Raton laveur, Procyon lotor, Racoon


Deux jeunes adultes, des frères, jouant pour la dernière fois avant d'aller, chacun de leur côté, vivre leur vie de raton. Nous avons bien connu leur mère et fait nos adieux à leur soeur, heurtée par une voiture et trouvée un matin dans la rue.
Il est plutôt rare de les voir le jour. D'habitude, nous trouvons leurs traces de doigts sur la terrasse, le matin, ou nous les entendons le soir essayer d'ouvrir la poubelle. L'été, le son de leurs conversations nocturnes nous réveille parfois, pour notre plus grand plaisir. 
Quoiqu'en disent certains (je l'ai entendu de mes oreilles), il n'y a aucune agressivité dans cet animal. Si vous tombez un jour sur un raton agressif, c'est que vous avez franchi sa distance de fuite sans lui laisser d'issue et il suffit alors de reculer pour le laisser passer. Les deux autres raisons qui peuvent le rendre agressif sont la rage ou qu'il a été élevé par l'homme, et, dans les deux cas, il n'y a pas grand chose que vous puissiez faire à part l'éviter.

Cerf des Keys, Odocoileus virginianus clavium, Key Deer


Leur histoire commence, il y a fort longtemps, une époque d'avant l'Homme. L'air se refroidit, l'eau cristallise et se retire, offrant les Keys en pâturage. Puis, un réchauffement et les voilà pris au piège sur leurs îlots. C'est là que les Cerfs de Virginie deviendront les Cerfs des Keys.
Les européens débarqueront plus tard et les réduiront presque à néant, une coutume de notre espèce. On dit qu'il n'en restait que vingt-cinq en 1955, seize ans après que leur chasse ait été interdite.
Aujourd'hui, ils ne sont pas sortis d'affaire. L'effectif avoisine le millier mais l'habitat disparaît. Il faut dire que les Keys sont encore belles, mais pour combien de temps ?    

Carouge à épaulettes, Agelaius phoeniceus, Red-winged Blackbird


Inutile d'aller en Floride pour l'observer. En été, il est présent partout en Amérique du Nord à l'exception du Grand Nord. Pour affirmer sa présence sur son territoire et le défendre, il affiche ses épaulettes, lève la tête et pousse un cri strident, assez désagréable pour des oreilles humaines.   

Courlan brun, Aramus guarauna, Limpkin


Le Courlan brun est l'unique espèce de la famille des Aramidés, mais il n'est pas menacé de disparition. La Floride est la limite nord de son aire de distribution.  

Aigrette bleue, Egretta cerulea, Little Blue Heron

Aigrette neigeuse, Egretta thula, Snowy Egret


Doigts jaunes, pattes noires, c'est bien une Aigrette neigeuse. Comme nous sommes en Février et qu'il y a une ligne longitudinale jaune à l'Arrière des pattes, on peut même avancer que c'est un juvénile né l'année dernière.

Pic à ventre roux, Melanerpes carolinus, Red-bellied Woodpecker


C'est le mâle; chez la femelle le rouge ne couvre pas la tête. Maintenant la question est: "Appartient-il à la population floridienne ou à celle plus au nord ?"

Canard brun, Anas fulvigula, Mottled Duck


À première vue, on pourrait croire qu'il s'agit d'une femelle de Canard colvert, mais la pâleur de la tête et du cou, plus beiges que gris, ainsi que l'absence de rayure aux joues et à la gorge en font un Canard brun.
Pas de quoi s'extasier, me direz-vous ! Ce à quoi je répondrais qu'il n'en existe que deux populations au monde, une au Mexique et l'autre en Floride. Alors...

Ibis blanc, Eudocimus albus, White Ibis


Il existe trois espèces d'ibis en Amérique du Nord, appartenant à deux genres différents, mais on en trouve une trentaine d'espèces sur tous les continents, excepté l'Antarctique.

Ibis falcinelle, Plegadis falcinellus, Glossy Ibis


Celui a été vu en Floride, son aire de distribution naturelle, mais quelques individus perdent dans le sud du Québec, à l'occasion.

Paruline à couronne rousse, Dendroica palmarum, Palm Warbler


L'hiver, toutes les parulines à couronne rousse du nord de l'Amérique convergent vers la Floride. Difficile de les éviter !

Foulque d'Amérique, Fulica americana, American coot

Gallinule Poule d'eau, Gallinula chloropus, Common Moorhen


Les oiseaux du genre Gallinule, Talève et Foulque (famille des rallidés) affichent une plaque frontale dans le prolongement du bec, qui contraste avec le reste du plumage. Les deux sexes sont identiques. À la saison de la reproduction, les plaques deviennent plus colorées sous l'influence des hormones et elles servent à choisir le partenaire du sexe opposé et à établir un rapport de force entre partenaires de même sexe.

