de produits ne contenant pas plus de 0,3 % d'huile essentielle. Une utilisation excessive de produits contenant des psoralènes peut provoquer des crampes musculaires, des dermatites photosensibles et une hyperpigmentation localisée. L'huile essentielle de bergamote est contre-indiquée aux femmes enceintes ou qui allaitent.



      Benoîte

      Photo de Tigerente 
      Licence CC BY-SA 3.0 via Wikimedia Commons.
      Geum urbanum (Rosacées) est aussi appelée Benoîte commune, Benoîte des villes, Herbe à la fièvre ou Herbe de Saint-Benoît. Geum rivale, appelée Benoîte des ruisseaux, a des propriétés similaires.
      La benoîte commune est une plante eurasienne à fleurs jaunes, qui préfère les sous-bois. Les fleurs de la benoîte des ruisseaux sont pourpre foncé. Comme son nom le laisse entendre, elle préfère les lieux humides en particulier des régions froides et en altitude ; elle est présente au Québec. 
      On utilise les parties aériennes et le rhizome, qui sont antibiotiques, antidiarrhéiques, anti-inflammatoires, astringents, fébrifuges, stomachiques et toniques.
      Parmi les principes actifs de la benoîte, on trouve :
      • La géine, un glucoside d’eugénol présent dans la racine.
      Contre l'insuffisance veineuse, les hémorroïdes, les infections des muqueuses, la fièvre, l'intoxication alimentaire, le mal d'estomac, les flatulences, la diarrhée et la colite ulcéreuse.
      • Parties aériennes séchées à raison de 1 à 4 g, 3 fois par jour.
      • Racine séchée à raison de 1 à 4 g, 3 fois par jour.
      • Infusion de 1 à 4 g de parties aériennes dans 150 ml d’eau, 2 à 3 fois  par jour, en dehors des repas.
      • Décoction (1 minute) de 1 à 2 g de racine dans 150 ml d’eau, 2 fois par jour.
      • Extrait liquide (1:1 éthanol à 25 %) à raison de 1 à 4 ml, 3 fois par jour.
      • Teinture obtenue en mélangeant 50 g de racine, 30 g de racine d'angélique, 30 g de racine de potentille, 50 g de raisin de Corinthe dans un litre d'alcool fort, à raison de 25 ml avant chaque repas (atonie gastrique) ou une heure après les repas (digestion lente, flatulences); sert aussi de tonique (convalescence, fatigue).
      Contre les manifestations allergiques cutanées (eczéma).
      • Compresses avec une décoction de 2 plantes dans 150 ml d'eau.
      Il n'existe aucune donnée toxicologique; il est donc recommandé d'être prudent.

        Basilic

        Ocimum basilicum (Lamiacées) est aussi appelée Basilic commun, Basilic romain, Basilic aux sauces, Grand basilic, Oranger des savetiers, Herbe royale ou Pistou. Ocimum tenuiflorum, syn. O. sanctum, appelée Basilic sacré, a les mêmes propriétés.
        Le basilic est probablement originaire d’Asie du Sud ou de l’Inde, mais il est aujourd'hui cultivé dans tous les jardins de plantes aromatiques.
        BasilikumGenovesergroßblättriger.jpg
        Photo de Goldlocki [GFDL or CC-BY-SA-3.0], via Wikimedia Commons
        On utilise les parties aériennes, qui sont anthelmintiques, antispasmodiques, apéritives, carminatives, galactogogues, hypoglycémiques, sédatives, stomachiques et toniques.
        Parmi les principes actifs du basilic, on trouve :
        • Une huile essentielle (jusqu’à 2 % de la plante) riche en eugénol et en méthyl-eugénol et qui serait anthelmintique, anti-inflammatoire et antalgique.
        Contre la fatigue nerveuse, l'angoisse, la nervosité, l'insomnie, les vertiges, la céphalée le mal d'estomac (spasmes gastriques), le manque d’appétit, la digestion difficile et les aphtes.
        • Infusion de 2 à 4 g de parties aériennes dans 150 ml d’eau, 3 fois par jour.
        • Vin de basilic (1:16, 3 jours) à raison de 30 ml avant les repas.
        Contre les inflammations de l'oreille.
        • Suc frais à raison de quelques gouttes dans les oreilles.
        Le basilic, à dose élevée, peut provoquer une légère hypoglycémie.



