Cité et mausolée

Une reine, une colonie, une année, c'est la loi  des guêpes. Cette cité n'est plus peuplée que d'ouvrières fantômes. Seule la jeune reine survit quelque part loin à l'abri, attendant le signal pour rebâtir et perpétuer sa lignée.

Jeux d'hiver



Asaret d'Europe

Asarum europaeum (Aristolochiacées) est aussi appelée Cabaret, Nard sauvage, Oreille d’homme, Oreillette ou Rondelle.
L’asaret d'Europe est une petite plante rampante des forêts décidue d'Europe centrale.
On utilise le rhizome et les feuilles, qui sont émétiques, diurétiques, expectorants, purgatifs et sternutatoires.
En Europe, le rhizome était utilisé autrefois pour dégriser à la sortie des cabarets en provoquant le vomissement; ce qui lui a valu son appellation de cabaret.
Parmi les principes actifs de l’asaret, on trouve :
  • Une huile essentielle composée entre autres d’asarone, qui serait émétique et antispasmodique, et de méthyleugénol, qui serait analgésique.
  • Les acides aristolochiques I et II, qui sont carcinogènes et toxiques pour les reins
Contre la bronchite et la toux.
  • Infusion de 3 feuilles dans 150 ml d'eau, une fois par jour.
  • Décoction de 1 g de rhizome séché dans 150 ml d’eau, une fois par jour.
  • Teinture à raison de 50 à 60 gouttes par jour
L’asaret d’Europe est une plante toxique dont la vente est interdite. Il contient deux substances toxiques à des doses rapidement atteintes : l’asarone et l'acide aristolochique. Par ailleurs, les usages traditionnels ne sont validés par aucune donnée clinique.




    Petite Nyctale, Aegolius acadicus, Northern Saw-whet Owl (2)

    Celle-là, une adulte, n'habitait pas très loin de chez nous dans un boisé tout petit, mais qui accueillait aussi des hiboux moyen-ducs et où nichait le Grand-duc d'Amérique. Pourquoi tant de rapaces nocturnes en si peu d'espace ? Je me plais à imaginer que les oiseaux ont été contraints de se replier dans ce reliquat d'une forêt jadis plus vaste qui s'est amenuisée au fur et à mesure de l'expansion humaine. Non, pas humaine...européenne est plus juste.
    Peu importe, aujourd'hui, le boisé brille par leur absence. Ils ont fini par abandonner la place. C'est que, voyez-vous, il n'y a pas pire ennemi des oiseaux que l'ornithologue amateur, surtout quand il est équipé d'un appareil photo. Le quidam passe sans les voir et sans leur nuire; l'amateur les cherche, s'approche, insiste; le photographe veut provoquer une réaction.
    Leur présence s'est vite propagée dans le réseau des dérangeurs d'oiseaux. Ils sont venus nombreux leur rendre un dernier hommage et les oiseaux, las, sont allés ailleurs.
    J'ai, moi aussi, cédé la place, retournant à l'occasion constater les dégats. Mais, je ne suis pas inquiet. Les oiseaux ont la mémoire plus longue que l'homme et ils reviendront quand le consommateur de nature aura trouvé d'autres sujets de convoitise.     

    Petite Nyctale, Aegolius acadicus, Northern Saw-whet Owl (1)

    Combien de fois nous sommes nous croisés, elles nous observant, nous les cherchant sans succès. Peut-être celle-là a-t-elle eu pitié de nous, bruyants et aveugles, pour ainsi se dévoiler. Ou, comme l'indique son plumage, s'agit-il d'une jeune insomniaque, "qui ne fait pas encore ses journées". Manifestement, elle ne sait pas encore que l'indifférence est sa meilleure défense contre les ignorants.


    Troglodyte familier, Troglodytes aedon, House Wren


    Chez le troglodyte familier, mais aussi chez d'autres troglodytes, le mâle établit son territoire et y construit de deux à sept nids faits de brindilles. Il tente ensuite d'attirer une femelle qui inspectera les nids et en choisira un qu'elle achèvera en le tapissant de matériaux moins grossiers et de duvet.

