Parc d'Oka: un long calvaire

Auparavant, entrer dans le parc d'Oka (Québec, Canada) par la porte de derrière ressemblait à quelque chose comme ça...une borne d’auto-perception des frais d'entrée et une voie partagée entre piétons et cyclistes menant jusqu'à une érablière avec, au bout du chemin, les rives du lac des Deux-Montagnes, un élargissement de la rivière des Outaouais.
Aujourd'hui, l'accueil ressemble toujours à ça, mais il a été repoussé une trentaine de mètres plus loin. Dans l'intervalle, la compagnie "Gazoduc Trans Québec & Maritimes" a aménagé le paysage à sa façon. Travaux de réfection ou conversion du gazoduc en oléoduc, les informations sont difficiles à trouver. Toujours est-il que la végétation a été remplacée par de la terre battue et des gravats. On se consolera en se disant que ça va repousser. Il y aura même probablement des biologistes pour vous expliquer, chiffres à l'appui, que la biodiversité va s'enrichir d'espèces colonisatrices et des milieux ouverts. Mais qu'est ce qui est le plus important ? Ajouter quelques espèces communes des friches à la liste locale ou faire disparaître de la liste mondiale, la seule espèce qui vivait là. À Oka, on espère que la question ne se posait pas.


Une chose est sure en revanche, c'est que la question de la conservation du paysage et du rôle que doit jouer un parc naturel a été rapidement tranchée. Il est vrai que le gazoduc et l'oléoduc traversaient le parc avant sa création, mais fallait-il pérenniser l'entorse au règlement qui interdit justement toute usage des parcs à ces fins.



Pour ceux qui connaissent Oka, l'oléoduc passe quelque part entre la route des collines qui traverse le parc et la Grande baie (voir la carte plus bas). Il peut paraitre incroyable qu'un oléoduc soit enterré depuis 1952 dans un milieu protégé abritant plusieurs espèces vulnérables, à quelques mètres d'une baie. Mais quand on pense que ce même pipeline traverse la rivière des Outaouais, une dizaine de kilomètres en amont de Montréal, Laval et Longueuil (environ 2 millions d'habitants), on se dit que tout est possible.

Tiré du rapport d'enquête et d'audience publique du BAPE (novembre 2004) disponible ici

Le projet de la compagnie Pipeline Trans-Nord d'augmenter la capacité de transport de son oléoduc et de condamner cette ancienne portion pourrait même être envisagé avec un certain soulagement si on perdait de vue que le nouveau tronçon, plus important, passera juste un peu plus haut.

Tiré du rapport d'enquête et d'audience publique du BAPE (novembre 2004) disponible ici

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