        Des joncs au loin


        Au bout de la route qui longe le chenal du  Moine à Varennes, il y a un petit chemin qui s'enfonce dans le marais  pour atteindre la rivière Yamaska. Si vous décidez de l'emprunter, soyez prudents et ne vous en écartez pas, car là-bas, rien ne distingue l'eau de la terre. Un pas de côté et vous irez rejoindre dans l'oubli la cohorte d'explorateurs qui ont cherché en vain l'embouchure de cette rivière.
        Ce n'est pas un hasard si la Yamaska - "des joncs au loin" en abénaki - se cache ainsi au milieu de la végétation. Partie du lac Brome en quête de grands espaces et d'océan, elle a échoué sur les rives du lac Saint-Pierre, 160 kilomètres plus loin.



        Avoine

        photo de Henrik Sendelbach
         [CC-BY-SA-3.0-2.5-2.0-1.0], via Wikimedia Commons
        Avena sativa (Poacées) est aussi appelée Avoine cultivée ou Avoine byzantine.
        Originaire d’Europe; l’avoine est cultivée en Amérique du Nord ; le Canada fait partie des 3 plus importants pays producteurs.
        On utilise les grains, le son et les parties aériennes, qui sont hypolipémiants et sédatifs.
        Parmi les principes actifs de l’avoine, on trouve :
        • Des polysaccharides dans les grains ; ils forment un mucilage qui limite l’absorption intestinale des graisses.
        • La gramine, un alcaloïde auquel on attribue les effets sédatifs.
        Contre l'hyperlipémie (taux de cholestérol et de triglycérides sanguin élevé), l'hypertension artérielle, la constipation, les hémorroïdes.
        Pour prévenir les maladies coronariennes, le cancer du côlon et contribuer à contrôler le diabète.
        • Flocons d'avoine à raison de 50 à 150 g par jour, pendant les repas.
        Contre la dépression, l'épuisement, l'insomnie et les névralgies.
        • Suc à raison de 10 ml, 3 fois par jour.
        • Infusion de 3 g de plante fraiche ou séchée (récoltée avant la floraison) dans 150 ml d’eau, 3 fois par jour.
        • Infusion de 5 g de son d'avoine ou de 9 g de flocons d'avoine dans 150 ml d’eau, 3 fois par jour.
        • Teinture de parties aériennes (1:5) à raison de 3 à 5 ml, 3 fois par jour.
        • Extrait liquide (1:4-6 éthanol à 15-50 %) à raison de 5 ml, 3 fois par jour.
        • Extrait liquide (1:4-6 eau) à raison de 5 ml, 3 fois par jour.
        Contre les dermatoses, la séborrhée, les inflammations de la peau, les démangeaisons, l'épuisement, l'insomnie, les névralgies et le lumbago.
        • Bain en ajoutant une décoction de 250 g de flocons d'avoine dans un litre d'eau ou une infusion de 100 g de paille d'avoine dans un litre d’eau; utiliser la matière résiduelle pour se frictionner.
        • Cataplasme avec l'avoine entière cuite dans l'eau (dorsalgie) ou avec la farine.
        L'avoine est contre-indiquée en cas de maladie cœliaque.