    Raton laveur, Procyon lotor, Racoon


    Deux jeunes adultes, des frères, jouant pour la dernière fois avant d'aller, chacun de leur côté, vivre leur vie de raton. Nous avons bien connu leur mère et fait nos adieux à leur soeur, heurtée par une voiture et trouvée un matin dans la rue.
    Il est plutôt rare de les voir le jour. D'habitude, nous trouvons leurs traces de doigts sur la terrasse, le matin, ou nous les entendons le soir essayer d'ouvrir la poubelle. L'été, le son de leurs conversations nocturnes nous réveille parfois, pour notre plus grand plaisir. 
    Quoiqu'en disent certains (je l'ai entendu de mes oreilles), il n'y a aucune agressivité dans cet animal. Si vous tombez un jour sur un raton agressif, c'est que vous avez franchi sa distance de fuite sans lui laisser d'issue et il suffit alors de reculer pour le laisser passer. Les deux autres raisons qui peuvent le rendre agressif sont la rage ou qu'il a été élevé par l'homme, et, dans les deux cas, il n'y a pas grand chose que vous puissiez faire à part l'éviter.

    Cerf des Keys, Odocoileus virginianus clavium, Key Deer


    Leur histoire commence, il y a fort longtemps, une époque d'avant l'Homme. L'air se refroidit, l'eau cristallise et se retire, offrant les Keys en pâturage. Puis, un réchauffement et les voilà pris au piège sur leurs îlots. C'est là que les Cerfs de Virginie deviendront les Cerfs des Keys.
    Les européens débarqueront plus tard et les réduiront presque à néant, une coutume de notre espèce. On dit qu'il n'en restait que vingt-cinq en 1955, seize ans après que leur chasse ait été interdite.
    Aujourd'hui, ils ne sont pas sortis d'affaire. L'effectif avoisine le millier mais l'habitat disparaît. Il faut dire que les Keys sont encore belles, mais pour combien de temps ?    

    Carouge à épaulettes, Agelaius phoeniceus, Red-winged Blackbird


    Inutile d'aller en Floride pour l'observer. En été, il est présent partout en Amérique du Nord à l'exception du Grand Nord. Pour affirmer sa présence sur son territoire et le défendre, il affiche ses épaulettes, lève la tête et pousse un cri strident, assez désagréable pour des oreilles humaines.   

    Courlan brun, Aramus guarauna, Limpkin


    Le Courlan brun est l'unique espèce de la famille des Aramidés, mais il n'est pas menacé de disparition. La Floride est la limite nord de son aire de distribution.  

    Aigrette bleue, Egretta cerulea, Little Blue Heron

    Aigrette neigeuse, Egretta thula, Snowy Egret


    Doigts jaunes, pattes noires, c'est bien une Aigrette neigeuse. Comme nous sommes en Février et qu'il y a une ligne longitudinale jaune à l'Arrière des pattes, on peut même avancer que c'est un juvénile né l'année dernière.

    Pic à ventre roux, Melanerpes carolinus, Red-bellied Woodpecker


    C'est le mâle; chez la femelle le rouge ne couvre pas la tête. Maintenant la question est: "Appartient-il à la population floridienne ou à celle plus au nord ?"

    Canard brun, Anas fulvigula, Mottled Duck


    À première vue, on pourrait croire qu'il s'agit d'une femelle de Canard colvert, mais la pâleur de la tête et du cou, plus beiges que gris, ainsi que l'absence de rayure aux joues et à la gorge en font un Canard brun.
    Pas de quoi s'extasier, me direz-vous ! Ce à quoi je répondrais qu'il n'en existe que deux populations au monde, une au Mexique et l'autre en Floride. Alors...

    Ibis blanc, Eudocimus albus, White Ibis


    Il existe trois espèces d'ibis en Amérique du Nord, appartenant à deux genres différents, mais on en trouve une trentaine d'espèces sur tous les continents, excepté l'Antarctique.

    Ibis falcinelle, Plegadis falcinellus, Glossy Ibis


    Celui a été vu en Floride, son aire de distribution naturelle, mais quelques individus perdent dans le sud du Québec, à l'occasion.

    Paruline à couronne rousse, Dendroica palmarum, Palm Warbler


    L'hiver, toutes les parulines à couronne rousse du nord de l'Amérique convergent vers la Floride. Difficile de les éviter !

    Foulque d'Amérique, Fulica americana, American coot

    Gallinule Poule d'eau, Gallinula chloropus, Common Moorhen


    Les oiseaux du genre Gallinule, Talève et Foulque (famille des rallidés) affichent une plaque frontale dans le prolongement du bec, qui contraste avec le reste du plumage. Les deux sexes sont identiques. À la saison de la reproduction, les plaques deviennent plus colorées sous l'influence des hormones et elles servent à choisir le partenaire du sexe opposé et à établir un rapport de force entre partenaires de même sexe.