Sarcelle à ailes bleues, Anas discors, Blue-winged Teal


Les couples de canards se forment en automne. Ils passent l'hiver ensemble et se reproduisent le printemps suivant. Le mouvement de pompe, que les deux adultes font avec leur tête, précède généralement l'accouplement.

Grèbe à bec bigarré, Podilymbus podiceps, Pied-billed Grebe (2)


Bigarré, c'est peut-être un peu exagéré !

Tantale d'Amérique, Mycteria americana, Wood Stork


En Europe, il y a la Cigogne. En Amérique, il y a le Tantale. Lui ne transporte pas de nouveau-né, on comprend pourquoi.

Grand Héron de forme blanche, Ardea herodias occidentalis, Great White Heron


Habitant des Keys (Floride), le grand Héron de forme blanche est un autre oiseau difficile à classer. S'agit-il d'une population isolée de grand Hérons ayant développé une coloration différente, d'une sous-espèce ou d'une espèce à part entière. Un commentaire éclairé de David A. Sibley, auteur d'un guide de terrain qui fait référence en Amérique du Nord.

Chouette rayée, Strix varia, Barred Owl


On se promène tranquillement dans un hammock, le nez en l'air s'émerveiilant des broméliacées épiphytes. Quand soudain, au milieu des feuilles de palmiers, le regard est accroché par une forme familière. Une Chouette rayée.
Quand on a l'habitude de les observer les pieds dans la neige, cela a de quoi surprendre. Mais après tout, elles peuplent tout l'est de l'Amérique du Nord et une partie du centre et de l'ouest du Canada. Alors...
Au fait, un hammock est un îlot couvert d'arbres qui émerge de temps à autre au milieu du marais des Everglades.

Alligator d'Amérique, Alligator mississipiensis, American Alligator


Un petit détour par les Everglades nous a permis d'observer cet alligator. Il n'y en a que deux espèces sur la planète. Celui-là, A. mississipiensis, que l'on trouve aux États-Unis et qui disparaît sous les banlieues. L'autre, Alligator sinensis, est en Chine et est classé "en danger critique" par l'Union internationale pour la conservation de la nature.
Heureusement, il nous restera des images !

Urubu noir, Coragyps atratus, American Black Vulture


Cet oiseau échappe à toute classification. Compte-tenu de sa physionomie, on aurait tendance à le ranger dans la famille des vautours, les accipitridae. Mais, en Amérique du Nord. tout ce qui ressemble à un vautour, de l'urubu au condor, appartient à la famille des cathardidae.
Jusque là, tout va bien. C'est en amont que cela se gâte. Les accipitridae font partie de l'ordre des falconiformes mais on ne sait pas encore où mettre les cathartidae. Certains prétendent qu'ils sont une branche des falconiformes, d'autres qu'il sont une branche des ciconiiformes. Si c'est le cas, les urubus seraient plus proches de la cigogne que des vautours.
Est-ce possible ? Oui, c'est ce qu'on appelle la convergence évolutive qui fait en sorte que deux espèces parfois très éloignées peuvent se ressembler lorsqu'elles subissent les mêmes contraintes de leur environnement. En d'autres mots, si elles veulent survivre, elles n'ont pas le choix de s'adapter et cela peut conduire à avoir la même forme. Par exemple, dans le cas qui nous préoccupe, les vautours et les urubus se nourrissent tous de cadavres. Ils plongent leur tête dans les carcasses et, au fil du temps, la sélection naturelle a favorisé les oiseaux qui avaient moins de plumes sur la tête; on peut imaginer pourquoi. Sur le vieux continent, ce sont les vautours qui ont profité de cette évolution; sur le nouveau, ce sont les urubus et les autres oiseaux de la même famille.  

Des nouvellles de la chenille, suite et fin

Résumé des épisodes précédents
Une ballade automnale quelque part dans le sud du Québec, une chenille spectaculaire ressemblant à une espèce européenne, une identification problématique selon le Ministère des ressources naturelles et de la faune.

L'épilogue
Selon le même Ministère, il ne s'agit pas de l'espèce européenne Melanchra (Ceramica) pisi, mais bien de l'espèce nord-américaine Melanchra assimilis. Quant à son nom français, je vous laisse le plaisir de le chercher.