        Grande Aunée

        Photo de H. Zell [GFDL or CC-BY-SA-3.0], via Wikimedia Commons
        Inula helenium (Asteracées) est aussi appelée Inule aunée, Œil-de-cheval ou Inule hélénie.
        Originaire d’Europe et d’Asie avant cela, elle s’est naturalisée en Amérique du Nord. Les premières traces officielles de sa présence au Québec datent de 1850. On peut la trouver au bord des chemins.
        On utilise la racine, qui est antibiotique, antitussive, cholérétique, digestive, expectorante, parasiticide, sudorifique, tonique et vermifuge.
        Parmi les principes actifs de l’aunée, on trouve :
        • L’hélénine, un mélange comprenant l’alantolactone et l’isoalantolactone que l’on retrouve dans l’huile essentielle et auquel on attribue les effets antihelminthiques, bactéricides, fongicides et hypotenseurs.
        Contre la dyspepsie, la diarrhée, l'atonie digestive, les parasites intestinaux, la toux, la bronchite, la trachéite, la coqueluche, les complications pulmonaires des grippes, la tuberculose, l'asthme, l'infection des voies urinaires, l'urémie, les néphrites, la fatigue et l'anémie.
        • Racine en poudre ou en morceau à raison de 1,5 à 4 g, 3 fois par jour
        • Infusion de 3 à 8 g de racine fraîche dans 150 ml d’eau, 3 fois par jour.
        • Décoction (5 à 10 minutes) de 1 à 4 g de racine dans 150 ml d’eau, 3 fois par jour, avant les repas.
        • Vin d’aunée (1:50, 1  semaine) à raison de 30 ml par repas.
        • Teinture de racine (1:10 éthanol à 45%) à raison de 1 ml, 3 fois par jour.
        • Extrait liquide (1:1 éthanol à 25 %,) à raison de 1,5 à 4 ml, 3 fois par jour.
        Contre les mycoses, les dermatoses (eczéma, dartre, herpès) et les piqûres d'insectes.
        • Compresse avec une décoction de 100 g de racine par litre d’eau.
        Contre la toux et l’inflammation des voies respiratoires.
        • Inhalation des vapeurs d'une décoction de 50 g par litre d’eau.
        Il ne faut pas utiliser l’aunée en cas d'ulcère, de diarrhée et pendant la grossesse. À dose élevée, elle provoque des vomissements, de la diarrhée et des spasmes. Elle peut aussi être une cause d’allergie.



        Asperge

        Photo de Longhair [CC-BY-2.5], via Wikimedia Commons
        Asparagus officinalis (Asparagacées).
        Originaire d’Asie et d’Europe, l’asperge a été introduite en Amérique du Nord pour la consommation ; elle s’est ensuite échappée des jardins pour se naturaliser dans les friches..
        On utilise la racine et la tige, qui sont diurétiques, ainsi que les graines.
        Parmi les principes actifs de l’asperge, on trouve :
        • Des vitamines, en particulier la vitamine C et la vitamine B9 (folate).
        • Des polyphénols (rutine, flavonoïdes) qui ont des propriétés antioxydantes.
        Contre la rétention d'eau, l'œdème, l'inflammation des voies urinaires et la lithiase rénale.
        • Infusion de 40 à 60 g de pointes d’asperge dans 150 ml d’eau, 1 fois par jour.
        • Décoction (3 minutes) de 5 g de racine dans 150 ml d’eau, 2 fois par jour, avant les repas.
        • Sirop (200 %) avec le jus des asperges à raison de 30 ml, matin et soir.
        • Extrait liquide de racine (1:1) à raison de 45 à 60 ml par jour.
        L’asperge peut causer des allergies. Sa teneur en vitamine K est à prendre en compte en cas de traitement anticoagulant.