    Sarcelle à ailes bleues, Anas discors, Blue-winged Teal


    Les couples de canards se forment en automne. Ils passent l'hiver ensemble et se reproduisent le printemps suivant. Le mouvement de pompe, que les deux adultes font avec leur tête, précède généralement l'accouplement.

    Grèbe à bec bigarré, Podilymbus podiceps, Pied-billed Grebe (2)


    Bigarré, c'est peut-être un peu exagéré !

    Tantale d'Amérique, Mycteria americana, Wood Stork


    En Europe, il y a la Cigogne. En Amérique, il y a le Tantale. Lui ne transporte pas de nouveau-né, on comprend pourquoi.

    Grand Héron de forme blanche, Ardea herodias occidentalis, Great White Heron


    Habitant des Keys (Floride), le grand Héron de forme blanche est un autre oiseau difficile à classer. S'agit-il d'une population isolée de grand Hérons ayant développé une coloration différente, d'une sous-espèce ou d'une espèce à part entière. Un commentaire éclairé de David A. Sibley, auteur d'un guide de terrain qui fait référence en Amérique du Nord.

    Chouette rayée, Strix varia, Barred Owl


    On se promène tranquillement dans un hammock, le nez en l'air s'émerveiilant des broméliacées épiphytes. Quand soudain, au milieu des feuilles de palmiers, le regard est accroché par une forme familière. Une Chouette rayée.
    Quand on a l'habitude de les observer les pieds dans la neige, cela a de quoi surprendre. Mais après tout, elles peuplent tout l'est de l'Amérique du Nord et une partie du centre et de l'ouest du Canada. Alors...
    Au fait, un hammock est un îlot couvert d'arbres qui émerge de temps à autre au milieu du marais des Everglades.

    Alligator d'Amérique, Alligator mississipiensis, American Alligator


    Un petit détour par les Everglades nous a permis d'observer cet alligator. Il n'y en a que deux espèces sur la planète. Celui-là, A. mississipiensis, que l'on trouve aux États-Unis et qui disparaît sous les banlieues. L'autre, Alligator sinensis, est en Chine et est classé "en danger critique" par l'Union internationale pour la conservation de la nature.
    Heureusement, il nous restera des images !

    Urubu noir, Coragyps atratus, American Black Vulture


    Cet oiseau échappe à toute classification. Compte-tenu de sa physionomie, on aurait tendance à le ranger dans la famille des vautours, les accipitridae. Mais, en Amérique du Nord. tout ce qui ressemble à un vautour, de l'urubu au condor, appartient à la famille des cathardidae.
    Jusque là, tout va bien. C'est en amont que cela se gâte. Les accipitridae font partie de l'ordre des falconiformes mais on ne sait pas encore où mettre les cathartidae. Certains prétendent qu'ils sont une branche des falconiformes, d'autres qu'il sont une branche des ciconiiformes. Si c'est le cas, les urubus seraient plus proches de la cigogne que des vautours.
    Est-ce possible ? Oui, c'est ce qu'on appelle la convergence évolutive qui fait en sorte que deux espèces parfois très éloignées peuvent se ressembler lorsqu'elles subissent les mêmes contraintes de leur environnement. En d'autres mots, si elles veulent survivre, elles n'ont pas le choix de s'adapter et cela peut conduire à avoir la même forme. Par exemple, dans le cas qui nous préoccupe, les vautours et les urubus se nourrissent tous de cadavres. Ils plongent leur tête dans les carcasses et, au fil du temps, la sélection naturelle a favorisé les oiseaux qui avaient moins de plumes sur la tête; on peut imaginer pourquoi. Sur le vieux continent, ce sont les vautours qui ont profité de cette évolution; sur le nouveau, ce sont les urubus et les autres oiseaux de la même famille.  

    Des nouvellles de la chenille, suite et fin

    Résumé des épisodes précédents
    Une ballade automnale quelque part dans le sud du Québec, une chenille spectaculaire ressemblant à une espèce européenne, une identification problématique selon le Ministère des ressources naturelles et de la faune.

    L'épilogue
    Selon le même Ministère, il ne s'agit pas de l'espèce européenne Melanchra (Ceramica) pisi, mais bien de l'espèce nord-américaine Melanchra assimilis. Quant à son nom français, je vous laisse le plaisir de le chercher.