Chicorée

Cichorium intybus (Astéracées) est aussi appelée Chicorée sauvage, Chicorée amère, Escourbette, Cheveux de paysan, Barbe de capucin ou Herbe à café.
La chicorée est une plante commune des prés, des friches, des terrains vagues et des bords de chemin, originaire d’Eurasie et naturalisée en Amérique du Nord. Certaines variétés sont cultivées pour fournir l’endive (ou chicon) et un succédané de café.
La scarole et la frisée sont des variétés cultivées d’une autre espèce de chicorée : Cichorium endivia.
On utilise principalement la racine, parfois les parties aériennes, qui sont amères, cholagogues, cholérétiques, dépuratives, diurétiques et toniques.
Parmi les principes actifs de la chicorée, on trouve :
  • L’inuline (50 à 60 % de la racine), un polysaccharide qui aurait l’effet d’un probiotique.
  • La lactucopicrine, la lactucine, la cichoriolide A, les cichoriosides A, B et C : des lactones sequiterpéniques.
  • Le kaempférol, un flavonoïde auquel on attribue un effet oestrogénique.
Contre la dyspepsie, l’ulcère gastrique, la constipation, les intestins sensibles (syndrome de l’intestin irritable), l'insuffisance biliaire, l'insuffisance hépatique et la rétention d'eau.
  • Parties aériennes séchées à raison de 3 g par jour.
  • Racine à raison de 3 à 5 g par jour.
  • Suc de la racine à raison de 15 à 30 ml le matin, à jeun.
  • Infusion de1 à 2 g de feuilles ou de racines dans 150 ml d’eau, 2 fois par jour, avant les repas.
  • Décoction (10 minutes) de 15g de feuilles dans 150 ml d’eau, une fois par jour avant les repas.
  • Décoction de 2 à 4 g de racines broyées dans 150 ml d’eau, une fois par jour.
  • Sirop (100 %) obtenu à partir d’une décoction (5 minutes) de 100 g de feuilles et de racine par litre d’eau, prendre 10 à 40 ml par jour.
La chicorée peut provoquer des allergies chez certaines personnes.



Verge d'or

Solidago virgaurea (Astéracées) est aussi appelée, Solidage verge-d’or ou Herbe des juifs. Solidago canadensis appelée Verge-d’or du Canada, Solidage du Canada ou Gerbe d'or ainsi que S. gigantea appelée Verge-d’or géante ont des propriétés similaires.
Il existe plus de cent espèces de verge d’or, la plupart originaires d’Amérique du Nord comme S. canadensis et S. gigantea. Certaines ont été introduites en Europe, mais S. virgaurea est une espèce eurasiatique. 
On utilise les fleurs, qui sont antibactériennes, antioxydantes, antipyrétiques, antispasmodiques, astringentes et diurétiques.
Parmi les principes actifs de la verge d’or, on trouve :
Les virgauréasaponines I et II, des saponines qui auraient des effets analgésiques et antispasmodiques.
  • Des flavonoïdes (1,5 à 2 %) : la quercétine, la quercitrine, l’isoquercitrine, le kaempférol, l’isorhamnétine, l’hypéroside, la rutine, l’afzéline, la nicotiflorine et l’astragaline et la narcissine.
  • Des coumarines.
  • Des tanins (10 à 15 %) auxquels on attribue l’effet astringent.
  • Une huile essentielle à germacrène D (30 %), pinène, limonène, myrcène, sabinène et phellandrène.
  • Des acides phénoliques dont l’acide caféique et l’acide chlorogénique (0,2 à 0,4 %).
  • Des phénolglycosides (0,1 à 0,5 %) : le virgauréoside A et le léiocarposide, auxquels on attribue les effets diurétiques et lytiques.
Contre la diarrhée, la gastro-entérite, la colibacillose, les infections à levures, les troubles de la miction causés par l'inflammation des voies urinaires (néphrite, pyélonéphrite), l’infection urinaire (cystite), la lithiase urinaire, l'albuminurie, la rétention d'eau, l'urémie et l'hypercholestérolémie.
  • Infusion de 3 à 5 g dans 150 ml d’eau, 3 ou 4 fois par jour, en dehors des repas.
  • Décoction de 2 à 4 g dans 150 ml d’eau, une fois par jour ; laisser infuser une dizaine d’heures après la décoction. 
  • Extrait liquide (1:1 éthanol à 25 %) à raison de 0,5 à 2 ml, 3 ou 4 fois par jour.
  • Teinture (1:5 éthanol à 45 %) à raison de 0,5 à 2 ml, 3 fois par jour.
  • Décoction (3 minutes) de 20 g de plante fraîche (séchée, 10 g), 10 g de racine fraîche de pissenlit (séchée, 5 g), 10 g de feuilles de serpolet dans un litre d'eau; boire dans la journée entre les repas.
Contre les infections à levures et les colites.
  • Lavement avec une infusion des parties aériennes d'une plante dans 500 ml d'eau.
La verge d'or peut provoquer des allergies. En l’absence de données toxicologiques, les femmes enceintes et celles qui allaitent ne devraient pas l’utiliser.