        Artichaut

        Photo de Frédéric Wagner : Wagner2005
        [GFDL, GFDL or CC-BY-3.0], via Wikimedia Commons
        Cynara cardunculus var. scolymus (Astéracées)
        On utilise l'inflorescence avant sa maturité, les feuilles et parfois le suc extrait de la plante entière, qui sont antiathérosclérotiques, antiémétiques, cholagogues, cholérétiques, hépatoprotecteurs et hypocholestérolémiants.
        Originaire d’Asie, l’artichaut est aujourd’hui cultivé partout grâce à la création de variétés plus tolérantes au climat tempéré.
        Parmi les principes actifs de l’artichaut, on trouve :
        • La cynarine, l'acide caféique et l’acide chlorogénique, des acides phénoliques qui stimuleraient la production de bile et la régénération des hépatocytes et qui les protégeraient contre certaines toxines.
        • Des flavonoïdes dont la scolymoside, qui contribue à l’effet cholagogue, et la lutéoline, qui diminuerait le taux de lipides sanguins, en particulier du cholestérol.
        Contre les troubles digestifs (flatulences, nausée, maux d'estomac, vomissements), le syndrome de l'intestin irritable, les troubles hépatiques, l'insuffisance hépatique et biliaire, la gueule de bois, l'hypercholestérolémie, l'artériosclérose, l'urémie et l'arthrite.
        • Feuilles séchées à raison de 2 g, 3 fois par jour.
        • Infusion de 2 g de feuilles dans 150 ml d’eau, jusqu’à 4 fois par jour, avant les repas.
        • Teinture de feuilles (1:5) à raison de 6 ml, 3 fois par jour.
        • Extrait liquide de feuilles (1:1) à raison de 2 ml, 3 à 4 fois par jour.
        Ne pas utiliser l'artichaut en cas de calculs biliaires ou d'allergies aux plantes de la famille des astéracées. Patienter 6 semaines avant que les effets du traitement se fassent pleinement sentir.



        Fatale séduction


        L'impatiente, ou balsamine, de l'Himalaya (Impatiens glandulifera) a tout pour elle. Grande, élégante et colorée, elle séduit autant les hommes que les femmes. Mellifère, elle plait aux insectes. Malicieuse, elle catapulte ses graines jusqu'à 2 mètres de distance.
        Alors évidemment, on la ramène chez soi. Au début, elle vous fait voir la vie en rose. Plus tard aussi et de plus en plus, il est bien là le problème. 
        Au Canada, le premier témoignage de sa présence date de 1901 en Ontario [The Biology of Invasive Alien Plants in Canada: Impatiens gladulifera]. Aujourd'hui, on la trouve dans 8 provinces, de la Colombie Britannique à Terre-Neuve-et-Labrador. Aux États-Unis, elle s'étend de l'Alaska à la Californie. En Europe où elle fut ramenée des Indes en 1839, elle occupe un territoire compris entre le 30ème et le 64ème parallèle.

        Bout de chou


        Il y a tellement de variétés de choux qu'on en a perdu le compte. Mais qu'ils soient ornementaux ou alimentaires, ils ont presque tous (même le brocoli) pour ancêtre le chou sauvage, ou chou des falaises (Brassica oleracea oleracea), une plante littorale du sud-ouest de l'Europe (Sud de l'Angleterre, France et Espagne) qui tend à disparaître. Presque tous, car le chou chinois et ses variétés sont de l'espèce Brassica rapa.

        Soleils d'Amérique

        Hélianthe divariqué

        Si les héliantes sont tous originaires d'Amérique du Nord, certains ont fait une carrière internationale comme le topinambour (Helianthus tuberosus) ou le tournesol (Helianthus annuus). Les autres, à peine plus discrets, continuent à faire le bonheur des courreurs de prairies. 

        Il ne faudrait pas qu'elles disparaissent

        Les populations d'abeilles sont en déclin. Le phénomène touche l'ensemble de la planète et s'amplifie d'année en année. Aujourd'hui, il a pris une telle proportion que les scientifiques se mobilisent pour en comprendre les causes et essayer de l'enrayer. Le texte qui suit dresse un portrait général de la situation. Il a été écrit dans le but de vous donner l'envie de vous mobiliser autour d'un projet visant à mieux connaître les abeilles sauvages et à les préserver. Les détails de ce projets conçu par la Société de biologie de Montréal (SBM) seront communiqués dans les prochaines semaines par l'intermédiaire du site web et de la page Facebook de la SBM.