    Chicorée

    Cichorium intybus (Astéracées) est aussi appelée Chicorée sauvage, Chicorée amère, Escourbette, Cheveux de paysan, Barbe de capucin ou Herbe à café.
    La chicorée est une plante commune des prés, des friches, des terrains vagues et des bords de chemin, originaire d’Eurasie et naturalisée en Amérique du Nord. Certaines variétés sont cultivées pour fournir l’endive (ou chicon) et un succédané de café.
    La scarole et la frisée sont des variétés cultivées d’une autre espèce de chicorée : Cichorium endivia.
    On utilise principalement la racine, parfois les parties aériennes, qui sont amères, cholagogues, cholérétiques, dépuratives, diurétiques et toniques.
    Parmi les principes actifs de la chicorée, on trouve :
    • L’inuline (50 à 60 % de la racine), un polysaccharide qui aurait l’effet d’un probiotique.
    • La lactucopicrine, la lactucine, la cichoriolide A, les cichoriosides A, B et C : des lactones sequiterpéniques.
    • Le kaempférol, un flavonoïde auquel on attribue un effet oestrogénique.
    Contre la dyspepsie, l’ulcère gastrique, la constipation, les intestins sensibles (syndrome de l’intestin irritable), l'insuffisance biliaire, l'insuffisance hépatique et la rétention d'eau.
    • Parties aériennes séchées à raison de 3 g par jour.
    • Racine à raison de 3 à 5 g par jour.
    • Suc de la racine à raison de 15 à 30 ml le matin, à jeun.
    • Infusion de1 à 2 g de feuilles ou de racines dans 150 ml d’eau, 2 fois par jour, avant les repas.
    • Décoction (10 minutes) de 15g de feuilles dans 150 ml d’eau, une fois par jour avant les repas.
    • Décoction de 2 à 4 g de racines broyées dans 150 ml d’eau, une fois par jour.
    • Sirop (100 %) obtenu à partir d’une décoction (5 minutes) de 100 g de feuilles et de racine par litre d’eau, prendre 10 à 40 ml par jour.
    La chicorée peut provoquer des allergies chez certaines personnes.



    Verge d'or

    Solidago virgaurea (Astéracées) est aussi appelée, Solidage verge-d’or ou Herbe des juifs. Solidago canadensis appelée Verge-d’or du Canada, Solidage du Canada ou Gerbe d'or ainsi que S. gigantea appelée Verge-d’or géante ont des propriétés similaires.
    Il existe plus de cent espèces de verge d’or, la plupart originaires d’Amérique du Nord comme S. canadensis et S. gigantea. Certaines ont été introduites en Europe, mais S. virgaurea est une espèce eurasiatique. 
    On utilise les fleurs, qui sont antibactériennes, antioxydantes, antipyrétiques, antispasmodiques, astringentes et diurétiques.
    Parmi les principes actifs de la verge d’or, on trouve :
    Les virgauréasaponines I et II, des saponines qui auraient des effets analgésiques et antispasmodiques.
    • Des flavonoïdes (1,5 à 2 %) : la quercétine, la quercitrine, l’isoquercitrine, le kaempférol, l’isorhamnétine, l’hypéroside, la rutine, l’afzéline, la nicotiflorine et l’astragaline et la narcissine.
    • Des coumarines.
    • Des tanins (10 à 15 %) auxquels on attribue l’effet astringent.
    • Une huile essentielle à germacrène D (30 %), pinène, limonène, myrcène, sabinène et phellandrène.
    • Des acides phénoliques dont l’acide caféique et l’acide chlorogénique (0,2 à 0,4 %).
    • Des phénolglycosides (0,1 à 0,5 %) : le virgauréoside A et le léiocarposide, auxquels on attribue les effets diurétiques et lytiques.
    Contre la diarrhée, la gastro-entérite, la colibacillose, les infections à levures, les troubles de la miction causés par l'inflammation des voies urinaires (néphrite, pyélonéphrite), l’infection urinaire (cystite), la lithiase urinaire, l'albuminurie, la rétention d'eau, l'urémie et l'hypercholestérolémie.
    • Infusion de 3 à 5 g dans 150 ml d’eau, 3 ou 4 fois par jour, en dehors des repas.
    • Décoction de 2 à 4 g dans 150 ml d’eau, une fois par jour ; laisser infuser une dizaine d’heures après la décoction. 
    • Extrait liquide (1:1 éthanol à 25 %) à raison de 0,5 à 2 ml, 3 ou 4 fois par jour.
    • Teinture (1:5 éthanol à 45 %) à raison de 0,5 à 2 ml, 3 fois par jour.
    • Décoction (3 minutes) de 20 g de plante fraîche (séchée, 10 g), 10 g de racine fraîche de pissenlit (séchée, 5 g), 10 g de feuilles de serpolet dans un litre d'eau; boire dans la journée entre les repas.
    Contre les infections à levures et les colites.
    • Lavement avec une infusion des parties aériennes d'une plante dans 500 ml d'eau.
    La verge d'or peut provoquer des allergies. En l’absence de données toxicologiques, les femmes enceintes et celles qui allaitent ne devraient pas l’utiliser.