Tanaisie vulgaire

Tanacetum vulgare (Astéracées) est aussi appelée Tanaisie commune, Herbe aux vers, Herbe amère ou Barbotine.
La tanaisie est une plante herbacée originaire des régions tempérées d’Eurasie et naturalisée en Amérique du Nord. Elle pousse dans les lieux ouverts et ensoleillés tels que le bord des chemins, les terrains vagues et les prairies. La floraison se produit en été sous la forme de boutons jaune doré à l’extrémité de la tige.
On utilise les sommités fleuries, qui sont cholérétiques, emménagogues et vermifuges.
Parmi les principes actifs de la tanaisie, on trouve :
  • Des stéroïdes dont le principal est le β-sitostérol.
  • Des terpénes parmi lesquels l’α-amyrine, la β-amyrine, l’arméfoline, l’artémorine et la tanacétine.
  • Une huile essentielle (0,1 à 0,2 %) dont les principaux composants sont la thuyone (95 %), qui est toxique, et le camphre.
Contre les vers intestinaux et les rhumatismes.
  • Infusion de 1 à 2  g dans 150 ml d’eau, 2 à 3 fois par jour.
  • Extrait liquide (1:1 éthanol à 25 %) à raison de 1 à 2 ml, 3 fois par jour.
  • Vin de tanaisie (1:17, 8 jours) à raison de 30 ml, 2 fois par jour.
Contre les maladies fongiques.
  • Compresse avec une décoction de fleurs et de feuilles.
  • Cataplasme de feuilles et de fleurs bouillies.
La tanaisie peut être considérée comme une plante toxique en raison de sa teneur en thuyone. Elle ne doit pas être utilisée par voie interne sans supervision médicale. Les symptômes de l’intoxication se manifestent par des spasmes ou des convulsions, une accélération du pouls et de la respiration, de l’arythmie, de la confusion, des pertes de conscience et une dilatation des pupilles.




Des nouvelles de la chenille

Lors d'une promenade au parc du Mont Saint-Bruno, le 18 septembre 2010, nous avions trouvé cette chenille que nous avions alors identifiée comme étant la Noctuelle du pois (Ceramica pisi). S'agissant d'une espèce exclusivement européenne, nous avons envoyé nos photos au Ministère des ressources naturelles et de la faune pour identification.

Nous venons juste de recevoir une première réponse pour nous dire qu'il pourrait effectivement s'agir de Ceramica pisi , mais que l'espèce n'ayant jamais été signalée au Québec, les photos ont été envoyées à des spécialistes extérieurs.

L'excitation est à son comble...

Gingembre

Zingiber officinale (Zingiberacées).
Le gingembre est une plante herbacée originaire du sud-est de l’Asie. Elle est cultivée ailleurs dans le monde pour les propriétés aromatiques de son rhizome.
On utilise le rhizome, qui est analgésique, antiémétique, anti-inflammatoire, antioxydant, antirhumatismal, apéritif, carminatif, digestif, stomachique et sudorifique.
Parmi les principes actifs du gingembre, on trouve :
  • Les gingérols et les gingérénones (leurs produits de dégradation), auxquels on attribue les effets antiémétiques. Ces composés ne font pas partie de l’huile essentielle.
  • Une huile essentielle (1 à 4 % du rhizome) contenant une centaine de composés, majoritairement des sesquiterpènes (30 % de zingibérène).
Contre la nausée et les vomissements causés par le mal des transports, par le mal de mer, par la grossesse et par les traitements de chimiothérapie, les troubles digestifs mineurs (flatulences, ballonnement), les spasmes gastro-intestinaux, la colique, le manque d'appétit, le rhume, la grippe, la migraine et les douleurs rhumatismales (arthrite, arthrose).
Pour prévenir la nausée, les vomissements, le cancer et les maladies cardiovasculaires.
  • Rhizome séché à raison de 1 à 2 g, 30 minutes à 1 heure avant la cause de la nausée et répéter 4 heures plus tard si nécessaire.
  • Rhizome séché à raison de 250 mg à 1 g, 3 fois par jour.
  • Rhizome frais à raison de 2 à 4 g toutes les 4 heures.
  • Infusion de 1 g de gingembre sec ou de 3 g de gingembre frais dans 150 ml d’eau, 2 à 4 fois par jour.
  • Teinture (1:5) à raison de 1,25 à 5 ml, 3 fois par jour.
  • Extrait liquide (1:1) à raison de 0,25 à 1 ml, 3 fois par jour.
Il ne faut pas en abuser et se limiter aux doses alimentaires pendant la grossesse. Il est recommandé de ne pas dépasser la dose de 2 g de gingembre pulvérisé par jour ; des doses supérieures à 5 g peuvent provoquer des troubles digestifs mineurs.