        Une disparition globale

        Le déclin des abeilles a commencé dans les années 70, mais la prise de conscience de sa gravité ne s'est vraiment produite que dans les années 90 après avoir constaté son accélération. Inquiets de la diminution constante de leur production de miel, les apiculteurs européens et américains ont alerté les pouvoirs publics sur la mortalité anormalement élevée de leurs abeilles et sur la mauvaise santé générale de leurs ruches. On s'est ensuite aperçu que le phénomène baptisé syndrome d'effondrement des colonies touchait non seulement les abeilles domestiques, mais aussi les sauvages, et qu'il se produisait  à l'échelle de la planète. Aujourd'hui, selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN), près d’une espèce sur 10 est au bord de l’extinction dans certaines régions d'Europe. La moitié des espèces de bourdons, qui font des abeilles sauvages, a disparu ou est en danger de disparaître d'Angleterre.  7 % des 60 espèces du centre et de l’ouest de l’Europe ont disparu entre 1951 et 2000 et 25 % sont sur le point de s'éteindre. En Amérique du Nord, la situation n’est pas meilleure  puisque des études ont montré que les espèces Bombus occidentalis, B. pensylvanicus, B. affinis, et B. terricolae avait diminué de 96 % en 20 ans.

        Le bourdon tricolore (Bombus ternarius), facile à identifier avec
        ses deux bandes abdominales orange, est une espèce sociale comme
        tous les bourdons et les abeilles domestiques

        Plus solitaires que sociales

        Il existe plus de 20000 espèces d’abeilles dans le monde, dont 4000 en Amérique du Nord, environ 730 au Canada et un peu plus de 400 au Québec. 80 % d’entre elles sont des espèces solitaires, c'est-à-dire que les femelles fécondées vont pondre leurs œufs dans des nids isolés qu'elles auront trouvés ou construits. Il peut s’agir d’une coquille vide, d’une anfractuosité dans la roche ou dans un mur ou d’une galerie dans du bois, dans une plante à moelle ou encore dans le sol. L'abeille pond un premier œuf, dépose une réserve de nourriture pour la future larve, puis ferme la chambre en fabriquant une cloison avant de recommencer jusqu'à ce que la galerie soit pleine ou qu'elle ait épuisé son stock d’œufs. La réserve de nourriture, appelée pain d'abeille, est constituée de nectar et de pollen; les abeilles solitaires ne font pas de miel. Certaines espèces solitaires ont l'habitude de se regrouper sur un site de ponte et peuvent donner l'impression qu'elles vivent en colonie bien que chaque nid soit séparé; on parle alors d’agrégats.
        Le bourdon fébrile (Bombus impatiens) est probablement l'espèce
        de bourdon la plus commune au Québec; il a d’ailleurs fait partie
        des cinq insectes finalistes pour le titre d’emblème du Québec.
        Seuls 20 % des abeilles vivent en sociétés plus ou moins hiérarchisées. Certaines forment des communautés, qui seraient des formes primitives d'organisation sociale. Elles se regroupent alors dans une structure commune, par exemple un terrier, pour pondre, mais chaque pondeuse s'occupe de sa progéniture sans interagir avec les autres. D'autres espèces ont opté pour de véritables sociétés où chaque abeille a une tâche définie selon sa caste. La colonie peut être constituée de sœurs (sans reine) réparties en pondeuses et en ouvrières; on parle alors d'abeilles semi-sociales. Elle peut aussi être composée d'une mère (la reine), de ses filles stériles (les ouvrières) et de ses fils (les mâles); on parle alors d'abeilles eusociales, la forme la plus évoluée d'organisation. L'exemple le plus connu est celui de l'abeille domestique (Apis mellifera), mais la société des bourdons fonctionne de la même façon.
        Chez les abeilles comme ailleurs, il y a bien sûr des exceptions et on trouve aussi des espèces « asociales », des abeilles solitaires qu'on appelle abeilles coucous ou parasites. Elles pondent dans le nid des autres abeilles, qu'elles soient sociales, communautaires ou solitaires, et laissent les hôtes nourrir leurs larves (cleptoparasitisme).