    Tanaisie vulgaire

    Tanacetum vulgare (Astéracées) est aussi appelée Tanaisie commune, Herbe aux vers, Herbe amère ou Barbotine.
    La tanaisie est une plante herbacée originaire des régions tempérées d’Eurasie et naturalisée en Amérique du Nord. Elle pousse dans les lieux ouverts et ensoleillés tels que le bord des chemins, les terrains vagues et les prairies. La floraison se produit en été sous la forme de boutons jaune doré à l’extrémité de la tige.
    On utilise les sommités fleuries, qui sont cholérétiques, emménagogues et vermifuges.
    Parmi les principes actifs de la tanaisie, on trouve :
    • Des stéroïdes dont le principal est le β-sitostérol.
    • Des terpénes parmi lesquels l’α-amyrine, la β-amyrine, l’arméfoline, l’artémorine et la tanacétine.
    • Une huile essentielle (0,1 à 0,2 %) dont les principaux composants sont la thuyone (95 %), qui est toxique, et le camphre.
    Contre les vers intestinaux et les rhumatismes.
    • Infusion de 1 à 2  g dans 150 ml d’eau, 2 à 3 fois par jour.
    • Extrait liquide (1:1 éthanol à 25 %) à raison de 1 à 2 ml, 3 fois par jour.
    • Vin de tanaisie (1:17, 8 jours) à raison de 30 ml, 2 fois par jour.
    Contre les maladies fongiques.
    • Compresse avec une décoction de fleurs et de feuilles.
    • Cataplasme de feuilles et de fleurs bouillies.
    La tanaisie peut être considérée comme une plante toxique en raison de sa teneur en thuyone. Elle ne doit pas être utilisée par voie interne sans supervision médicale. Les symptômes de l’intoxication se manifestent par des spasmes ou des convulsions, une accélération du pouls et de la respiration, de l’arythmie, de la confusion, des pertes de conscience et une dilatation des pupilles.




    Des nouvelles de la chenille

    Lors d'une promenade au parc du Mont Saint-Bruno, le 18 septembre 2010, nous avions trouvé cette chenille que nous avions alors identifiée comme étant la Noctuelle du pois (Ceramica pisi). S'agissant d'une espèce exclusivement européenne, nous avons envoyé nos photos au Ministère des ressources naturelles et de la faune pour identification.

    Nous venons juste de recevoir une première réponse pour nous dire qu'il pourrait effectivement s'agir de Ceramica pisi , mais que l'espèce n'ayant jamais été signalée au Québec, les photos ont été envoyées à des spécialistes extérieurs.

    L'excitation est à son comble...

    Gingembre

    Zingiber officinale (Zingiberacées).
    Le gingembre est une plante herbacée originaire du sud-est de l’Asie. Elle est cultivée ailleurs dans le monde pour les propriétés aromatiques de son rhizome.
    On utilise le rhizome, qui est analgésique, antiémétique, anti-inflammatoire, antioxydant, antirhumatismal, apéritif, carminatif, digestif, stomachique et sudorifique.
    Parmi les principes actifs du gingembre, on trouve :
    • Les gingérols et les gingérénones (leurs produits de dégradation), auxquels on attribue les effets antiémétiques. Ces composés ne font pas partie de l’huile essentielle.
    • Une huile essentielle (1 à 4 % du rhizome) contenant une centaine de composés, majoritairement des sesquiterpènes (30 % de zingibérène).
    Contre la nausée et les vomissements causés par le mal des transports, par le mal de mer, par la grossesse et par les traitements de chimiothérapie, les troubles digestifs mineurs (flatulences, ballonnement), les spasmes gastro-intestinaux, la colique, le manque d'appétit, le rhume, la grippe, la migraine et les douleurs rhumatismales (arthrite, arthrose).
    Pour prévenir la nausée, les vomissements, le cancer et les maladies cardiovasculaires.
    • Rhizome séché à raison de 1 à 2 g, 30 minutes à 1 heure avant la cause de la nausée et répéter 4 heures plus tard si nécessaire.
    • Rhizome séché à raison de 250 mg à 1 g, 3 fois par jour.
    • Rhizome frais à raison de 2 à 4 g toutes les 4 heures.
    • Infusion de 1 g de gingembre sec ou de 3 g de gingembre frais dans 150 ml d’eau, 2 à 4 fois par jour.
    • Teinture (1:5) à raison de 1,25 à 5 ml, 3 fois par jour.
    • Extrait liquide (1:1) à raison de 0,25 à 1 ml, 3 fois par jour.
    Il ne faut pas en abuser et se limiter aux doses alimentaires pendant la grossesse. Il est recommandé de ne pas dépasser la dose de 2 g de gingembre pulvérisé par jour ; des doses supérieures à 5 g peuvent provoquer des troubles digestifs mineurs.