        Des raisons de s'inquiéter

        « Si les abeilles disparaissaient de la surface du globe, l’Homme n’aurait plus que quatre années à vivre. » Si la paternité de cette citation attribuée au physicien Albert Einstein est aujourd'hui discutée, on commence à mieux appréhender la qualité visionnaire du message.
        Pour la plupart d'entre nous, le principal intérêt des abeilles est de nous fournir du miel. Pourtant, leur influence sur notre alimentation est beaucoup plus importante que cela. En butinant d'une fleur à l'autre et en les fécondant, les abeilles sont indispensables pour la production des fruits. « Moins d'abeilles » signifie donc « moins de fruits sur nos tables ». Mais si on prend le terme de fruit dans son sens botanique, cela signifie aussi moins de légumes (tomate, pois, haricot, courgette, aubergine, poivron), moins de céréales et moins de semence. Cela veut dire aussi moins de plantes fourragères pour nourrir le bétail et donc, moins de viande. En fait, on estime que le tiers de l'alimentation humaine et les trois quarts de nos cultures sont dépendants des pollinisateurs. Et contrairement aux idées reçues, le rôle le plus important n'est pas joué par les abeilles domestiques (environ 15% de la pollinisation des fruits et légumes), mais par les abeilles sauvages et les autres pollinisateurs. Les conséquences de la disparition des abeilles sur notre alimentation justifient en elles-mêmes que l'on prenne les mesures pour l'enrayer, mais le problème ne s'arrête pas à notre alimentation.
        80 % des plantes à fleurs sont directement dépendantes des pollinisateurs (abeilles, mouches, coléoptères, etc.). Sans abeilles pour les féconder, certaines espèces de plantes disparaîtraient tout simplement, entrainant dans la même foulée la disparition de toute la faune qui en dépend. Les abeilles constituent donc un élément important du maintien de la biodiversité.
        Par ailleurs, les abeilles ne font pas qu'assurer la survie des espèces qu'elles fécondent. En transportant le pollen sur de grandes distances et en fécondant des plantes éloignées les unes des autres, elles limitent leur « consanguinité » et, de ce fait leur confèrent une meilleure résistance aux maladies ou aux changements du milieu. Ce brassage génétique est aussi important pour la continuité de l'évolution, car il crée de nouvelles variétés, qui deviendront peut-être un jour de nouvelles espèces.
        Enfin, il ne faut pas oublier que les abeilles sont un maillon de la chaîne alimentaire. Elles constituent donc une ressource alimentaire pour les insectivores, que ce soit des amphibiens, des reptiles, des oiseaux ou des mammifères.

        L'abeille maçonne (Osmia lignaria) est une espèce solitaire qui est commune dans
        tout le Canada. Très importante pour la pollinisation des vergers, elle niche dans
        les cavités naturelles des végétaux

        À l’origine, une guêpe

        Les premières traces d'abeilles datent de 100 millions d'années. Elles sont apparues 40 millions d'années après les premières plantes à fleurs, une peccadille à l'échelle géologique. On pense que leur ancêtre était une guêpe carnivore, qui se nourrissait d'autres insectes, dont les premiers pollinisateurs des fleurs préhistoriques. On imagine que certaines guêpes ont fini par prendre goût au pollen et au nectar qui recouvraient leurs proies et qu'elles se sont progressivement séparées des autres en adaptant leur régime alimentaire pour devenir des abeilles. Ce faisant, elles ont participé avec d'autres insectes volants comme les mouches et les papillons à la pollinisation des fleurs et ont été à l'origine de l'explosion des espèces de plantes à fleurs qui se produisit vers la fin du crétacé. L'histoire des fleurs et celle des abeilles sont alors devenues indissociables; on parle même de coévolution tant la morphologie de certaines fleurs s'est adaptée à ces nouveaux pollinisateurs pour parfois en obtenir l'exclusivité.

        Un seul responsable

        On commence à mieux connaître les raisons du déclin des populations d'abeilles et, mis à part les maladies et les parasites naturels de ces insectes, elles ont toutes un point commun : l'être humain.
        Comme tous les êtres vivants, la survie des abeilles est indissociable d'un habitat sein capable de les abriter, d'assurer leur alimentation et où elles peuvent perpétuer leur descendance. Or cet habitat tend à disparaître et à se fragmenter sous l’effet d’une urbanisation mal réfléchie et de pratiques agricoles peu respectueuses de l’environnement. L'étalement des banlieues, l'artificialisation des surfaces (asphaltage, pavage), la destruction des haies naturelles pour accroître la surface des terres cultivables, la disparition des prairies naturelles, le drainage des zones humides , la tonte et la fauche des bords de route et des terrains vagues portent non seulement atteinte aux abeilles en détruisant leur habitat, mais isolent les populations survivantes, ce qui entraine leur appauvrissement génétique et les affaiblit. 
        Outre la destruction des habitats sauvages, la monoculture à grande échelle telle qu'on la pratique aujourd'hui a pour effet de réduire la diversité végétale. Chez les espèces d'abeilles qui dépendent d'une source de nourriture bien précise, la disparition de l'espèce végétale entraine inévitablement leur disparition. Les abeilles plus généralistes résistent mieux à l’uniformisation des paysages floraux. Cependant, comme nous, leur santé est tributaire d'une alimentation diversifiée et un appauvrissement des variétés de fleurs les affaiblit.
        Au chapitre des pratiques agricoles néfastes, il faut aussi signaler l'utilisation généralisée des engrais azotés. S’ils ne nuisent pas directement aux abeilles, ils ont en revanche complètement remplacés les cultures de légumineuses comme le trèfle et la luzerne qui étaient auparavant utilisées pour enrichir les sols en azote. Or, il se trouve que ces plantes sont aussi une source très importante de nourriture pour les abeilles.
        Enfin, il y a également l'utilisation intensive des pesticides pour contrôler les insectes ravageurs. Ils tuent à grande échelle et sans discernement tous les insectes incluant les abeilles qui viennent polliniser les cultures. Les nouvelles molécules comme les néonicotinoïdes sont particulièrement incriminées dans la disparition des abeilles. Beaucoup de pays commencent d’ailleurs à en interdire l’usage et, récemment, l’Ontario a voté une loi en ce sens. 

        Inverser la tendance

        En fait, la menace que fait peser l'agriculture moderne sur les abeilles est telle qu'aujourd'hui les villes agissent comme de véritables réserves de biodiversité pour les abeilles sauvages. La diversité des fleurs dans les jardins et les parcs municipaux (floraison abondante et étalée dans le temps), l'utilisation mieux contrôlée de pesticides moins dommageables pour la santé humaine (et celle des insectes), l’abondance d’espaces de nidification (anfractuosités dans les murs, bacs à sable, espaces de terre nue) et une température moyenne plus élevée de 2 à 3°C font en sorte que l'on recense plus d'espèces dans les zones urbaines et périurbaines que dans les campagnes.
        Au point où nous en sommes, toutes les initiatives en faveur des abeilles sont utiles. Avoir conscience du problème et en parler à l'occasion autour de soi, c'est déjà contribuer à empêcher leur disparition. On peut aussi poser des gestes simples et faire des choix qui auront un impact important.
        Au jardin par exemple, il est important de planter des fleurs indigènes adaptées à la faune locale. Si le recours à des insecticides est inévitable, il vaut mieux choisir un produit spécifique (c'est-à-dire ciblant les insectes indésirables ou agissant à un stade particulier de leur développement) et ayant une faible rémanence (c'est-à-dire une durée de vie la plus courte possible dans l'environnement).
        À l'épicerie, il serait préférable, quand le budget le permet, de payer un peu plus cher des fruits et légumes biologiques qui sont généralement cultivés selon des méthodes plus respectueuses de l’environnement.
        Il est également important de faire valoir notre opinion quand on nous en donne l’occasion et faire savoir à nos élus que nous sommes attentifs aux décisions qu’ils prennent. N’hésitez pas à signer une pétition quand elle défend vos intérêts, par exemple celle d’Équiterre demandant d'abolir l'usage des insecticides à base de néonicotinoïdes (http://www.action.equiterre.org/). Enfin, on peut s'impliquer dans le prochain projet de la Société de biologie de Montréal dont les détails seront donnés très bientôt sur le site web de la SBM.