    Narceus americanus

    De Carnet naturaliste
    Une promenade de fin de journée et d'avant-averse, pour relaxer, nous a permis d'observer ce magnifique iule.
    Sa bonne dizaine de centimètres en fait le plus grand myriapode de l'est de l'Amérique du Nord. Complètement inoffensif, il habite la litière, dont il se nourrit, et recherche les lieux humides.
    Dans l'arbre phylogénique, les myriapodes sont une classe d'arthropodes au même titre que les insectes et que les arachnides. Ils ont juste plus de pattes.

    De Carnet naturaliste

    S'agit-il de Ceramica pisi ?

    De Un jardin, un monde...
    Cette chenille perchée sur sa Salicaire n'a l'air de rien mais s'il s'agit bien d'une Noctuelle du pois, une espèce du vieux continent, alors elle pourrait être une pionnière au Québec. Affaire à suivre...

    Pin blanc, Pinus strobus, Eastern White Pine

    De Un jardin, un monde...
    Avec son faisceau de cinq longues aiguilles (unique dans l'est de l'Amérique du Nord), ce conifère est facile à identifier, mais difficile à trouver. C'est que la marine royale, celle des anglais, se le réservait pour faire les mats de ses navires. Les arbres en ont beaucoup souffert; la flotte a disparu.

    Rainette crucifère, Pseudacris crucifer crucifer, Northern Spring Peeper

    De Un jardin, un monde...
    Avec les ventouses qu'elle a au bout des doigts, la rainette peut espérer atteindre des sommets.

    Même la croix qu'elle porte sur le dos et qui lui vaut son nom ne parviendra pas à freiner ses ambitions.
    De Un jardin, un monde...

    Asclépiade commune, Asclepias syriaca, Common Milkweed

    Quelle fleur étrange ! Et pourquoi lui avoir donné un nom qui fait référence au dieu grec de la médecine ?
    Cette plante exclusivement américaine est le berceau des Monarques. Cela devrait suffire à imposer le respect, mais au cas où, son parfum extraordinaire finira par convaincre les sceptiques. Ses pousses et ses fruits, jeunes, sont comestibles à condition de les faire bouillir dans deux eaux. Certains ont aussi essayé d'utiliser son latex et la soie de ses graines pour produire du caoutchouc et du textile...sans grand succès pour l'instant.

    De Un jardin, un monde...

    Scarabée ponctué de la vigne, Pelidnota punctata, Grapevine Beetle

    La terreur d'Adam et des amateurs de vin; c'est qu'avec ses deux à deux centimètres et demi, il en faut des feuilles de vigne pour le repaître .    

    Écureuil gris, Sciurus carolinensis, Gray Squirrel

    Rien de tel que des bardeaux d'asphalte chauffés par le soleil pour vous débarrasser des parasites ! J'ai vu la tourterelle faire pareil.


    De Un jardin, un monde...

    Le souffle du boisé

    Une fois par an, le boisé du Tremblay est le théâtre d’un moment magique. Il se produit un soir, entre le 25 mars et le 5 avril. Pour en être les témoins, il suffit de traîner dehors à la tombée de la nuit, à la lisière du bois.  Ça commence par un sentiment, celui que quelque chose a changé, une différence subtile, à la limite de la conscience. Quelque chose d'indéfinissable et pourtant, après les quelques secondes nécessaires pour s'accorder au sauvage, on réalise. La nuit habituellement silencieuse de hiver, ne l’est plus. Elle s'est soudainement remplie d’un son continu, omniprésent, comme un souffle.

    Ce souffle qui émane du bois au début d'avril, c'est celui qui marque son réveil après l'hiver. C'est celui du chœur des centaines de grenouilles, voire des milliers, qui viennent, par un synchronisme dont elles seules ont le secret, de sortir de leur hibernation et de se mettre à chanter.


    Les premières à émerger de leur torpeur hivernale sont généralement les Rainettes crucifères. Elles commencent parfois à chanter dès le mois de mars dans le sud du Québec, de la fin de l’après-midi jusqu’à tard dans la nuit. Leur sifflement, en deux notes répétées inlassablement, est assourdissant pour celui qui se trouve à proximité. Les rainettes, dont il existe quatre espèces au Québec (la versicolore, la crucifère, la faux-grillon de l’ouest et la faux-grillon boréale) ont toutes la particularité d’avoir des ventouses au bout des doigts qui leur permettent de grimper sur les surfaces verticales et de se réfugier dans les arbres ou les arbustes.

    Au printemps, le chant des rainettes crucifères est vite suivi par celui des grenouilles des bois et des rainettes faux-grillons, qui vocalisent indistinctement le jour et la nuit. Dans le cas de la faux-grillon, bien malin celui qui pourrait dire s’il s’agit de celle de l’ouest ou de la boréale tant les deux espèces et leur chant se ressemblent. Peu importe, car les deux sont rares et protégées. Leur présence, à elle seule,  justifie de prendre soin du boisé. Pour reconnaître le chant des faux-grillons, c’est facile : il ressemble au frottement d’un doigt sur les dents d’un peigne.

    Il n’y a pas que des rainettes dans le boisé du Tremblay. On y trouve d’autres espèces de grenouilles. D’ailleurs, on ne devrait pas parler de grenouilles mais plutôt d’anoures, qui est le nom scientifique pour désigner le groupe des grenouilles, des rainettes et des crapauds. Au Québec, il existe onze espèces d’anoures. Parmi celles-ci, on compte le crapaud d’Amérique, seul représentant de sa famille (les bufonidés), les quatre rainettes qui appartiennent à la famille des hylidés et les six vraies grenouilles (famille des ranidés) qui sont la grenouille des bois, la grenouille léopard, la grenouille des marais, la grenouille verte, la grenouille du nord et le ouaouaron.

     De ces onze espèces, six, au moins, vivent dans le boisé du Tremblay ou à ses alentours. Aux détours d’un chemin, vous pourriez très bien croiser le crapaud d’Amérique ou la grenouille des bois car ces deux-là aiment « courir » les bois. Vous pourriez aussi rencontrer la grenouille léopard ou la grenouille verte, mais il vaut mieux chercher une étendue d’eau ou sa proximité. Si toutes les espèces d'anoures fréquentent les milieux humides et utilise les nappes d’eau, parfois temporaires, pour pondre leur œufs, beaucoup s’en écartent le restant de l’année. C’est le cas du crapaud, des rainettes, de la Grenouille des bois et, dans une moindre mesure, de la Grenouille léopard, qui ne s'en éloigne jamais trop. En hiver, les rainettes, le crapaud et la Grenouille des bois préfèrent s’enfouir sous les feuilles mortes; les autres le passent au fond de l’eau.


    Si vous avez la chance d’habiter en bordure du bois, ou si vous passez en voiture un soir d’avril sur le chemin du Tremblay, en particulier entre les dernières maisons et la zone industrielle, arrêtez-vous au bord la route, coupez le moteur, ouvrez la fenêtre et laissez vous bercer par le chant des grenouilles.


    Pour en savoir plus: Amphibiens et retiles du Québec et des maritimes, par Jean-François Desroches et David Rodrigue, aux Éditions Michel Quintin.
    Pour apprendre à reconnaître le chant des grenouilles: http://www.naturama.ca/fr/zone_nature/profile/index.html#amphib

    La colonie oubliée de Lasius minutus

    En vous promenant dans le boisé du Tremblay à Longueuil, vous aurez peut-être l'occasion d'apercevoir au détour d'un chemin, d'étranges monticules de terre, parfois recouverts d'herbe et presque toujours les pieds dans l'eau; vous serez alors les observateurs privilégiés des cités lacustres de Lasius minutus.



    Bien qu'elle porte un nom digne d'une impératrice romaine, Lasius minutus est une fourmi. Elle se distingue des autres par une petite taille, une robe variant de l'orangé au brun pâle et des poils parsemés sur tout le corps. Vieilles de 65 millions d'années, les Lasius ont colonisé l'hémisphère nord, bien avant que l'homme ait fait son apparition. Elles se divisent en quatre-vingt quinze espèces, dont douze seulement vivent au Québec, se partageant des habitats très variés. L'espèce «minutus» privilégie les milieux humides, généralement à ciel ouvert, parfois boisés.



    Elle construit ses cités au bord de l'eau, s'isolant d'elle en érigeant des dômes de terre qui peuvent atteindre un mètre de hauteur, une taille impressionnante quand on sait qu'une ouvrière moyenne dépasse difficilement les trois millimètres de longueur.


    Peu d'études ont été menées sur cette fourmi et ses habitudes restent mystérieuses. La colonie, gouvernée par plusieurs reines, est constituée d'un réseau de quelques cités, deux à trois en moyenne qui peuvent toutes contenir plusieurs reines. On ne sait pas si elles communiquent entre elles pour s'échanger des individus, de la nourriture ou des informations, soit de façon permanente, soit épisodiquement au gré des saisons et des inondations. On ne sait pas non plus si les fourmilières se prolongent sous terre comme cela se fait chez d'autres espèces de fourmis.
    Lasius minutus tire sa nourriture de troupeaux de pucerons et de cochenilles. Elle les fait paître sur les racines qui traversent sa fourmilière. Les insectes suceurs pompent la sève des arbres et produisent une déjection sucrée, le miellat qui est récolté par les fourmis. Certains observateurs l'ont vue ramener des insectes à sa fourmilière et prétendent qu'elle pourrait aussi chasser. Cela reste à confirmer.



    Il est difficile de dire combien d'individus occupent la fourmilière. Minutus est discrète et en dehors de l'essaimage, le moment où les jeunes reines quittent le nid pour aller fonder de nouvelles colonies, l'activité autour de la fourmilière est plutôt réduite. Bien sûr, elle augmente un bref instant lorsque les futures reines et les mâles sortent pour leur envol nuptial, accompagnés des ouvrières qui les assistent. Mais, souvent, minutus préfère le «bourgeonnement» pour étendre son territoire. Les jeunes reines partent alors par voie terrestre avec un groupe d'ouvrières; ce qui rend le départ plus discret, mais plus sur. Quelle que soit la méthode utilisée, la nouvelle reine, plutôt petite comparée à d'autres reines de fourmis, n'a pas la capacité de fonder seule une colonie. Aussi pratique-t-elle le parasitisme social temporaire en s'infiltrant dans une fourmilière existante, soit de son espèce, soit d'une espèce voisine, comme Lasius pallitarsis ou alienus. Elle se fait adopter en s'imprégnant de l'odeur de ses hôtesses et les ouvrières, bernées, élèvent sa progéniture. Elle peut cohabiter avec la reine déjà en place, jusqu'à ce que le nombre de ses ouvrières soit suffisant pour aller fonder sa propre colonie, un peu plus loin. Elle peut aussi tuer l'ancienne reine et, avec le temps, les ouvrières de Lasius minutus finissent par supplanter les autres, puisque leur relève n'est plus assurée.

    Cette fourmi n'est pas une nuisance pour l'être humain. Elle nous est même probablement utile en participant, à sa façon, à l'équilibre naturel. Pourtant, elle disparait. L'Homme s'étend, nivelle, draine, construit  et détruit les habitats capables de l'héberger. Tant et si bien que Lasius minutus est devenue rare. Ne vivant que dans l'est de l'Amérique du Nord, son territoire s'étend approximativement, du Minnesota à l'ouest au Maine et à la Nouvelle-Écosse à l'est,  et de la Virginie au sud jusqu'au Québec, au nord. Chez nous, on ne les trouve plus qu'à quelques endroits dans le sud de la province dont l'un est ici, à Longueuil. Isolées, elles survivent tant bien que mal à la pression humaine et, si nous ne les protégeons pas, elle et son habitat, nous serons peut-être les témoins de la fin d'une histoire qui dure depuis 65 millions d'années.

    Publié dans le numéro de janvier 2010 d'Infociel, le bulletin d'information du Centre d'information sur l'environnement de Longueuil 
    Les magnifiques photos de la fourmi ont été prises par Bruno Gentile, un artiste talentueux dont on peut admirer quelques réalisations sur son blog